Nicole Croisille

Nicole Croisille, est née le 9 octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine. Issue d’une famille où la musique est présente grâce à sa mère pianiste, elle débute sa formation artistique dès son plus jeune âge. Son père, directeur d’une agence de voyages, quant à lui, préfère qu’elle suive une voie plus conventionnelle, la poussant à étudier la dactylographie. Cependant, sa passion pour les Arts de la scène la conduit à intégrer les classes de la Comédie-Française et intègre le ballet de la compagnie dès son plus jeune âge. Elle se produit dans les comédies-ballets de Molière sous la direction de Léone Mail. Elle rejoint ensuite la troupe de Marcel Marceau au Théâtre de l’Ambigu, où elle se forme au mime pendant quatre ans.

Dans les années 1950, Nicole Croisille se produit dans des revues, notamment celle de Josephine Baker en 1958. Elle fait ses débuts professionnels à la Comédie-Française en tant que danseuse de ballet. En 1964, elle part aux États-Unis et devient meneuse de revue dans un spectacle des «Folies Bergère» à Broadway. Son retour en France marque un tournant décisif dans sa carrière. En 1966, elle enregistre la chanson «Un homme et une femme» pour le film de Claude Lelouch, un succès mondial qui la propulse sur le devant de la scène. Elle enchaîne avec des tubes tels que «Parlez-moi de lui», «Téléphone-moi» et «Une femme avec toi», collaborant avec des compositeurs renommés comme Francis Lai et Claude Nougaro. Dans les années 1970, Nicole Croisille se distingue également au cinéma, interprétant des chansons pour les films «Vivre pour vivre» (1967) de Claude Lelouch, «Les jeunes loups» (1968) de Marcel Carné et «Les Misérables» (1994) toujours de Lelouch. Elle poursuit sa carrière musicale avec des concerts à l’Olympia en 1976 et 1978, au Bataclan en 1988 et au Casino de Paris en 1991.

Elle fait aussi de nombreuses apparitions dans des films, des téléfilms, des séries et des émissions de variétés. Pour le cinéma, Nicole Croisille joue, entre-autres, dans «Erotissimo» (1968) de Gérard Pirés où elle croise Annie Girardot et Jean Yanne, «La cage dorée» (2012) de Ruben Alves avec Roland Giraud, et plusieurs films de son ami Claude Lelouch tels que «Les uns et les autres» (1980), «Itinéraire d’un enfant gâté» (1988) et «Les Misérables» (1994). Dans les années 1990, Nicole Croisille se consacre davantage au théâtre. En 1992, elle incarne le rôle de Dolly dans la comédie musicale «Hello, Dolly!» au Théâtre du Châtelet. Elle joue également dans des pièces telles que «Les monologues du vagin» (2011) de Eve Ensler, «Jeanne» (2017) de Jean Robert-Charrier et «Hard» (2018) adaptation par Bruno Gaccio d’après la série de Cathy Verney. En 2019, pour un de ses derniers rôles sur scène, elle partage l’affiche avec Michel Sardou, au Théâtre de la Michodière, dans «N’écoutez pas, mesdames!» de Sacha Guitry.

En parallèle, Nicole Croisille continue sa carrière musicale avec des albums tels que «Bossa d’hiver» (2008) et des hommages à Claude Nougaro. Elle participe également à des productions télévisées, comme la série «Dolmen» (2005) et le téléfilm «Loin des yeux» (1996), auprès de Véronique Jannot. Femme engagée, Nicole Croisille devient marraine du Centre des Arts Vivants en 1999 et signe en 2018 une tribune contre le réchauffement climatique avec Juliette Binoche. Nicole Croisille s’éteint le 4 juin 2025 à Paris, à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie. Son parcours artistique, marqué par sa polyvalence et son engagement, laisse une empreinte indélébile dans le paysage culturel français.

© Philippe PELLETIER