![]() 1938 Le joueur d’échecs – de Jean Dréville avec Conrad Veidt, Françoise Rosay, Paul Cambo & Micheline Francey | ![]() 1940 Volpone – de Maurice Tourneur avec Harry Baur, Louis Jouvet, Charles Dullin & Jacqueline Delubac | ![]() 1949 La belle que voilà – de Jean-Paul Le Chanois avec Michèle Morgan, Henri Vidal & Ludmilla Tchérina | ![]() 1954 Le comte de Monte-Cristo – de Robert Vernay avec Jean Marais, Lia Amanda, Louis Seigner & Jacques Castelot | ||
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C’est à Paris que naît Lucien Jean Temersohn, le 12 juin 1898. Il débute tardivement au cinéma, en 1935. Il est l’ami de Charles Granval dans «Pépé le Moko» (1936), puis celui de Margo Lion dans «L’alibi» (1938). On le retrouve en aubergiste dans «Ramuntcho» (1938) avec Louis Jouvet, ainsi qu‘en maître d’hôtel dans «Barnabé» (1938), un rôle qu’il aura plusieurs fois l’occasion de jouer. Roi de Pologne dans «Le joueur d’échecs» (1938), espion dans «Le capitaine Benoît» (1939), huissier de justice dans «Monsieur Brotonneau» (1939), magistrat dans «Le président Haudecœur» (1939), il trouve l’un de ses meilleurs rôles grâce à Maurice Cammage dans «Les cinq sous de Lavarède» (1939), où il interprète le pianiste virtuose Tartinovitch, face à Fernandel. En 1940, il est le notaire Voltore qui guette la mort de Harry Baur dans «Volpone». Deux personnages qui ressortent de l’abondante filmographie du prolifique Jean Témerson.
La première chose qui frappe chez cet acteur, c’est assurément son physique. Une stature imposante, une trogne flasque et boursouflée, de grosses bajoues tombantes, une voix suave accompagnée d’une diction moelleuse et extrêmement appuyée, un air tantôt hautain tantôt jovial, lui permettent de camper des rôles divers: inspecteurs, commissaires, juristes, monarques, majordomes ou médecins. Des cinéastes très différents ont recours à ses services, sans doute attirés par son allure singulière. En effet, si Témerson a l’opportunité de travailler avec Julien Duvivier, Christian-Jaque, Henri-Georges Clouzot et Robert Siodmak, on le voit également chez René Pujol, Jean Boyer ou Jean-Paul Le Chanois, qui, sans être de mauvais techniciens, n’ont pas de grands chefs-d’œuvre à leur actif. Président du Consortium du Marché Noir dans «Fantômas contre Fantômas» (1948), portier dans «Manon» (1948), valet dans «Tête blonde» (1949), il traverse le champ de la caméra comme il le fait pour le cinéma français d’alors: brièvement mais efficacement. Notons qu’il fait aussi de bonnes incursions au théâtre, dont «Bobosse» de André Roussel et «Demeure chaste et pure» de George Axelrod. On l’aperçoit ensuite en Louis XVIII suffisant et dédaigneux dans «Le comte de Monte-Cristo» (1954) avec Jean Marais, seconde version du roman d’Alexandre Dumas réalisée par Robert Vernay, avant de tenir un sempiternel emploi d’aubergiste dans «La reine Margot». Dans «Les diaboliques» (1954) de Henri-Georges Clouzot, il campe, le temps d’une très courte scène, un garçon d’hôtel. Un ultime rôle pour Jean Témerson qui, en raison de sa brièveté, résume bien la carrière de l’acteur, dont on regrette qu’elle n’ait pas donné lieu à des interprétations plus consistantes.
Le discret et talentueux Jean Témerson (ou Temerson), dont la vie nous demeure assez méconnue, fut l’un de ces innombrables seconds rôles du cinéma français, un «excentrique» parmi tant d’autres, mais dont le physique extraordinaire et la rondeur suffisent à rendre ses personnages inoubliables et à leur insuffler une profondeur incontestable, ce qui donne toujours lieu à des compositions savoureuses et pittoresques. Et, s’il n’a jamais eu un rôle à la réelle mesure de son savoir-faire, il peut en tout cas se vanter d’avoir, à chacune de ses courtes apparitions, profondément marqué l’esprit du spectateur, qui n’est sûrement pas prêt d’oublier de sitôt cette silhouette lourde et cette voix si caractéristique. Ayant subi une intervention chirurgicale, il meurt le 9 août 1956, à Paris.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY

1935 | L’amant de madame Vidal – de André Berthomieu avec Elvire Popesco |
1936 | Avec le sourire – de Maurice Tourneur
avec Maurice Chevalier
Blanchette – de Pierre Caron avec Marie Bell Pépé-le-Moko – de Julien Duvivier avec Jean Gabin CM Un revenant – de ? |
1937 | La chaste Suzanne – de André Berthomieu
avec Meg Lemonnier
Ramuntcho – de René Barberis avec Line Noro Boulot aviateur / Fripons, voleurs et Cie – de Maurice de Canonge avec Marguerite Moreno Rendez-vous aux Champs-Élysées – de Jacques Houssin avec Pierre Larquey Le messager – de Raymond Rouleau avec Gaby Morlay Les deux combinards – de Jacques Houssin avec Josseline Gaël Alerte en Méditerranée – de Léo Joannon avec Pierre Fresnay CM Le gagnant / Amour Automobile – de Yves Allégret avec René Lefèvre |
1938 | Prince de mon cœur – de Jacques Daniel-Norman
avec Colette Darfeuil
L’alibi – de Pierre Chenal avec Jany Holt Raphaël le tatoué – de Christian-Jaque avec Madeleine Sologne Barnabé – de Alexandre Esway avec Fernandel Le révolté – de Léon Mathot avec Pierre Renoir Le joueur d’échecs – de Jean Dréville avec Conrad Veidt La piste du sud – de Pierre Billon avec Albert Préjean Mon oncle et mon curé – de Pierre Caron avec Alice Tissot Éducation de prince – de Alexander Esway avec Louis Jouvet CM Quand le cœur chante – de Bernard-Roland avec Claire Gérard |
1939 | Le beau Danube bleu / Le Danube bleu – de Emil Edwin Reinert & Alfred Rode
avec Jean Galland
Le capitaine Benoît – de Maurice de Canonge avec Mireille Balin Les cinq sous de Lavarède – de Maurice Cammage avec Josette Day Le président Haudecœur – de Jean Dréville avec Harry Baur Pièges – de Robert Siodmak avec Erich von Stroheim Le bois sacré – de Léon Mathot avec Marcel Dalio Berlingot et compagnie – de Fernand Rivers avec Suzy Prim Monsieur Brotonneau – de Alexander Esway avec Raimu Le gangster du Château d’If – de René Pujol avec Betty Stockfeld |
1940 | Monsieur Hector – de Maurice Cammage
avec Denise Grey
Volpone – de Maurice Tourneur avec Jacqueline Delubac |
1941 | Soyez les bienvenus – de Jacques de Baroncelli avec Lucien Baroux |
1945 | Les malheurs de Sophie – de Jacqueline Audry
avec Marguerite Moreno
Une femme coupée en morceaux – de Yvan Noé avec Noëlle Norman |
1946 | L’ennemi sans visage – de Maurice Cammage & Robert-Paul Dagan
avec Franck Villard
On ne meurt pas comme ça – de Jean Boyer avec Jacqueline Pierreux Cœur de coq – de Maurice Cloche avec Paul Azaïs |
1947 | Cargaison clandestine – de Alfred Rode
avec Käthe von Nagy
Si jeunesse savait – de André Cerf avec Jules Ferry Une mort sans importance – de Yvan Noé avec Suzy Carrier |
1948 | Manon – de Henri-Georges Clouzot
avec Cécile Aubry
L’armoire volante – de Carlo Rim avec Germaine Kerjean Fantômas contre Fantômas – de Robert Vernay avec Maurice Teynac |
1949 | Miquette et sa mère / Miquette – de Henri-Georges Clouzot
avec Danièle Delorme
L’atomique monsieur Placido – de Robert Hennion avec Rellys Sans tambour ni trompette – de Roger Blanc avec Anouk Ferjac La belle que voilà – de Jean-Paul Le Chanois avec Michèle Morgan Tête blonde – de Maurice Cam avec Pauline Carton Véronique – de Robert Vernay avec Giselle Pascal |
1950 | Coq en pâte – de Charles-Félix Tavano
avec Maurice Escande
Le gang des tractions arrière – de Jean Loubignac avec Raymond Cordy Dominique – de Yvan Noé avec Claire Muriel |
1951 | Le cap de l’espérance – de Raymond Bernard avec Edwige Feuillère |
1952 | Bacchus mène la danse – de Jacques Houssin
avec Jeanne Fusier-Gir
Inachevé |
1953 | Le grand jeu ( il grande gioco / card of fate / flesh and the woman ) de Robert Siodmak avec Gina Lollobrigida |
1954 | La reine Margot – de Jean Dréville
avec Jeanne Moreau
Le comte de Monte-Cristo – de Robert Vernay avec Jean Marais Film en 2 parties 1 : La trahison 2 : La vengeance Les diaboliques – de Henri-Georges Clouzot avec Simone Signoret |