![]() 1959 Katia (Katja, die ungekrönte kaiserin) de Robert Siodmak avec Romy Schneider & Curd Jürgens | ![]() 1960 Les conquérants de l’Orient (il conquistatore dell’Oriente) de Tanio Boccia avec Rik Battaglia | ![]() 1961 Léon Morin, prêtre – de Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo, Nicole Mirel & Emmanuelle Riva | ![]() 1971 Les deux anglaises et le continent – de François Truffaut avec Jean-Pierre Léaud & Philippe Léotard | ||
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Irène Tunc voit le jour à Lyon, le 25 septembre 1934. La jolie demoiselle, fille unique de marchands de meubles, après de solides études dans une institution religieuse, devient «Miss Côte d’Azur» en 1953 et «Miss France» en 1954. Mais la jeune fille qui cumule les couronnes et les écharpes tricolores n’est déjà plus tout à fait une débutante! Il y a belle lurette qu’au pays on s’est habitué à voir sa beauté altière et sportive vanter sur les «réclames» le confort des gaines et des maillots, la qualité d’écoute des TSF dernier cri ou la solidité des machines à laver automatiques.
Dès qu’elle fut sacrée Miss, le cinéma s’intéresse à elle. C’est l’Italie qui est la plus rapide et Irène Tunc commence sa carrière d’actrice dans «Operazione notte» (1953) de Giuseppe Bennati et «Camilla» (1954) de Luciano Emmer. Le temps de se rendre compte qu’il ne suffit pas d’être jolie pour être une actrice digne de ce nom, elle réintègre la France, se fixe à Paris, devient mannequin et une des élèves les plus assidues du cours d’art dramatique dispensé par Françoise Rosay. Sa beauté lui ouvre bientôt les portes des plateaux du cinéma national où Irène va de petit rôle en petit rôle sans rien trouver de bien palpitant à se mettre sous le talent. Pire encore, sa distinction naturelle n’inspire pas les chasseurs de starlettes qui lui préfèrent toujours Nadine Tallier, France Anglade ou Véronique Vendell.
En 1958, Irène Tunc rencontre et épouse le réalisateur belge Yvan Govar. Le couple forme un couple uni jusqu’au jour où Irène choisit de reprendre sa liberté et Yvan tente de se suicider pour elle. Plus tard elle épousera un autre cinéaste: Alain Cavalier. Irène connaît enfin sa vraie chance au cinéma; elle tourne nue pour affoler un Jean-Paul Belmondo ensoutané dans «Léon Morin, prêtre» (1961) de Jean-Pierre Melville. Hélas, non seulement sa séquence est coupée mais Emmanuelle Riva profite du film pour livrer au monde une interprétation aussi bouleversante que saisissante. Reste une séquence sublime où les deux actrices sont collègues de bureau, Irène tente de dominer Emmanuelle, celle-ci lui colle une gifle magistrale et a le temps de faire volte face et de quitter la pièce en prenant ses affaires avant qu’Irène ne porte la main à la joue et dise «Ça a claqué!» de son ton à la lenteur inimitable et… parfaite.
Dès lors Irène Tunc prend du galon et tourne pour Claude Lelouch, Jean-Paul Le Chanois, François Truffaut, Alain Resnais, Robert Enrico et bien sûr Alain Cavalier qui lui offre le rôle principal de «Mise à sac» (1967). Irène espère bien qu’il lui confiera encore le rôle de son prochain film «La chamade» (1968), mais Catherine Deneuve est évidemment plus commerciale. Irène se contentera, superbement habillée, de se faire piquer son amant, le belge Roger Van Hool par Catherine. A tout prendre, les choses vont plutôt bien pour le couple Cavalier. Les films du réalisateur fonctionnent et la cote de l’actrice grimpe. Tout va hélas s’arrête de la manière la plus brutale qui soit. Le 16 Janvier 1972, Irène, toujours pressée, s’engouffre dans sa Mini-Cooper rouge, flanquée de son inséparable basset artésien qu’elle adore et se tue sur la route de Versailles quelques minutes plus tard. Irène Tunc n’avait que trente-six ans. Alain Cavalier fut complètement anéanti et vivra le reste de sa vie dans le souvenir obsédant de son amour disparu, l’adorant et la haïssant d’être morte. Il finira par faire de son obsession morbide un film: «Irène» sorti confidentiellement en 2009.
© Céline COLASSIN

1953 | Operazione notte – de Giuseppe Bennati
avec Andrea Checchi
Frou-frou – de Augusto Genina avec Philippe Lemaire |
1954 | Camilla – de Luciano Emmer avec Gabriele Ferzetti |
1955 | Sophie et le crime – de Pierre Gaspard-Huit
avec Peter van Eyck
Bravissimo – de Luigi Filippo D’Amico avec Alberto Sordi Vous pigez ? – de Pierre Chevalier avec Eddie Constantine Paris canaille / Paris coquin / La soupe à la grimace / Oh, la-la chéri ! – de Pierre Gaspard- Huit avec Daniel Gélin Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry avec Jean Marais |
1956 | Les truands – de Carlo Rim
avec Noël-Noël
Vacances explosives – de Christian Stengel avec Raymond Bussières Le colonel est de la revue – de Maurice Labro avec Jean Tissier |
1957 | Lazarella petite canaille ( Lazarella ) de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Terence Hill
Une parisienne – de Michel Boisrond avec Charles Boyer La sposa – de Edmond Lozzi avec Carlo Giuffrè |
1958 | L’esclave de l’Orient / Aphrodite, déesse de l’amour ( Afrodite, dea dell’amore ) de Mario
Bonnard avec Massimo Serato
À Paris tous les deux ( Paris holiday ) de Gerd Oswald avec Bob Hope Le chevalier du château maudit ( il cavaliere del castello maledetto ) de Mario Costa avec Pierre Cressoy |
1959 | Katia / Une jeune fille, un seul amour ( Katja, die ungekrönte kaiserin ) de Robert Siodmak
avec Curd Jürgens
Nous sommes deux évadés ( noi siamo due evasi ) de Giorgio Simonelli avec Ugo Tognazzi I genitori in blue-jeans – de Camillo Mastrocinque avec Peppino De Filippo La comtesse bleue ( la contessa azzura ) de Claudio Gora avec Amedeo Nazzari |
1960 | Les dames ( le signore ) de Turi Vasile
avec Enrico Maria Salerno
Cavalcata selvaggia – de Piero Pierotti avec Massimo Girotti Les conquérants de l’Orient ( il conquistatore dell’Oriente ) de Tanio Boccia avec Rik Battaglia |
1961 | Léon Morin, prêtre – de Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo |
1963 | Dragées au poivre – de Jacques Baratier avec Guy Bedos |
1965 | Le jardinier d’Argenteuil / Le faussaire d’Argenteuil – de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin |
1966 | Les aventuriers – de Robert Enrico avec Lino Ventura |
1967 | Vivre pour vivre – de Claude Lelouch
avec Yves Montand
Je t’aime, je t’aime – de Alain Resnais avec Claude Rich Mise à sac – de Alain Cavalier avec Michel Constantin |
1968 | La chamade – de Alain Cavalier avec Michel Piccoli |
1971 | Les deux anglaises et le continent – de François Truffaut avec Jean-Pierre Léaud |