![]() 1943 Adieu Léonard – de Pierre Prévert avec Charles Trénet, Pierre Brasseur, Denise Grey & Julien Carette | ![]() 1957 Sans famille – de André Michel avec Gino Cervi, Pierre Brasseur, Bernard Blier, Joël Flateau & Simone Renant | ![]() 1962 Un singe en hiver – de Henri Verneuil avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo & Suzanne Flon | ![]() 1970 Ils – de Jean Daniel Simon avec Charles Vanel, Alexandra Stewart, Vernon Dobtcheff & Michel Duchaussoy | ||
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Silhouette courbée, regard madré et voix rocailleuse, partant parfois dans les aigus, comme celle de son illustre cousin Bourvil, Lucien Raimbourg avait tout du paysan matois. Artiste complet, né à Villeneuve Saint-Georges le 14 septembre 1903, il commence par faire du cabaret et du music-hall. Puis, il s’oriente vers la scène, choisissant un répertoire contemporain et plutôt ardu: il interprète ainsi un des deux vagabonds de la célèbre pièce de Beckett, «En attendant Godot», (1953) mise en scène par Roger Blin, puis le rôle principal d’«Amédée» (1954), une pièce d’Ionesco, où il incarne un écrivain perturbé par le cadavre qui gît dans la chambre voisine. On le voit encore dans des œuvres de Pirandello, comme «Ce soir on improvise» (1957), de Brecht pour «La vie de Galilée» (1963), mis en scène par Georges Wilson, ou de George Bernard Shaw, «On ne peut jamais dire» (1963) avec Caroline Cellier. Il aborde aussi le théâtre classique, avec le «Turcaret» (1960) de Lesage, où il joue l’usurier Rafle, ou encore «l’illusion comique» (1965), de Corneille, où il campe Pridamant, qui ne se console pas de la disparition de son fils Clindor.
Au cinéma, où sa carrière débute à l’orée des années 30, ses rôles sont le plus souvent épisodiques et il compose ainsi de fugaces silhouettes de gardiens dans «Les salauds vont en enfer» (1955) de Robert Hossein, de médecins, «Ces dames préfèrent le mambo» (1957) de Bernard Borderie), de gendarmes «Sans famille» (1957) de André Michel) ou encore de notables «La pendule à Salomon» (1960) de Vicky Ivernel. Il arrive cependant que Lucien Raimbourg s’installe un peu plus longtemps sur l’écran: il incarne ainsi un petit malfrat dans «Le rouge est mis» (1957) de Gilles Grangier, avec Jean Gabin, un apiculteur ami de Jacques Riberolles dans «C’est arrivé à 36 chandelles» (1957) de Henri Diamant-Berger, ou encore un cafetier qui fabrique de faux papiers pour Lino Ventura dans «Douze heures d’horloge» (1959) de Geza von Radvanyi. Coiffant plutôt la casquette que la perruque, Lucien Raimbourg semble peu fait pour arborer des jabots en dentelle et des pourpoints brodés. Et pourtant, Abel Gance lui confie, en 1959, le rôle inattendu de Fouché dans son «Austerlitz». Deux ans plus tard, dans le «Cartouche» de Philippe de Broca, il dessine avec génie le portrait d’un maréchal cacochyme et gâteux, qui songe plus à courir le guilledou qu’à livrer bataille à l’ennemi. Il incarne encore, dans «L’assassin viendra ce soir» (1962) de Jean Maley, un scientifique, qui s’écroule dans son laboratoire, frappé par une crise cardiaque suspecte. Dans «Chair de poule» (1963), polar méconnu de Julien Duvivier, Lucien Raimbourg compose la silhouette sans concession d’un paysan libidineux et fureteur, qui dérange les plans de Robert Hossein. Il finit sa carrière au cinéma en incarnant un vieillard dans «Les yeux fermés» (1972) de Joël Santoni.
On voit aussi beaucoup la silhouette dégingandée de Lucien Raimbourg sur le petit écran. Il fréquente le «Théâtre de la jeunesse» de Claude Santelli, prête sa voix au druide Panoramix dans «Astérix le Gaulois», en 1967, participe à des séries populaires, comme «En votre âme et conscience» (1968), ou «Les cinq dernières minutes», où, de 1959 à 1971, il participe à six épisodes. Il est aussi le professeur Cloutier du «Voyageur des siècles» (1971), un des rares feuilletons de science-fiction produits par la télévision française. Il incarne encore Joshua, le garde des clés de la Reine, dans une adaptation télévisée du drame d’Hugo, «Marie Tudor» (1966) et joue aux côtés de Claude Brasseur dans «Les nouvelles aventures de Vidocq». Lucien Raimbourg s’éteint à Paris le 20, février 1973.
© Jean-Pascal LHARDY

1932 | L’affaire est dans le sac – de Pierre Prévert avec Julien Carette |
1933 | Ciboulette – de Claude Autant-Lara avec Simone Berriau |
1934 | Minuit place Pigalle – de Roger Richebé
avec Raimu
CM Un chien qui raccroche ( por un perro chico, una mujer ) de Santiago de la Concha avec Sylvia Bataille |
1935 | CM Le commissaire est bon enfant, le gendarme est sans pitié – de Jacques Becker & Pierre Prévert avec Marcel Duhamel |
1943 | Adieu Léonard / La bourse ou la vie – de Pierre Prévert avec Charles Trénet |
1946 | Voyage surprise – de Pierre Prévert avec Maurice Baquet |
1947 | CM Une aventure de Polop – de Walter Kapps avec Sinoël |
1950 | Trafic sur les dunes – de Jean Gourguet avec Suzy Prim |
1952 | Nous sommes tous des assassins – de André Cayatte avec Raymond Pellegrin |
1953 | Avant le déluge – de André Cayatte
avec Isa Miranda
Le chevalier de la nuit – de Robert Darène avec Renée Saint-Cyr |
1954 | Tout chante autour de moi – de Pierre Gout
avec Marcel Mouloudji
L’air de Paris – de Marcel Carné avec Arletty Le dossier noir – de André Cayatte avec Bernard Blier |
1955 | La plus belle des vies – de Claude Vermorel
avec Jean-Pierre Kérien
Cette sacrée gamine – de Michel Boisrond avec Brigitte Bardot Les salauds vont en enfer – de Robert Hossein avec Henri Vidal |
1956 | La vie est belle – de Jean-Marc Thibault & Roger Pierre avec Jean Poiret |
1957 | Celui qui doit mourir – de Jules Dassin
avec Roger Hanin
Le rouge est mis – de Gilles Grangier avec Jean Gabin C’est arrivé à trente-six chandelles – de Henri Diamant-Berger avec Jane Sourza Sans famille – de André Michel avec Gino Cervi Rafles sur la ville – de Pierre Chenal avec Bella Darvi Elisa / La fille Elisa – de Roger Richebé avec Serge Reggiani Echec au porteur – de Gilles Grangier avec Paul Meurisse Ces dames préfèrent le mambo – de Bernard Borderie avec Pascale Roberts La vie à deux – de Clément Duhour avec Lilli Palmer |
1958 | Les naufrageurs – de Charles Brabant
avec Dany Carrel
Le désordre et la nuit – de Gilles Grangier avec Nadja Tiller Sérénade au Texas – de Richard Pottier avec Bourvil Le petit prof – de Carlo Rim avec Darry Cowl Les jeux dangereux – de Pierre Chenal avec Pascale Audret Du rififi chez les femmes – de Alex Joffé avec Robert Hossein L’increvable – de Jean Boyer avec Line Renaud Les tripes au soleil – de Claude Bernard-Aubert avec Roger Blin |
1959 | Douze heures d’horloge ( ihr verbrechen war liebe ) de Géza von Radványi
avec Eva Bartok
La sentence – de Jean Valère avec Roger Hanin Austerlitz – de Abel Gance avec Pierre Mondy 125 Rue Montmartre – de Gilles Grangier avec Lino Ventura La corde raide – de Jean-Charles Dudrumet avec François Périer Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini avec Jeanne Moreau |
1960 | Plein feux sur l’assassin – de Georges Franju
avec Pierre Brasseur
L’engrenage – de Max Khalifa avec Monique Messine La pendule à Salomon – de Vicky Ivernel avec Daniel Ivernel CM Cantate profane – de Jean-Marie Isnard avec Pauline Carton |
1961 | Cartouche – de Philippe de Broca
avec Jean-Paul Belmondo
À rebrousse poil / Les piqués / Les mordus – de Pierre Armand avec Noël Roquevert Dynamite Jack – de Jean Bastia avec Fernandel |
1962 | Le caporal épinglé – de Jean Renoir
avec Jean-Pierre Cassel
Un singe en hiver – de Henri Verneuil avec Suzanne Flon L’assassin viendra ce soir / L’assassin – de Jean Maley avec Paulette Dubost |
1963 | Chair de poule – de Julien Duvivier
avec Catherine Rouvel
L’homme de Rio – de Philippe de Broca avec Françoise Dorléac CM Le cheval de bataille – de Claude Guillemot avec Hubert Deschamps |
1964 | Les Pieds Nickelés – de Jean-Claude Chambon avec Jean Rochefort |
1965 | Le dix-septième ciel – de Serge Korber
avec Marie Dubois
Question d’honneur ( una questione d’onore ) de Luigi Zampa avec Ugo Tognazzi Dix petits indiens ( ten little indians / and then there were none / Anna Christie’s ten little indians ) de George Pollock avec Shirley Eaton |
1966 | Un idiot à Paris – de Serge Korber avec Jean Lefebvre |
1967 | La femme écarlate – de Jean Valère
avec Maurice Ronet
DA Astérix le gaulois – de Ray Goossens Seulement voix |
1968 | DA Astérix et Cléopâtre – de René Goscinny & Albert Uderzo
Seulement voix CM Marie-Josèphe et l’empereur – de Jean-Michel Barjol avec Germaine Montero |
1969 | Les caprices de Marie – de Philippe de Broca
avec Marthe Keller
Paix sur les champs – de Jacques Boigelot avec Héléna Manson |
1970 | L’île aux coquelicots – de Salvatore Adamo
avec Pierre Vaneck
Jupiter – de Jean-Pierre Prévost avec Georgette Anys Ils – de Jean Daniel Simon avec Charles Vanel Atout sexe / Flash love – de Max Khalifa avec Sandra Julien Le traité du rossignol – de Jean Flechet avec Roger Blin |
1971 | La cavale – de Michel Mitrani
avec Geneviève Page
Le traité du rossignol – de Jean Fléchet avec Françoise Brion Défense de jouer – de Jean-Jacques Grand-Jouan avec Pascale Audret Inédit |
1972 | La plus longue nuit du diable / Au service du diable / La nuit des pétrifiés / Service du
diable ( castle of death / the devil walks at midnight / the devil’s longest night / the
devil’s nightmare / la notte piu lunga del diavolo / succubus / la terrificante notte del
demonio / vampire playgirls ) de Jean Brismée
avec Jean Servais
Les yeux fermés – de Joël Santoni avec Marcel Dalio Une saison dans la vie d’Emmanuel – de Claude Weisz avec Germaine Montero |
1973 | Na ! – de Jacques Martin avec Danièle Evenou |