1930 La ruée vers l’Ouest (Cimarron) de Wesley Ruggles avec Richard Dix, Irene Dunne & Estelle Taylor | 1934 David Copperfield – de George Cukor avec W.C. Fields, Freddie Bartholomew & Basil Rathbone | 1936 Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor avec Norma Shearer, Leslie Howard & C. Aubrey Smith | 1939 Sur la piste des Mohawks (drums along the Mohawk) de John Ford avec Henry Fonda & Claudette Colbert | ||
Grande, le visage allongé et chevalin, des accroche-cœurs sur le front, Edna May Oliver, de son vrai nom Edna May Nutter, est une «character actress», comme disent les Anglais, une savoureuse comédienne de composition, capable de porter un film sur ses épaules et de rallier à elle tous les suffrages. Cantonnée souvent aux rôles de vieilles filles excentriques, elle sait donner à ces emplois un peu schématiques une densité et parfois une émotion qui les sauvent du schématisme. Née le 9 novembre 1883 à Malden, dans le Massachusetts, et passionnée très tôt par la comédie, elle se forme et prend des leçon d’élocution et de piano. Au début du siècle, elle devient la pianiste d’un orchestre féminin qui part en tournée sur les routes d’Amérique. Mais c’est bien la scène qui l’attire avant tout, et d’abord la comédie musicale: elle est ainsi l’austère tante Pénélope de Tom Powers dans le musical de Jerome Kern, «Oh boy!» (1917) ou Mrs Hobson dans «The rose of China» (1919), sur un livret de l’écrivain humoriste P.G. Wodehouse. Edna May Oliver joue souvent, sur scène comme à l’écran, ces tantes célibataires auxquelles elle prête une vie inattendue, la tante Meridian dans «Wait til’ we’re married» (1921), de Hutcheson Boyd et Rudolph Bunner ou la tante Olivia dans «Isabel» (1925) de Curt Goetz, avec Leslie Howard.
Au cinéma, Edna May Oliver a parfois la vedette, comme dans les films où elle incarne Hildegarde Withers, la vieille fille détective et maîtresse d’école imaginée par l’écrivain Stuart Palmer: «Muder on the blackboard» (1934) de George Archainbaud, avec James Gleason, où Hildegarde doit enquêter sur le meurtre d’une jeune professeur de musique, ou «Murder on a honeymoon» (1935) de Lloyd Corrigan, où c’est la mort du passager d’un avion qui l’intrigue. Elle paraît aussi dans nombre d’adaptations de classiques de la littérature anglo-saxonne, à commencer par ceux de Dickens: dans «David Copperfield» (1935) de George Cukor, elle est la bonne et excentrique tante Betsey, qui recueille le jeune David, avant d’incarner dans «A tale of two cities» (1935) de Jack Conway, avec Ronald Colman, la gouvernante collet-monté mais fidèle de Elizabeth Allan. Dans «Alice au pays des merveilles» (1933) de Norman Z. McLeod, elle campe la Reine Rouge, la méchante souveraine du Pays des Merveilles et dans «Romeo et Juliette» (1936), de George Cukor, elle incarne la suivante de Juliette, alias Norma Shearer.
C’est encore la tante March qui, dans «Les quatre filles du docteur March» (1933), le célèbre film de George Cukor, déshérite son neveu, le père des filles March, mais embauche l’une d’elles, Amy, comme lectrice. Edna May Oliver, on le sait, savait chanter et aimait bien les comédies musicales, et on la voit, dans son éternel rôle de tante fantasque, danser et même flirter avec Tyrone Power dans «La fille du Nord» (1939) de Sidney Lanfield, un «véhicule» pour la patineuse Sonja Henie et elle devient l’agent d’un célèbre couple de danseurs, incarné par Fred Astaire et Ginger Rogers, dans «The story of Vernon and Irene Castle» (1939) de H.C. Potter. On est plus surpris de deviner sa longue silhouette dans des westerns comme «La ruée vers l’Ouest» (1930) de Wesley Ruggles, ou, bien plus tard, «Sur la piste des Mohawks» (1939), de John Ford, où elle incarne une riche veuve. Musicienne et dotée d’une fort belle voix de soprano, Edna May Oliver aurait pu faire carrière à l’opéra, mais, de son propre aveu, «avec un visage chevalin comme le mien, que pouvais-je jouer d’autre que des comédies?». C’est le 9 novembre 1942 que l’actrice s’éteint, à Malibu, des suites de complications intestinales.
© Jean-Pascal LHARDY
1923 | Wife in name only – de George Terwilliger
avec Edmund Lowe
Three o’clock in the morning – de Kenneth S. Webb avec Edmund Breese Restless wives – de Gregory La Cava avec Montagu Love Cœurs de glace ( icebound ) de William C. DeMille avec Lois Wilson |
1924 | Gentleman Georges, cambrioleur ( Manhattan ) de R.H. Burnside avec Richard Dix |
1925 | The lady who lied – de Edwin Carewe
avec Lewis Stone
Champion 13 ( the lucky devil ) de Frank Tuttle avec Esther Ralston Rivales ( lovers in quarantine ) de Frank Tuttle avec Harrison Ford Vénus moderne / La Vénus américaine ( the american Venus ) de Frank Tuttle avec Lawrence Gray |
1926 | Let’s get married – de Gregory La Cava avec Richard Dix |
1929 | La cadette ( the Saturday night kid / love’em and leave’em ) de A. Edward Sutherland avec Clara Bow |
1930 | En vadrouille ( half shot at sunrise ) de Paul Sloane
avec Bert Wheeler
La ruée vers l’Ouest ( Cimarron ) de Wesley Ruggles avec Irene Dunne |
1931 | Laugh and get rich – de Gregory La Cava
avec John Harron
Cracked nuts – de Edward F. Cline avec Boris Karloff Les petits amis du prince ( newly rich / forbidden adventure ) de Norman Taurog avec Mitzi Green Fanny Foley herself / Top of the bill – de Melville W. Brown avec Hobart Bosworth Ladies of the jury – de Lowell Sherman avec Ken Murray |
1932 | Hold’em jail – de Norman Taurog
avec Robert Armstrong
Un meurtre chez les pingouins ( penguin pool murder / the penguin pool mystery ) de George Archainbaud avec Mae Clarke Les conquérants ( the conquerors / pioneer builders ) de William A. Wellman avec Ann Harding + chansons Le fascinateur / Le magicien ( the great jasper ) de J. Walter Ruben avec Bruce Cabot |
1933 | Le dernier homme sur la terre ( it’s great to be alive ) de Alfred L. Werker
avec Raul Roulien
Ann Vickers – de John Cromwell avec Walter Huston Moi et le baron ( meet the baron ) de Walter Lang avec Jimmy Durante Une nuit seulement ( only yesterday ) de John M. Stahl avec John Boles Les quatre filles du docteur March ( little women ) de George Cukor avec Katharine Hepburn Alice au pays des merveilles ( Alice in Wonderland ) de Norman Z. McLeod avec Gary Cooper + chansons Pauvres riches ( the poor rich ) de Edward Sedgwick avec Edward Everett Horton |
1934 | Le dernier gentilhomme ( the last gentleman ) de Sidney Lanfield
avec George Arliss
Murder on the blackboard – de George Archainbaud avec Tully Marshall We’re rich again – de William A. Seiter avec Reginald Denny + chansons David Copperfield ( the personal history, adventure, experience & observation of David Copperfield the younger ) de George Cukor avec W.C. Fields Boite postale 275 / Un étrange voyage de noces ( murder on a honeymoon ) de Lloyd Corrigan avec James Gleason |
1935 | La femme de sa vie ( no more ladies ) de Edward H. Griffith
avec Franchot Tone
Le marquis de Saint-Evremond ( a tales of two cities ) de Jack Conway avec Ronald Colman |
1936 | Roméo et Juliette ( Romeo and Juliet ) de George Cukor avec Leslie Howard |
1937 | Un grand tribun / La vie d’un grand tribun ( Parnell ) de John M. Stahl
avec Clark Gable
My dear Miss Aldrich – de George B. Seitz avec Walter Pidgeon Rosalie – de W.S. Van Dyke avec Nelson Eddy Paradis à trois / Sans tambour ni trompette / Trois hommes dans la neige ( paradise for three / romance for three ) de Edward Buzzell avec Mary Astor |
1938 | Hôtel à vendre ( little Miss Broadway ) de Irving Cummings
avec George Murphy
La grande farandole ( the story of Vernon and Irene Castle ) de H.C. Potter avec Fred Astaire |
1939 | La fille du Nord ( second fiddle / Irving Berlin’s second fiddle ) de Sidney Lanfield
avec Tyrone Power
Edith Cavell / Miss Edith Cavell ( nurse Edith Cavell ) de Herbert Wilcox avec George Sanders Sur la piste des Mohawks ( drums along the Mohawk ) de John Ford avec Henry Fonda |
1940 | Orgueil et préjugés ( pride and prejudice ) de Robert Z. Leonard avec Laurence Olivier |
1941 | Lydia ( illusions ) de Julien Duvivier avec Joseph Cotten |