Véronique Zuber

Fille de Léon Szubert et de Delphine (néé Berhault), Véronique Zuber naît à Seine-Port, petite commune située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, le 23 janvier 1936 sous le nom de Jeanne Monique Szubert. Après avoir remporté le titre de Miss Paris en 1954, elle est élue Miss France en janvier 1955. Elle ne représente néanmoins pas son pays dans les grands concours de beauté internationaux. C’est en effet Monique Lambert, première dauphine, qui participe à la compétition de Miss Europe en juin et Claudie Petit, deuxième dauphine, qui se présente au concours de Miss Univers en juillet. Dans un magazine américain d’époque, exaltant le physique des pin-ups européennes, on peut lire qu’elle aurait renoncé à son titre pour faire carrière au Septième Art. Peut-être est-ce là la raison de son absence à ces compétitions…

Quoi qu’il en soit, Véronique Zuber s’installe à Paris et fait un peu de mannequinat. Elle débute à l’écran, sans être mentionnée au générique, dans «Frou Frou» (1955) de Augusto Genina, où quatre habitués du restaurant Maxim’s tentent de transformer une jolie bouquetière de seize ans en chanteuse interprétée par Dany Robin. En 1956, elle fait une brève apparition auprès de Line Renaud dans la comédie policière explosive «Mademoiselle et son gang» de Jean Boyer. Son parcours dans les studios est placé sous le signe du divertissement, comme en témoignent les deux films qu’elle tourne en compagnie de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, «La vie est belle» (1956), une comédie réalisée par les deux comiques vedettes de l’époque, et «Les motards» (1958) de Jean Laviron, où elle incarne Véronique la sœur de Roger Pierre, fiancée à Jean-Marc Thibault. Elle retrouve d’ailleurs Roger Pierre, auquel on adjoint Jean Richard cette fois, dans «Le gendarme de Champignol» (1958) réalisé par Jean Bastia, une série de mésaventures d’un gendarme suite à la disparition de sa fiancée. Elle joue en outre Marina, la blonde, dans le film policier d’action «Ces dames préfèrent le mambo» (1957) sous la direction de Bernard Borderie, avec un Eddie Constantine en ex-officier de la marine américaine embauché pour manœuvrer un yacht découvre un trafic de drogue. Dans ces aventures, il est accompagné également de Constance, la brune, et Claire, la rousse, incarnées respectivement par Pascale Roberts et Lise Bourdin. Lino Ventura, Robert Berri et Jacques Castelot complètent le casting dans des rôles de trafiquants.

Ayant épousé le couturier Ted Lapidus (1929/2008), qui avait été un des costumiers (avec Paulette Coquatrix et Marc Doelnitz), de «Frou Frou», Véronique Zuber donne naissance en 1958 à un fils, Olivier Lapidus, qui suivra plus tard les traces paternelles. Il semble que cet événement ait précipité la fin de sa courte carrière de vedette de cinéma puisque sa filmographie s’arrête en 1959. Après avoir divorcé de Ted Lapidus, elle se remarie en 1965 avec le prince russe Georges de Bibikoff (1920/2021), dont elle aura deux enfants, Alexis en 1966 et Natacha en 1967.

Veuve depuis 2021, Véronique Zuber décède le 10 octobre 2024 à l’âge de 88 ans, à Saint-Brice-sous-Forêt, dans le Val-d’Oise. C’est au détour de la rubrique «Le Carnet du Figaro» que les lecteurs apprennent la triste nouvelle. Une cérémonie religieuse est célébrée le 18 octobre, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris, avant une inhumation dans l’intimité familiale.

© Marlène PILAETE