1945 Rome ville ouverte (Roma, città aperta) de Roberto Rossellini avec Aldo Fabrizi & Marcello Pagliero | 1947 L’honorable Angeline (l’onorevole Angelina) de Luigi Zampa avec Nando Bruno, Ave Ninchi & Franco Zeffirelli | 1955 La rose tatouée (the rose tatoo) de Daniel Mann avec Burt Lancaster & Marisa Pavan & Jo Van Fleet | 1959 L’homme à la peau de serpent (the fugitive kind) de Sidney Lumet avec Marlon Brando & Victor Jory | ||
Anna Magnani voit le jour le 7 mars 1908, dans un faubourg populaire de Rome. Sa mère est originaire de Romagne. Son géniteur qu’elle ne connaîtra jamais est calabrais. Elle est élevée par sa grand-mère à Rome, tandis que sa mère remariée réside à Alexandrie (Égypte). Après des études secondaires peu brillantes, la jeune fille prend des cours d’art dramatique. Engagée dans une compagnie théâtrale, elle part en tournée en Amérique Latine. De retour à Rome, elle devient célèbre au théâtre comme dans les cabarets.
Côté cinéma, Anna Magnani débute en 1928 dans un «muet» de Augusto Genina. Elle interprète ensuite pendant près de quinze ans des rôles secondaires. Dans «La cavalerie héroïque» (1936) avec Amedeo Nazzari, elle est dirigée par Goffredo Alessandrini qu’elle a épousé l’année précédente. Dans «Tarakanova» (1938) avec Suzy Prim et Pierre Richard-Willm, elle est simple camériste. En 1941, Vittorio De Sica, lui donne enfin un «vrai rôle», celui de Loletta Prima dans «Mademoiselle Vendredi». Mais la comédienne, loin d’être une «vamp» reste encore sous-employée. Au début des années quarante, Anna tombe follement amoureuse de l’acteur Massimo Serato, de près de dix ans son cadet. Il devient le père de son unique enfant Luca atteint tout jeune de la poliomyélite.
À partir de 1943 l’Italie plonge dans le chaos: débarquement des alliés dans la péninsule, destitution de Mussolini, occupation du pays. Quand Roberto Rossellini engage Anna Magnani pour interpréter la femme du peuple Pina dans «Rome, ville ouverte» (1945), elle n’est pas loin de jouer la réalité de sa propre vie. Ce film, véritable manifeste d’un genre nouveau du cinéma italien, le néo-réalisme, lui apporte enfin la notoriété et plusieurs prix. Elle devient l’actrice fétiche de ce mouvement. Elle joue ainsi une magnifique mère courage romaine dans «L’honorable Angeline» en 1947. Rossellini, dont elle est désormais la compagne, lui offre un nouveau triomphe, «L’Amore» en 1948. Mais le cinéaste lui est ravi par Ingrid Bergman qui tourne avec lui «Stromboli». «La Magnani», affreusement malheureuse, apparaît «en représailles» dans «Vulcano» (1950) de William Dieterle. «Bellissima» (1951) de Luchino Visconti lui vaut une nouvelle récompense. En 1952, elle est la Périchole, comédienne italienne et favorite du vice-roi du Pérou joué par Ducan Lamont dans «Le carrosse d’or» de Jean Renoir. Elle se fait aussi scénariste pour «Les chemises rouges» aux côtés de Raf Vallone en Giuseppe Garibaldi.
Au milieu des années cinquante Anna Magnani entame une carrière hollywoodienne. Grâce à son interprétation dans «La rose tatouée» (1955) d’après Tennessee Williams, avec Burt Lancaster, elle est la première Italienne à recevoir un Oscar. Dirigée par George Cukor puis Sidney Lumet, elle donne plus tard la réplique à Anthony Quinn et Marlon Brando. De retour en Europe, elle poursuit une riche carrière avec notamment «Mama Roma» (1962) de Pier Paolo Pasolini et «Le magot de Josefa» de Claude Autant-Lara avec Pierre Brasseur. En 1972, elle tourne son cinquantième et dernier film «Roma liberta» (1972) de Alfredo Giannetti avec Marcello Mastroianni. Cette formidable actrice, écorchée vive, au tempérament fort et attachant, décède en effet d’un cancer le 26 septembre 1973 dans sa ville natale. C’est une irremplaçable Diva du septième art qui disparaît.
© Caroline HANOTTE
1928 | Scampolo – de Augusto Genina avec Livio Pavanelli |
1934 | La prisonnière des ténèbres ( la cieca di Sorrento ) de Nunzio Malasomma
avec Carlo Duse
Quei due – de Gennaro Righelli avec Assia Noris Temps maximum ( tempo massimo ) de Mario Mattoli avec Vittorio de Sica |
1936 | La cavalerie héroïque ( cavalleria ) de Goffredo Alessandrini
avec Amedeo Nazzari
Trente secondes d’amour ( trenta secondi d’amore ) de Mario Bonnard avec Elsa Merlini |
1938 | Tarakanova ( la principessa Tarakanova ) de Fédor Ozep & Mario Soldati avec Pierre Richard-Willm |
1940 | Une lampe à la fenêtre ( una lampada alla finestra ) de Gino Talamo avec Osvaldo Valenti |
1941 | Mademoiselle Vendredi / Thérèse Vendredi ( Teresa Venerdi ) de Vittorio de Sica
avec Vittorio de Sica
Finalmente soli – de Giacomo Gentilomo avec Ernesto Almirante La fuggitiva – de Piero Ballerini avec Annibale Betrone |
1942 | La fortune vient du ciel ( la fortuna viene dal cielo ) de Ákos Ráthonyi
avec Romolo Costa
La vita è bella – de Carlo Ludovico Bragaglia avec Carlo Campanini L’avventura di Annabella – de Leo Menardi avec Maurizio d’Ancora |
1943 | Campo de’ fiori – de Mario Bonnard
avec Peppino de Filippo
Le diamant mystérieux / Dernier fiacre ( l’ultima carrozella ) de Mario Mattoli avec Paolo Stoppa Gli assi della risata – de Roberto Bianchi Montero, Guido Brignone & Giuseppe Spirito avec Fausto Guerzoni Segment « Il moi pallone » |
1944 | Il fiore sotto gli occhi – de Guido Brignone
avec Claudio Gora
Quartetto Pazzo – de Giorgio Salvini avec Gino Cervi |
1945 | Rome ville ouverte ( Roma, città aperta ) de Roberto Rossellini
avec Aldo Fabrizi
Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat italien des journalistes de cinéma, Italie Prix NBR de la meilleure actrice par la National Board of Review, USA Au diable la misère / À bas la misère ( abbasso la miseria ! ) de Gennaro Righelli avec Nino Besozzi |
1946 | Devant lui tremblait tout Rome ( avanti a lui tremava tutta Roma ) de Carmine Gallone
avec Tito Gobbi
Au diable la richesse ( abbasso la ricchezza ! ) de Gennaro Righelli avec Virgilio Riento Un homme revient ( un uomo ritorna ) de Max Neufeld avec Gino Cervi Le bandit ( il bandito ) de Alberto Lattuada avec Amedeo Nazzari |
1947 | L’inconnu de Saint-Marin ( lo sconosciuto di San Marino ) de Vittorio Cottafavi
avec Aurel Milloss
L’honorable Angeline ( l’onorevole Angelina / Angelina ) de Luigi Zampa avec Nando Bruno Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Prix International de la meilleure actrice au festival du cinéma de Venise, Italie Assunta spina – de Mario Mattoli avec Eduardo De Filippo La course aux illusions ( molti sogni per le strade ) de Mario Camerini avec Massimo Girotti |
1948 | L’amour ( l’amore ) de Roberto Rossellini
avec Charles Blavette
Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie |
1949 | Vulcano ( volcano ) de William Dieterle avec Rossano Brazzi |
1951 | Bellissima – de Luchino Visconti
avec Walter Chiari
Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie |
1952 | Le carrosse d’or – de Jean Renoir
avec Duncan Lamont
Les chemises rouges ( camicie rosse ) de Goffredo Alessandrini avec Jacques Sernas + scénario |
1953 | Nous les femmes ( siamo donne ) de Luigi Zampa, Gianni Franciolini, Luchino Visconti &
Roberto Rossellini avec Ingrid Bergman
Segment « Anna Magnani » de Luchino Visconti |
1954 | Carrousel des variétés ( carosello del varietà ) de Aldo Quinti & Aldo Bonaldi avec Josephine Baker |
1955 | La rose tatouée ( the rose tatoo ) de Daniel Mann
avec Burt Lancaster
Oscar de la meilleure actrice, USA BAFTA de la meilleure actrice étrangère aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Golden Globe de la meilleure actrice de cinéma catégorie drame, USA Prix NBR de la meilleure actrice par la National Board of Review, USA Prix NYFCC de la meilleure actrice par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA |
1956 | Quand les anges ne volent plus / La dernière tentation ( suor Letizia / il più grande amore )
de Mario Camerini avec Antonio Cifariello
Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie |
1957 | Car sauvage est le vent ( wild is the wind ) de George Cukor
avec Anthony Franciosa
David de la meilleure actrice, Italie Ours d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1958 | L’enfer dans la ville ( nella città l’inferno ) de Renato Castellani
avec Giulietta Masina
David de la meilleure actrice, Italie |
1959 | L’homme à la peau de serpent ( the fugitive kind ) de Sidney Lumet avec Marlon Brando |
1960 | Larmes de joie ( risate di gioia ) de Mario Monicelli avec Ben Gazzara |
1962 | Mamma Roma – de Pier Paolo Pasolini avec Ettore Garofalo |
1963 | Le magot de Josefa – de Claude Autant-Lara avec Pierre Brasseur |
1964 | Un cœur plein et les poches vides ( …é la donna creò l’uomo / volles herz und leere
taschen ) de Camillo Mastrocinque
avec Françoise Rosay
Seulement apparition |
1965 | À l’italienne ( made in Italy ) de Nanni Loy avec Alberto Sordi |
1968 | Le secret de Santa Vittoria ( the secret of Santa Vittoria ) de Stanley Kramer avec Anthony Quinn |
1969 | La sciantosa – de Alfredo Giannetti avec Massimo Ranieri |
1971 | Fellini Roma ( Roma ) de Federico Fellini avec Renato Giovanolli |
1972 | Roma liberta ( correva l’anno di grazia 1870 ) de Alfredo Giannetti avec Marcello Mastroianni |