![]() 1933 Toi que j’adore – de Géza von Bolváry & Albert Valentin avec Edwige Feuillère & Jean Murat | ![]() 1938 L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Michèle Morgan, Gilbert Gil, Gisèle Préville & René Génin | ![]() 1942 Marie-Martine – de Albert Valentin avec Renée Saint-Cyr, Jules Berry & Saturnin Fabre | ![]() 1947 L’échafaud peut attendre – de Albert Valentin avec Jany Holt, Paul Bernard, Jean Desailly & Junie Astor | ||
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Ces dernières années, l’œuvre de réalisateur de Albert Valentin, né le 5 août 1902, a fait l’objet d’une redécouverte bien méritée. Critique acerbe des conventions et de la bigoterie d’une aristocratie à bout de souffle, «La vie de plaisir» (1943), avec Albert Préjean, est aujourd’hui considéré comme son film le plus abouti. Produit par la firme allemande Continental, il est ostracisé à la Libération, où on l’accuse, comme «Le corbeau» de Henri-Georges Clouzot, de donner de la France et des Français une image frivole et décadente. Des accusations qui s’appuient notamment sur l’activité du principal personnage, qui dirige un cabaret. Toujours comme le film de Clouzot, il s’attire aussi les foudres de Vichy, qui n’apprécie pas ses critiques contre l’élite sociale et la religion.
Sorti en 1942, «Marie-Martine» est une charmante comédie, animée par de savoureux seconds rôles, dont l’irremplaçable Jules Berry et un Saturnin Fabre plus en verve que jamais. En montant l’escalier de sa maison, il adresse une injonction réitérée à Bernard Blier: «Tiens ta bougie...droite!». Les premiers mots sont prononcés mezzo voce, puis, après une légère interruption, le «droite!» est claironné d’une voix de stentor. Le tout avec l’inimitable diction de l’acteur. Cette réplique culte est, depuis, passée à la postérité. «À la Belle Frégate» (1942) (un bien joli titre) est une chronique populaire dont le naturel et la fraîcheur rappellent un peu «La belle équipe» de Julien Duvivier. Cette histoire de marins, sur un scénario de Charles Spaak, est racontée avec une sûreté de notations et une recherche du détail vrai qui l’empêchent de sombrer dans la banalité. Elle est portée par de solides comédiens, comme René Dary ou le formidable Raymond Aimos, à la gouaille populaire toujours juste. Ses quelques autres films, Albert Valentin a peu tourné, sont moins notables. «L’entraîneuse» (tourné en 1938, mais sorti en1940) donne un de ses premiers rôles intéressants à une Michèle Morgan débutante. Quant à «L’héritier des Mondésir» (1939), il n’est pas sans qualités et profite des dialogues de Pierre Bost. Mais c’est avant tout un «véhicule» de plus pour Fernandel, qui fait son numéro habituel. Le cinéaste achève sa carrière de réalisateur par «L’échafaud peut attendre» (1947), une histoire policière, dont il a écrit le scénario. Mais la contribution de Albert Valentin ne se résume pas aux films qu’il a réalisés. C’est aussi un cinéphile passionné. Fréquentant les milieux surréalistes, il écrit alors de nombreux textes. Assistant de René Clair, il devient aussi un scénariste réputé. Son premier travail, dans ce domaine est un coup de maître, puisqu’il s’agit du scénario de «Boudu sauvé des eaux» (1932), de Jean Renoir. Il est vrai qu’il n’est pas le seul auteur du scénario, Renoir étant l’autre, et qu’il n’est pas crédité au générique.
Il le sera, en revanche, pour les scénarios écrits pour Jean Grémillon. On lui doit, notamment, ceux de deux réussites majeures du cinéaste: «L’étrange Monsieur Victor» (1937), avec Raimu, et «Le ciel est à vous» (1943), avec Charles Vanel et Madeleine Renaud, magnifique évocation d’une passion partagée, celle de l’aviation. Les autres travaux de Albert Valentin sont plus décevants. Il participe ainsi à des comédies bien faites, mais réservées au public du samedi soir. S’inscrit dans cette veine sa collaboration avec des cinéastes comme Henri Verneuil, pour qui il écrit les scénarios de «Le mouton à cinq pattes» (1954), avec Fernandel ou de «Maxime» (1958), avec Michèle Morgan, Gilles Grangier ou encore Henri Decoin. Albert Valentin s’éteint le 13 avril 1968 des suites d’une maladie respiratoire.
© Jean-Pascal LHARDY

1931 | À nous la liberté ! – de René Clair
avec Raymond Cordy
Seulement assistant réalisateur |
1932 | Boudu sauvé des eaux – de Jean Renoir
avec Michel Simon
Seulement scénario – Non crédité |
1933 | Quatorze Juillet / 14 Juillet – de René Clair
avec Annabella
Seulement assistant réalisateur Toi que j’adore – de Géza von Bolváry & Albert Valentin avec Edwige Feuillère + adaptation, dialogues & scénario |
1934 | Le dernier milliardaire – de René Clair
avec Renée Saint-Cyr
Seulement assistant réalisateur La chanson de l’adieu – de Géza von Bolváry & Albert Valentin avec Jean Servais Les dieux s’amusent – de Reinhold Schünzel & Albert Valentin avec Jeanne Boitel CM Taxi de minuit – de Albert Valentin avec Pola Illéry |
1935 | Fantômes à vendre ( the ghost goes west ) de René Clair
avec Robert Donat
Seulement assistant réalisateur Stradivarius – de Géza von Bolváry & Albert Valentin avec Edwige Feuillère La porte du large – de Marcel L’Herbier avec Marcelle Chantal Seulement scénario |
1967 | L’étrange monsieur Victor – de Jean Grémillon
avec Raimu
Seulement scénario |
1938 | Fausses nouvelles ( break the news ) de René Clair
avec Jack Buchanan
Seulement assistant réalisateur L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Michèle Morgan |
1939 | L’héritier des Mondésir – de Albert Valentin avec Fernandel |
1940 | Péchés de jeunesse – de Maurice Tourneur
avec Harry Baur
Seulement scénario |
1941 | La maison des sept jeunes filles – de Albert Valentin avec Jean Tissier |
1942 | À la Belle Frégate – de Albert Valentin
avec René Dary
Marie-Martine – de Albert Valentin avec Renée Saint-Cyr |
1943 | Le ciel est à vous – de Jean Grémillon
avec Madeleine Renaud
Seulement scénario La vie de plaisir – de Albert Valentin avec Albert Préjean + scénario |
1947 | L’échafaud peut attendre – de Albert Valentin
avec Junie Astor
+ scénario |
1948 | Le secret de Monte-Cristo – de Albert Valentin avec Pierre Brasseur |
1949 | Au p’tit zouave – de Gilles Grangier
avec Dany Robin
Seulement adaptation |
1950 | L’étrange madame X – de Jean Grémillon
avec Henri Vidal
Seulement adaptation, dialogues & scénario Mammy – de Jean Stelli avec Gaby Morlay Seulement adaptation, dialogues & scénario CM Noble mission / Ordre des frères – de Maurice Théry Seulement conseiller technique |
1951 | Sérénade au bourreau – de Jean Stelli
avec Paul Meurisse
Seulement scénario Messaline ( Messalina ) de Carmine Gallone avec Maria Félix Seulement scénario |
1952 | CM Les boutons – de Albert Valentin |
1954 | Le mouton à cinq pattes – de Henri Verneuil
avec Fernandel
Seulement scénario Madame du Barry – de Christian-Jaque avec Martine Carol Seulement adaptation & scénario Nana – de Christian-Jaque avec Charles Boyer Seulement adaptation & scénario |
1955 | L’affaire des poisons – de Henri Decoin
avec Viviane Romance
Seulement adaptation & scénario |
1957 | Escapade – de Ralph Habib
avec Louis Jourdan
Seulement adaptation & scénario |
1958 | Maxime – de Henri Verneuil
avec Arletty
Seulement scénario Archimède le clochard – de Gilles Grangier avec Jean Gabin Seulement adaptation & scénario La femme et le pantin – de Julien Duvivier avec Brigitte Bardot Seulement adaptation & scénario |
1959 | Pourquoi viens-tu si tard ? – de Henri Decoin
avec Francis Blanche
Seulement adaptation & scénario Meurtre en quarante-cinq tours – de Etienne Périer avec Danielle Darrieux Seulement adaptation & scénario |
1961 | Le bateau d’Émile / Le homard flambé – de Denys de La Patellière
avec Michel Simon
Seulement scénario La vendetta – de Jean Chérasse avec Louis de Funès Seulement adaptation & scénario |
1962 | En avant la musique ( avanti la musica / il cambio della guardia ) de Giorgio Bianchi
avec Gino Cervi
Seulement scénario |
1962 | Pourquoi Paris ? – de Denys de La Patellière
avec Charles Aznavour
Seulement adaptation & scénario Destination Rome ( tempo di Roma / esame di guida – Tempo di Roma ) de Denys de La Patellière avec Marisa Merlini Seulement adaptation & scénario |
1963 | Hercule le héros de Babylone ( l’eroe di Babilonia / the beast of Babylon against the son of
Hercules ) de Siro Marcellini
avec Gordon Scott
Seulement scénario Le bon roi Dagobert – de Pierre Chevalier avec Dario Moreno Seulement adaptation & scénario Goliath et l’Hercule noir ( Golia e la schiava ribelle / arrow of the avenger / Goliath and the rebel slave / the tyrant of Lydia against the son of Hercules ) de Mario Caiano avec Serge Nubret Seulement scénario Maciste, gladiateur de Sparte / Maciste et les cent gladiateurs ( Maciste, gladiatore di Sparta ) de Mario Caiano avec Marilù Tolo Seulement scénario |
1964 | Hercule contre les mercenaires ( l’ultimo gladiatore / gladiatore di Messalina ) de Umberto
Lenzi avec Richard Harrison
Seulement scénario |
1966 | Le canard en fer blanc – de Jacques Poitrenaud
avec Lila Kedrova
Seulement adaptation & scénario |
1967 | Vingt-quatre heures de la vie d’une femme – de Dominique Delouche
avec Danielle Darrieux
Seulement adaptation & scénario Remerciements à Jean-Pascal Constantin pour ses recherches d’état-civil |