1970 Ils – de Jean-Daniel Simon avec Charles Vanel, Alexandra Stewart, Michel Duchaussoy & Pierre Massimi | 1973 Le train – de Pierre Granier-Deferre avec Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant & Maurice Biraud | 1975 Le chant du départ – de Pascal Aubier avec Brigitte Fossey, Rufus, Germaine Montero & Michel de Ré | 1981 Pour la peau d’un flic – de Alain Delon avec Alain Delon, Anne Parillaud, Michel Auclair & Daniel Ceccaldi | ||
Jacques Rispal voit le jour le 1er août 1923 à Belvès, petit village du Périgord. Il passe son enfance et son adolescence en Dordogne. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est avec son Père Gabriel, l’un de ses rares français à aider les juifs qui fuient le régime nazi. Après la Libération, il monte à Paris où il suit les cours d’Art Dramatique de Pierre Renoir et de Charles Dullin. Lorsque André Barsacq prend la succession de Dullin au Théâtre de l’Atelier, il fait appel régulièrement à Jacques Rispal pour interpréter des auteurs contemporains tels que Jean Anouilh, Marcel Aymé ou René de Olbadia.
En 1952, Jacques Rispal apparaît pour la première fois au cinéma dans «Le rideau rouge», l’unique film réalisé par André Barsacq sur un scénario de Jean Anouilh. Dans ce policier dont Michel Simon et Pierre Brasseur sont les têtes d’affiche, un directeur de théâtre est assassiné avant une représentation de «Macbeth». Mais ces débuts s’avèrent sans lendemain, Rispal se consacre corps et âme à la scène. À la fin des années cinquante, le nom de l’acteur est associé à la rubrique faits-divers. Engagé politiquement, il adhère au Parti Communiste dont il est exclu en raison de ses activités au sein du réseau Jeanson. Pendant la Guerre d’Algérie, ce groupe de militants collecte et transporte des fonds et des faux-papiers pour le FLN. Démantelé en 1960, les activités du réseau débouche sur un procès où Jacques Rispal est condamné à trois ans de prison. Incarcéré de mars 1960 à septembre 1962 à la prison de la Santé, il est également déchu de ses droits civiques.
Après sa libération, Jacques Rispal reprend les chemins des scènes parisiennes, notamment avec Claude Régy assistant de André Barsacq qui le dirige dans «Cet animal étrange» de Gabriel Arout ou «Le retour» de Harold Pinter. Il renoue avec le cinéma et multiplie ses prestations. Il devient ainsi une figure familière des spectateurs souvent cantonné dans des troisièmes rôles pas forcément sympathiques. Il est sollicité régulièrement par Bertrand Blier dans «Si j’étais un espion » (1966), «Les valseuses» (1973), «Calmos» (1975) et «Beau-père» (1981). Costa-Gavras lui offre des scènes conséquentes dans «L’aveu» (1970) et «Section spéciale» (1975). Le public le remarque dans le rôle d’un médecin dans «Le chat» (1971) de Pierre Granier-Deferre avec Jean Gabin et Simone Signoret ou dans la composition d’un chauffeur routier dans «La menace» (1977) de Alain Corneau avec Yves Montand. Dans les années soixante-dix, des cinéastes représentants d’un cinéma commercial comme Robert Enrico, José Giovanni ou Henri Verneuil font régulièrement appel à ses talents. Dès lors, il enchaîne également les rôles sur le petit écran dans des téléfilms ou des séries au détriment du grand écran où il apparaît épisodiquement sous la direction de jeunes réalisateurs comme Frank Cassenti, Coline Serreau ou Gérard Mordillat. Il joue son dernier rôle dans «Le thé à la menthe» (1983) de Abdelkrim Bahloul où il compose un clochard raciste.
À la fin de sa carrière, Jacques Rispal est dirigé par son ami Georges Wilson dans les téléfilms «’PA» (1981) avec Pierre Arditi et «Un otage» (1984) avec Jean Desailly et Simone Valère. Homme de cœur et de conviction, ardent défenseur des Droits de l’homme, l’acteur décède brutalement à l’âge de soixante-deux ans, foudroyé par un infarctus le 9 février 1986 à Suresnes. Incinéré à Villetaneuse en présence de ses nombreux camarades, ses cendres furent remises à sa famille.
© Olivier SINQSOUS
1952 | Le rideau rouge / Les rois d’une nuit / Ce soir on joue Macbeth – de André Barsacq avec Michel Simon |
1961 | Un nommé la Rocca – de Jean Becker avec Jean-Paul Belmondo |
1962 | Le couteau dans la plaie / La troisième dimension ( five miles to midnight ) de Anatole Litvak avec Anthony Perkins |
1963 | L’année du bac – de José-André Lacour & Maurice Delbez
avec Jean Desailly
Aimez-vous les femmes ? – de Jean Léon avec Edwige Feuillère |
1964 | L’âge ingrat – de Gilles Grangier avec Jean Gabin |
1965 | Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? – de William Klein
avec Delphine Seyrig
La guerre est finie – de Alain Resnais avec Yves Montand |
1966 | Si j’étais un espion / Breakdown – de Bertrand Blier avec Bruno Cremer |
1967 | L’écume des jours – de Charles Belmont
avec Alexandra Stewart
Tante Zita / Zita – de Robert Enrico avec Katina Paxinou |
1968 | La voie lactée – de Luis Buñuel
avec Laurent Terzieff
Baisers volés – de François Truffaut avec Claude Jade |
1969 | La nuit bulgare – de Michel Mitrani
avec Marina Vlady
L’invitée ( l’invitata ) de Vittorio De Seta avec Joanna Shimkus Le portrait de Marianne – de Daniel Goldenberg avec Claude Brasseur L’aveu – de Costa-Gavras avec Simone Signoret |
1970 | Ils – de Jean-Daniel Simon
avec Charles Vanel
Domicile conjugal – de François Truffaut avec Jean-Pierre Léaud |
1971 | Le chat – de Pierre Granier-Deferre
avec Jean Gabin
Le soldat Laforêt – de Guy Cavagnac avec Catherine Rouvel La scoumoune – de José Giovanni avec Claudia Cardinale |
1972 | Les caïds – de Robert Enrico
avec Serge Reggiani
L’affaire Dominici – de Claude Bernard-Aubert avec Victor Lanoux Le charme discret de la bourgeoisie – de Luis Buñuel avec Bulle Ogier L’invitation – de Claude Goretta avec Jean-Luc Bideau |
1973 | Le mataf – de Serge Leroy
avec Michel Constantin
Les guichets du Louvre – de Michel Mitrani avec Christine Pascal Lacombe Lucien – de Louis Malle avec Pierre Blaise Deux hommes dans la ville – de José Giovanni avec Alain Delon Par le sang des autres – de Marc Simenon avec Georges Géret Le train – de Pierre Granier-Deferre avec Romy Schneider Un nuage entre les dents – de Marco Pico avec Philippe Noiret Les valseuses – de Bertrand Blier avec Patrick Dewaere On s’est trompé d’histoire d’amour – de Jean-Louis Bertucelli avec Coline Serreau |
1974 | France société anonyme – de Alain Corneau
avec Michel Bouquet
L’agression – de Gérard Pirés avec Catherine Deneuve Ce cher Victor – de Robin Davis avec Alida Valli L’arrestation / La bulle / L’assassinat – de Raphaël Rebido avec Bernard Le Coq Section spéciale – de Costa-Gavras avec Pierre Dux CM La face nord – de Charles Némès avec Marie-Anne Chazel |
1975 | Peur sur la ville – de Henri Verneuil
avec Lea Massari
Adieu poulet – de Pierre Granier-Deferre avec Lino Ventura Calmos / Femmes fatales – de Bertrand Blier avec Bernard Blier Le gitan – de José Giovanni avec Paul Meurisse Il faut vivre dangereusement – de Claude Makovski avec Annie Girardot Le chant du départ – de Pascal Aubier avec Brigitte Fossey |
1976 | Comme un boomerang – de José Giovanni
avec Charles Vanel
L’affiche rouge – de Frank Cassenti avec Anicée Alvina Les ambassadeurs – de Naceur Ktari avec Med Hondo |
1977 | Comme la lune – de Joël Séria
avec Sophie Daumier
La menace – de Alain Corneau avec Carole Laure Le mille-pattes fait des claquettes – de Jean Girault avec Michel Galabru Diabolo menthe – de Diane Kurys avec Anouk Ferjac Pourquoi pas ? – de Coline Serreau avec Sami Frey L’adolescente – de Jeanne Moreau avec Simone Signoret |
1978 | Le recours de la méthode ( ¡Viva el presidente! / el recurso del método ) de Miguel Littin
avec Katy Jurado
Ville à prendre – de Patrick Brunie avec Rufus |
1979 | French postcards – de William Huyck
avec Debra Winger
Mon oncle d’Amérique / Les somnambules – de Alain Resnais avec Gérard Depardieu Les turlupins – de Bernard Revon avec Pascale Rocard |
1981 | Beau-père – de Bertrand Blier
avec Patrick Dewaere
Pour la peau d’un flic – de Alain Delon avec Anne Parillaud |
1982 | Interdit au moins de treize ans – de Jean-Louis Bertucelli
avec Sandra Montaigu
CM Les arcanes du jeu – de Chantal Picault avec Anne Morello |
1982 | Vive la sociale ! – de Gérard Mordillat avec Elisabeth Bourgine |
1983 | Le thé à la menthe – de Abdelkrim Bahloul avec Abdel Kechiche |