Raoul Walsh

Raoul Walsh naît Albert Edward Walsh le 11 mars 1887 à New York. Il quitte très tôt sa famille pour devenir cow-boy au Texas et au Mexique, fossoyeur, patron d’un magasin de vêtements, aide médical dans le Montana et dresseur de chevaux pour la cavalerie. Le jeune homme fait ses premiers pas dans le spectacle dans les troupes théâtrales de Thomas Dixon et Sid Green. Il interprète notamment un cavalier du Ku Klux Klan dans «The clansman». De cette pièce s’inspirera quelques années plus tard David Wark Griffith pour son film «La naissance d’une nation» (1915) auquel Raoul participera comme acteur (dans le rôle de l’assassin d’Abraham Lincoln), monteur et assistant-réalisateur.

Au début des années dix, de retour à New York, Raoul Walsh est embauché comme assistant chez Pathé puis à la Biograph. Lorsque cette dernière compagnie s’intalle en Californie, il devient un proche collaborateur de David Wark Griffith. Il fait ses premiers pas derrière la caméra pour tourner un documentaire-fiction au Mexique sur la vie de Pancho Villa. Après quelques interprétations et mises en scène, il est engagé en 1915, comme réalisateur par la Fox Film Corporation. Peu après, il dirige Theda Bara dans «Carmen» (1915). Au cours des années suivantes, il signe drames, comédies et westerns, le plus souvent interprétés par Miriam Cooper et son frère George Walsh. Raoul est déjà un cinéaste confirmé, lorsqu’il tourne en 1924 le film qui le propulse sur le devant de la scène: «Le voleur de Bagdad» avec en vedette Douglas Fairbanks. Après un bref passage à la Paramount où il filme Pola Negri, Jetta Goudal et Greta Nissen, il revient à la Fox en 1926. La firme lui confie le tournage de «Le prix de la gloire», un drame de guerre avec Dolores del Rio et Victor McLaglen. Très impressionnée par le film, Gloria Swanson engage le cinéaste pour la diriger dans «Faiblesse humaine» (1928). Cette adaptation de la pièce «Sadie Thompson» de Somerset Maugham reste le plus grand succès de la période muette de Walsh.

En 1928, Raoul Walsh perd son œil droit sur le tournage de «Kisco Kid», son premier film parlant. Il quitte le film et Irving Cummings reprend la suite. Deux ans plus tard, il dirige John Wayne dans «La piste des géants», western épique qui sera tièdement accueilli par le public. Avant son arrivée chez la Warner Bros., en 1939, il travaille sur de nombreux films. Excellent technicien, il met en valeur le talent de plusieurs grandes stars telles que Humphrey Bogart, Wallace Beery, Cary Grant et Mae West. Au cours des années quarante, il devient le réalisateur préféré de Errol Flynn, notamment pour «La charge fantastique» (1941), «Gentleman Jim» (1942) et «Aventures en Birmanie» (1944). En 1939, il offre également à James Cagney un des ses meilleurs rôles dans «Les fantastiques années vingt» et à Rita Hayworth un des ses premiers succès: «Un dimanche après-midi» (1940).

Par la suite, Raoul Walsh construit sa filmographie d’histoires de pirates, de films de guerre et encore et toujours de westerns. De 1955 à 1961, le cinéaste travaille essentiellement pour la Twentieth Century Fox. Il y réalise «Esther et le roi» (1960), une épopée biblique avec Joan Collins. De retour à la Warner en 1963, il signe un dernier western, «La charge de la huitième brigade», qui clôt son riche parcours cinématographique. À moitié aveugle il se retire définitivement de toute activité artistique. Le géant hollywoodien s’éteint le 31 décembre 1980, à Simi Valley, victime d’une crise cardiaque.

© Philippe PELLETIER