David Niven

Fils d’un officier britannique d’origine écossaise, James David Graham Niven voit le jour le 1er mars 1910, à Londres. Conformément à la tradition familiale, le jeune homme suit ses études au Royal Military College de Sandhurst. Après sa formation militaire, il est nommé sous-lieutenant dans le Highland Light Infantry. Parallèlement, il s’intéresse au métier d’acteur, il trouve une figuration dans le film britannique «There goes the bride» (1932). Lassé de l’armée, David Niven démissionne en 1933, part s’installer à New York, puis à Hollywood. Là, il décroche plusieurs petits rôles dans des films jusqu’en 1935, notamment dans «Les révoltés du Bounty» (1934) de Frank Lloyd pour la M.G.M., un film qui lui permet de se faire remarquer par Samuel Goldwyn qui lui signe un contrat à long terme.

Son flegme typiquement british et son élégance, font de lui le partenaire idéal de grandes stars féminines dans des comédies romantiques, citons «Rose-Marie» (1936) avec Jeanette MacDonald, «Dîner au Ritz» (1937) avec la Française Annabella, «La huitième femme de Barbe-Bleue» (1938) avec Claudette Colbert et «Mademoiselle et son bébé» (1939) avec Ginger Rogers. David Niven participe aussi à plusieurs films d’aventures dont le fameux «La charge de la brigade légère» (1936) où il donne la réplique à son ami Errol Flynn. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, David Niven s’engage spontanément dans l’Armée Britannique, il en sort, cinq ans plus tard, avec le grade de Colonel. Durant cette période, il tourne par solidarité à l’effort de guerre dans les productions anglaises de Leslie Howard, Carol Reed et des inséparables Michael Powell et Emeric Pressburger. En 1946, il reprend le chemin des studios hollywoodiens et enchaîne les rôles dans plusieurs productions.

Dans les années cinquante, David Niven consolide son image dans plusieurs comédies. Il interprété avec talent le faux journaliste dans «L’amour mène la danse» (1950) de H. Bruce Humberstone, le lieutenant raffiné dans «Trois troupiers» (1950) de Tay Garnett ou l’alcoolique distingué dans «La lune était bleue» de Otto Preminger, pour lequel il gagne le Golden Globe du meilleur acteur. En 1954, il rejoint Ida Lupino, Charles Boyer et Dick Powell pour créer la «Four Star», une maison de productions télévisées qui se révèle très lucrative. En 1958, il décroche l’Oscar et un second Golden Globe pour son interprétation du Major Pollock coupable d’avoir harcelé sexuellement plusieurs jeunes femmes, dans «Tables séparées» de Delbert Mann, auprès de Deborah Kerr, Burt Lancaster et Rita Hayworth.

Par la suite, David Niven participe à plusieurs comédies sans envergure, mais il aborde les superproductions spectaculaires avec «Les canons de Navarone» (1960) de Jack Lee Thompson et «Les 55 jours de Pékin» (1962) de Nicholas Ray. Puis son image de séducteur perd de sa prestance, il trouve malgré tout un second souffle dans des adaptations de Agatha Christie et surtout dans la série de la «Panthère rose» de Blake Edwards. Sur le tard, il se découvre un talent d’écrivain et publie deux livres de souvenirs non dénués d’humour, qui sont des best-sellers. Au début des années quatre-vingt, David Niven, atteint du syndrome de Lou Gehrig, une maladie neuromusculaire dégénérative, s’éloigne de la vie publique et se partage entre sa villa monégasque et sa propriété suisse de Château d’Oex. C’est dans cette même ville qu’il décède le 29 juillet 1983.

© Philippe PELLETIER