![]() 1940 Les bas-fonds de Chicago (queen of the mob) de James P. Hogan avec Ralph Bellamy & Blanche Yurka | ![]() 1940 Le gant d’or (golden gloves) de Edward Dmytryk avec Richard Denning, Robert Paige & J. Carrol Naish | ![]() 1948 Le bar aux illusions (the time of your life) de H.C. Potter avec James Cagney, Wayne Morris & William Bendix | ![]() 1949 Sables mouvants (quicksand) de Irving Pichel avec Mickey Rooney, Peter Lorre & Barbara Bates | ||
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Il arrive parfois, au cinéma, que deux sœurs, comme Joan Fontaine et Olivia de Havilland, connaissent une même célébrité. Mais, sur le grand écran, comme dans la vie, les fratries ne sont pas toujours placées sous le signe de l’égalité. Souvent, l’un des membres domine l’autre, Marlon Brando sa sœur Jocelyn Brando, Georges Sanders Tom Conway ou Michèle Morgan Hélène Roussel. C’est pareil dans la famille Cagney. En effet, James Cagney fait tellement d’ombre à sa sœur cadette, Jeanne, née le 25 mars 1919, qu’il en arrive à l’éclipser totalement. Elle aurait pu, comme deux de ses frères, faire des études de médecine, qu’elle envisagea un moment. Mais c’est le monde du spectacle qu’elle choisit finalement, comme James et un autre de ses frères, le producteur William Cagney. Comme Victor Mature, Ernest Borgnine ou Eleanor Parker, elle suit les cours de théâtre du Pasadena Community Playhouse, en Californie. Cette formation lui permet de décrocher quelques rôles au théâtre, dans une comédie de Noel Coward, «Tonight at 8: 30», avec Joan Fontaine, ou dans «Streets are garded», du dramaturge et romancier Laurence Stallings, donnée, en 1944, au Shubert theatre de New Haven, dans le Connecticut. L’actrice apparaît aussi dans «The iceman cometh» («Le marchand de glace est passé» en français), une pièce du dramaturge Eugene O’Neill, qu’elle crée à Broadway en 1946. Jeanne Cagney fait aussi beaucoup de radio, dès 1942, obtenant même brièvement le premier rôle d’une série populaire, «The romance of Helen Trent» qui, de 1933 à 1960, connut plus de 7 000 épisodes!
C’est en l’entendant sur les ondes, en 1939, qu’un «talent scout» de la RKO la remarque et lui propose un contrat avec le studio. À l’orée des années 40, Jeanne Cagney débute donc une carrière assez modeste sur le grand écran qui, jusqu’en 1965, l’amène à figurer dans une quinzaine de films. Elle en tourne quatre avec James Cagney, au faîte de sa gloire. Dans «La glorieuse parade» (1942), de Michael Curtiz, elle interprète, comme dans la vie, la sœur du personnage joué par James Cagney, le grand homme de spectacle George M. Cohan. Elle a aussi un rôle important dans «Le bar aux illusions» (1948), de H.C. Potter, dans lequel elle épouse un ami proche de Cagney - Wayne Morris -, qui passe sa journée dans un bar, à commander du champagne et à observer les clients. Elle retrouve son frère, en 1953, dans «Un lion dans les rues» de Raoul Walsh, où elle incarne la sœur d’un fermier, accusé du meurtre d’un employé de la firme qui l’emploie. Enfin, on la voit, une dernière fois, aux côtés de James Cagney dans un film méconnu de Joseph Pevney, «L’homme aux mille visages» (1957), retraçant la carrière du génial acteur Lon Chaney, qui, à l’époque du muet, disparaissait derrière chacune de ses magistrales créations, qu’il s’agisse de Quasimodo ou du fantôme de l’opéra.. Mais l’actrice sait voler de ses propres ailes.
En effet, on la voit aussi, sans son frère, dans «Les bas-fonds de Chicago» (1940), de James Patrick Hogan, où elle appartient à une famille de gangsters dirigée par une redoutable cheffe, interprétée par Blanche Yurka ou dans l’excellent film de Irving Pichel, «Sables mouvants» (1950), où elle conseille à Mickey Rooney, dont elle joue la petite amie, de tenter un hold-up. À noter aussi sa présence aux côtés de Marilyn Monroe, dans «Troublez-moi ce soir»(1952), un thriller très réussi de Roy Ward Baker. Elle termine sa carrière, en 1965, par un rôle secondaire dans un petit western de série de Lesley Selander, «Quand parle la poudre», avant de se retirer et de mourir, le 7 décembre 1984, d’un cancer du poumon.
© Jean-Pascal LHARDY

1939 | Deuxième à gauche ( all women have secrets ) de Kurt Neumann avec Joseph Allen Jr. |
1940 | Les bas-fonds de Chicago ( queen of the mob ) de James P. Hogan
avec Ralph Bellamy
Le gant d’or / Le tournoi du gant d’or ( golden gloves ) de Edward Dmytryk avec Richard Denning Rhythm on the river – de Victor Schertzinger avec Bing Crosby |
1942 | La glorieuse parade ( Yankee Doodle Dandy ) de Michael Curtiz
avec Walter Huston
+ chansons |
1948 | Le bar aux illusions ( the time of your life ) de H.C. Potter
avec James Cagney
+ chansons |
1949 | Sables mouvants ( quicksand ) de Irving Pichel avec Mickey Rooney |
1952 | Troublez-moi ce soir ( don’t brother to knock ) de Roy Ward Baker avec Richard Widmark |
1953 | L’homme à abattre / Un lion dans les rues ( a lion in the streets ) de Raoul Walsh avec James Cagney |
1955 | Kentucky Rifle – de Carl K. Hittleman avec Lance Fuller |
1957 | L’homme aux mille visages ( man of a thousand faces ) de Joseph Pevney avec James Cagney |
1962 | DA Claude – de Dan McLaughlin
Seulement voix |
1964 | Quand parle la poudre ( Town Tamer ) de Lesley Selander avec Dana Andrews |