1942 Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin avec Assia Noris, Jules Berry & Guillaume de Sax | 1945 La route du bagne – de Léon Mathot avec Viviane Romance, Marcel Pérès, Jean Meyer & Lucien Coëdel | 1949 La beauté du diable – de René Clair avec Michel Simon, Gérard Philipe, Carlo Ninchi & Raymond Cordy | 1958 Les vignes du seigneur – de Jean Boyer avec Fernandel, Pierre Dux, Evelyne Dandry & Jeanne Fusier-Gir | ||
Née le 2 août 1921 à Paris, Simone Valère, de son vrai nom Simone Courate (reconnue Gondolf quatre jours après sa naissance), se destine au théâtre en entrant au Conservatoire après ses études. Elle débute au cinéma en composant une pensionnaire de l’orphelinat dans «Premier rendez-vous» de Henri Decoin avec Danielle Darrieux. Dans la foulée, elle fait ses premiers pas sur la scène du Théâtre Hébertot dans le rôle titre de «Mademoiselle Bourrat» entouré de Michel Simon et Marcelle Servière.
En 1943, sur le tournage du film «Le voyageur de la Toussaint» de Louis Daquin, Simone Valère rencontre Jean Desailly alors pensionnaire de la Comédie-Française. Ils se retrouvent dans la toute nouvelle Compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, interprétant Shakespeare, Claudel ou Tchekhov. Dès lors, Simone Valère et Jean Desailly deviennent à la ville comme à la scène l’un des couples mythiques du théâtre du vingtième siècle récompensé d’un Molière d’honneur en 2002. On parle alors des «Valère-Desailly» comme on parle des «Renaud-Barrault», ils contribuent alors au rayonnement de la compagnie jusqu’à son éclatement aux lendemains de mai 68. Ensuite, les «Valère-Desailly» mènent leur propre aventure en prenant à Paris la direction du Théâtre Hébertot (1973-76) puis celle de l’Edouard VII (1976-1978) avant de s’installer en 1980 au Théâtre de la Madeleine jusqu’en 2002. Ils jouent pas moins de 450 fois «L’amour fou» de André Roussin (1974) ou «Arsenic et vieilles dentelles» de Joseph Kesselring (1981). À l’automne 2001, Simone et Jean fêtent leurs soixante ans sur les planches en interprétant un couple vieillissant dans «La Maison du lac» de Ernest Thompson. Ils ne se marient pourtant qu’en 1998, après presque un demi-siècle de concubinage: «Grâce à Dieu, nous n’avons jamais connu le chômage. Voilà pourquoi nous avons vécu dans le péché», citation extraite de leur autobiographie commune «Un destin pour deux» (1989).
Au cinéma, Simone Valère devient une des jeunes premières les plus prisées de l’après-guerre, elle est la partenaire de Pierre Fresnay dans «Barry» (1947) de Richard Pottier ou de Jean Gabin dans «La nuit est mon royaume» (1951) de Georges Lacombe. Dans un registre plus léger, elle donne la réplique à Luis Mariano dans «Violettes impériales» (1952) de Richard Pottier. Elle apparaît dans deux œuvres mythiques du cinéma français de René Clair «La beauté du diable» (1949) et «Les grandes manœuvres» (1955). Avec Jean Desailly, elle partage l’affiche de «Jocelyn» (1950) d’après Lamartine où l’on retrouve également Jean Vilar puis est associée à des adaptations de fresques historiques comme «Le triomphe de Michel Strogoff» (1961) avec Curd Jürgens ou «Germinal» (1962) en épouse de Bernard Blier. Par la suite, sa carrière cinématographique paraît bien terne par rapport à son parcours théâtral: elle est néanmoins dirigée par Jean-Pierre Melville dans «Un flic» (1971) avec Alain Delon. À la ville comme à la scène, Simone Valère et Jean Desailly interprètent des couples à l’écran dans «L’assassinat de Trotsky» (1972) de Joseph Losey avec Richard Burton ou «Equipe de nuit» (1989) de Claude d’Anna.
Après la disparition de Jean Desailly le 11 juin 2008, Simone Valère passe à la fin de sa vie de paisibles jours à la maison de retraite «Les jardins de Roinville» à Roinville-sous-Dourdan où elle décède à l’âge de quatre-vingt-neuf ans le 11 novembre 2011.
© Olivier SINQSOUS
1940 | Premier rendez-vous – de Henri Decoin avec Louis Jourdan |
1941 | Annette et la dame blonde – de Jean Dréville
avec Henri Garat
Le dernier des six – de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay Mam’zelle Bonaparte – de Maurice Tourneur avec Raymond Rouleau |
1942 | Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy
avec Pierre Blanchar
Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin avec Jules Berry CM Etoiles de demain – de René-Guy Grand avec Suzy Carrier Seulement apparition |
1943 | Les Roquevillard – de Jean Dréville avec Charles Vanel |
1944 | Le cavalier noir – de Gilles Grangier
avec Georges Guétary
La fiancée des ténèbres – de Serge de Poligny avec Pierre Richard-Willm |
1945 | L’extravagante mission – de Henri Calef
avec Jean Tissier
La route du bagne – de Léon Mathot avec Marcel Pérès |
1946 | La revanche de Roger la honte – de André Cayatte avec Maria Casarès |
1947 | Le cavalier de Croix-Mort / Une aventure de Vidocq – de Lucien Gasnier-Raymond
avec Yves Vincent
La vie en rose – de Jean Faurez avec Louis Salou |
1948 | Barry – de Richard Pottier
avec Jean Brochard
Deux amours – de Richard Pottier avec Tino Rossi Manon – de Henri-Georges Clouzot avec Serge Reggiani |
1949 | La beauté du diable – de René Clair avec Michel Simon |
1950 | Jocelyn – de Jacques de Casembroot avec Jean Debucourt |
1951 | Ma femme est formidable – de André Hunebelle
avec Fernand Gravey
La nuit est mon royaume – de Georges Lacombe avec Jean Gabin |
1952 | Violettes impériales ( violetas imperiales ) de Richard Pottier avec Luis Mariano |
1954 | CM On ne badine pas avec l’amour – de Jean Desailly avec Jean Desailly |
1955 | Les grandes manœuvres – de René Clair avec Gérard Philipe |
1958 | Les vignes du seigneur – de Jean Boyer
avec Fernandel
Le secret du chevalier d’Eon – de Jacqueline Audry avec Gabriele Ferzetti |
1961 | Le triomphe de Michel Strogoff ( il trionfo di Michele Strogoff ) de Victor Tourjansky avec Curd Jürgens |
1962 | Germinal – de Yves Allégret avec Jean Sorel |
1963 | L’année du bac – de José-André Lacour & Maurice Delbez avec Bernard Murat |
1965 | La curée – de Roger Vadim
avec Michel Piccoli
Les deux orphelines ( le due orfanelle ) de Riccardo Freda avec Jean Carmet |
1966 | Brigade antigang – de Bernard Borderie avec Robert Hossein |
1967 | Le franciscain de Bourges – de Claude Autant-Lara avec Hardy Kruger |
1969 | L’ardoise – de Claude Bernard-Aubert avec Michel Constantin |
1971 | Un flic – de Jean-Pierre Melville avec Alain Delon |
1972 | L’assassinat de Trotsky ( the assassination of Trotsky ) de Joseph Losey avec Richard Burton |
1989 | Equipe de nuit – de Claude d’Anna avec Michel Duchaussoy |