1936 On ne roule pas Antoinette – de Paul Madeux avec Armand Bernard, Paul Pauley & Simone Renant | 1937 Monsieur Bégonia – de André Hugon avec Paul Pauley, Josette Day & Suzanne Dehelly | 1946 Plume la poule – de Walter Kapps avec Geneviève Guitry, Georges Grey, Jeanne Fusier-Gir & Sinoël | 1955 Mon curé champion de régiment – de Emile Couzinet avec Jean Carmet, Frédéric Duvallès & Marcel Pérès | ||
Pierre Stéphen, de son vrai nom Pierre Trambouze, est né à Paris le 28 avril 1890. Très tôt, il s’intéresse au dessin, et prépare les Beaux-Arts sous l’égide du peintre Henri Harpignies, qui avait été l’élève de Corot. Mais il est aussi féru de théâtre et entre au Conservatoire de Paris, dans la classe du sociétaire Jules Truffier, qui l’initie à la poésie. Admirant les tragédiens, lui qui ne sait qu’amuser, il suit aussi les cours de Paul Mounet. Il côtoie Sarah Bernhardt, qui l’aime bien et l’invite parfois dans sa loge. En 1907, il débute sur la scène du Français, où il joue les valets de comédie, et, durant plus d’un demi-siècle ne quittera plus les théâtres. En 1911, il crée «L’oiseau bleu» de Maeterlinck, avec Gabrielle Réjane, puis joue dans «Les grands», de Pierre Véber, et paraît dans «Roméo et Juliette» de Shakespeare. Il a tout de même une prédilection pour le Boulevard, avec «Le retour» (1920), de Francis de Croisset et Robert de Flers, avec Victor Boucher, qu’il retrouve en 1933 pour «Le vol nuptial», du même de Croisset. En 1961, il figure encore dans une pièce d’Anouilh, «L’hurluberlu», au théâtre des Célestins.
Il débute au cinéma dès 1920, au temps du muet. Le cheveu gominé, la voix pointue, le cou enserré par un faux-col en celluloïd, il joue souvent les amoureux transis, les employés décoratifs ou les fils de famille dépassés par la situation. Sa bonne mine et ses airs de gendre idéal le conduisent souvent dans la noblesse, comme dans «La brèche d’enfer» (1923) de Adrien Caillard, où il est le vicomte de La Cardière, dans «L’abbé Constantin» (1925), un film de jeunesse de Julien Duvivier, où il incarne Paul de Lavardens, neveu d’un prêtre qui se pâme devant la nouvelle châtelaine ou encore dans «La ronde des heures» (1930) de Alexandre Ryder, où il incarne Monsieur de Mirsolle. Pour le reste, Pierre Stéphen est à l’aise dans le vaudeville et la pantalonnade, entre le mari cocu et l’amant caché dans le placard. On le voit ainsi dans «Le chasseur de chez Maxim’s» (1932), de Karl Anton, qui le dirige aussi, la même année, dans «Rien que des mensonges», où noceur en frac, il préfère les loges des divettes de music-hall à celles des francs-maçons, dont il prétend faire partie. Dans le savoureux «Ces messieurs de la santé» (1933) de Pierre Colombier, avec Raimu, il est le peu efficace secrétaire de Pauline Carton et un pique-assiette dans «Compartiment de dames seules» (1934) de Christian-Jaque. Les années passent, et Pierre Stéphen continue de faire un petit tour dans des œuvrettes au titre évocateur, comme «La rosière des Halles» (1934), «Œil de lynx détective» (1936) ou «Les femmes collantes» (1938). Puis il s’essaie, sans convaincre, à jouer un voyou dans «Une java» (1938) de Claude Orval, avant de retrouver bien vite ses silhouettes d’aristocrates, comme ce baron de Villetaneuse dans «Mon curé champion du régiment» (sic!) (1955) de Emile Couzinet, ou ce marquis de Botarin (resic!) de «3 marins en bordée» (1957), du même réalisateur.
Loin de ces galéjades, Pierre Stéphen reste dans la vie un homme aimable et policé, qui, toujours amoureux de peinture, organise, en 1925 le premier Salon du Théâtre, où nombre de comédiens, ou de chanteurs, peuvent exposer leurs œuvres. Peu mélomane lui-même, il conçut pourtant pour Beethoven une vive admiration qui le conduisit à connaître intimement son œuvre entière. Eclectique, il participe aussi, après la guerre de 1914 aux premiers galas de l’union des artistes, que créa Max Dearly, et où il avait un numéro de tir avec Victor Boucher. Retiré depuis vingt ans, Pierre Stéphen nous quitte le 3 juin 1980, à Paris, bien oublié, sauf de quelques cinéphiles.
© Jean-Pascal LHARDY
1920 | La dette – de Gaston Roudès
avec Gina Relly
Irène – de Marcel Dumont avec Louise Colliney Les deux baisers – de Théo Bergerat avec Rachel Devirys |
1921 | Gigolette – de Henri Pouctal
avec Charles de Rochefort
Film en 4 parties 1 : Les ailes blanches 2 : La bataille de la vie 3 : Les démons de Paris 4 : Rédemption |
1922 | La brèche d’enfer – de Adrien Caillard
avec Betty Carter
Film en 4 parties 1 : Entre deux amours 2 : Le fils de deux pères 3 : La boite de fer 4 : Lingot d’or |
1923 | Le double piège – de Gaston Roudès
Le crime d’une sainte – de Charles Maudru avec Noëlle Rolland |
1924 | L’aventurier – de Maurice Mariaud avec Jeanne Helbling |
1925 | La femme aux yeux fermés – de Alexander Ryder
avec Marise Maia
L’abbé Constantin – de Julien Duvivier avec Claude France |
1926 | La girl aux mains fines ( liebe geht seltsame wege ) de Fritz Kaufmann & Jean Rosen avec Maly Delschaft |
1929 | Les mufles – de Robert Péguy
avec Suzanne Bianchetti
La tentation d’un homme vertueux – de Robert Péguy avec Marianne Cantrelle |
1930 | Rondes des heures / La ronde des heures – de Alexandre Ryder
avec Paule Andral
Azaïs – de René Hervil avec Henriette Delannoy |
1931 | CM Un bouquet de flirts – de Charles de Rochefort avec Josette Day |
1932 | À moi le jour, à toi la nuit – de Ludwig Berger & Claude Heymann
avec Käthe von Nagy
Le chasseur de chez Maxim’s – de Karl Anton avec Suzy Vernon Rien que des mensonges – de Karl Anton avec Marguerite Moreno Une histoire d’amour – de Max Ophüls avec Magda Schneider CM Paradis d’amour – de Maurice Windrow avec Jane Sourza |
1933 | Moi et l’impératrice – de Friedrich Hollander & Paul Martin
avec Lilian Harvey
Cette vieille canaille – de Anatole Litvak avec Alice Field Ces messieurs de la santé – de Pierre Colombier avec Edwige Feuillère |
1934 | Le billet de mille – de Marc Didier
avec Françoise Rosay
Arlette et ses papas – de Henry Roussel avec Renée Saint-Cyr Compartiment de dames seules – de Christian-Jaque avec Armand Bernard L’école des contribuables – de René Guissart avec Mireille Perrey La rosière des Halles – de Jean de Limur avec Paulette Dubost |
1935 | Paris-Camargue – de Jack Forrester
avec Albert Préjean
La famille Pont-Biquet – de Christian-Jaque avec Gina Manès La sonnette d’alarme – de Christian-Jaque avec Marguerite Pierry CM L’ami de monsieur – de Pierre de Cuvier avec Ginette Leclerc CM Le nudiste des Champs-Élysées – de Jacques Daroy avec Alice Tissot |
1936 | Au son des guitares – de Pierre-Jean Ducis
avec Tino Rossi
On ne roule pas Antoinette – de Paul Madeux avec Simone Renant Œil de lynx, détective – de Pierre-Jean Ducis avec Sylvia Bataille La maison d’en face – de Christian-Jaque avec Elvire Popesco L’école des journalistes – de Christian-Jaque avec Colette Darfeuil |
1937 | Rendez-vous aux Champs-Élysées – de Jacques Houssin
avec Pierre Larquey
Un meurtre a été commis – de Claude Orval avec Florelle L’amour veille – de Henry Roussel avec Gabrielle Dorziat Monsieur Bégonia – de André Hugon avec Suzanne Dehelly CM Le compositeur du dessus – de Paul Mesnier avec Jeanne Helbling |
1938 | Trois valses – de Ludwig Berger
avec Yvonne Printemps
Son oncle de Normandie / La fugue de Jim Baxter – de Jean Dréville avec Josseline Gaël Raphaël le tatoué – de Christian-Jaque avec Madeleine Sologne Les femmes collantes – de Pierre Caron avec Betty Stockfeld Clodoche / Sous les ponts de Paris – de Raymond Lamy avec Denise Bosc Une java – de Claude Orval avec Mila Parély |
1939 | Nadia la femme traquée / L’ombre du deuxième bureau – de Claude Orval
avec Mireille Perrey
Grey contre X / Inspecteur Grey contre X – de Pierre Maudru & Alfred Gragnon avec Yvette Thamar |
1941 | La troisième dalle – de Michel Dulud
avec Milly Mathis
Une femme dans la nuit – de Edmond T. Gréville avec Viviane Romance L’étrange Suzy – de Pierre-Jean Ducis avec Suzy Prim |
1942 | Mélodie pour toi – de Willy Rozier avec René Dary |
1946 | Plume la poule – de Walter Kapps
avec Sinoël
CM Sur la piste – de René Sti avec Madeleine Marnier |
1947 | Le sorcier du ciel – de Marcel Blistène
avec Dora Doll
CM Boite de nuit – de Pierre Blondy avec Dany Fontenay |
1948 | Cartouche, roi de Paris – de Guillaume Radot
avec Roger Pigaut
La femme que j’ai assassinée – de Jacques Daniel Norman avec Micheline Francey CM Crime à la clinique / Meurtre à la clinique – de Pierre Blondy avec Maurice Ronet CM Bal musette – de Pierre Blondy CM Quatre cent treize / 413 – de Pierre Blondy CM Drôle de crime – de Pierre Blondy avec Michel Ardan |
1949 | L’extravagante Théodora / J’te confie ma femme – de Henri Lepage avec Jacqueline Gauthier |
1952 | Les surprises d’une nuit de noces – de Jean Vallée avec Georgette Plana |
1953 | J’y suis … j’y reste – de Maurice Labro avec Jeannette Batti |
1955 | Mon curé champion de régiment / Mon curé chez les parachutistes – de Emile Couzinet avec Jean Carmet |
1956 | Les aventures d’Arsène Lupin – de Jacques Becker
avec Robert Lamoureux
Fric-frac en dentelles – de Guillaume Radot avec Anne Vernon Cinq millions comptant – de André Berthomieu avec Nadine Tallier |
1957 | Comme un cheveu sur la soupe – de Maurice Regamey
avec Louis de Funès
Trois marins en bordée – de Emile Couzinet avec Gabrielle Doulcet Sénéchal le magnifique – de Jean Boyer avec Fernandel Ni vu, ni connu / L’affaire Blaireau / Vive Monsieur Blaireau – de Yves Robert avec Moustache La garçonne – de Jacqueline Audry avec Andrée Debar L’amour est en jeu / Ma femme, mon gosse et moi – de Marc Allégret avec Annie Girardot |
1958 | Brigade des mœurs – de Maurice Bartel avec Dalida |
1960 | Tendre et violente Elisabeth – de Henri Decoin avec Lucille St. Simon |
1962 | La salamandre d’or – de Maurice Régamey avec Madeleine Robinson |