1958 La tête contre les murs – de Georges Franju avec Anouk Aimée, Jean-Pierre Mocky & Pierre Brasseur | 1963 Judex – de Georges Franju avec Channing Pollock, Edith Scob, Sylva Koscina; Francine Bergé & René Génin | 1965 Thomas l’imposteur – de Georges Franju avec Emmanuelle Riva, Jean Servais & Fabrice Rouleau | 1973 Nuits rouges / L’homme sans visage – de Georges Franju avec Gayle Hunnicutt & Josephine Chaplin | ||
Georges Franju figure à double titre dans l’histoire du cinéma: comme co-fondateur de la Cinémathèque Française mais aussi comme un cinéaste inventif et polyvalent. Il naît le 12 avril 1912 à Fougères, ville située à la limite de la Bretagne, du Maine et de la Normandie. On dispose de peu d’éléments biographiques concernant les premières années de sa vie. On sait cependant qu’il peint des décors aux «Folies-Bergères» et au «Casino de Paris». C’est par son frère, Jacques, qu’il rencontre Henri Langlois. Tous deux passionnés par le Septième Art fondent d’abord le «Cercle du Cinéma» où les projections de films sont suivies de débats en 1935. Il est à noter que la première séance est consacrée au cinéma d’épouvante, un des genres préférés de Franju.
L’année suivante, ils fondent la Cinémathèque Française en compagnie de Georges Mitry. En 1938, ce cinéphile averti crée la revue «Cinématographie 38», Georges Franju est aussi secrétaire exécutif de la Fédération Internationale des Archives du Film entre 1938 et 1945. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, il travaille avec Jean Painlevé à l’Institut de Cinématographie Scientifique. Il ne devient réalisateur de films qu’en 1948 et il est immédiatement reconnu comme un grand auteur de courts métrages documentaires impertinents, insolites, voire surréalistes. Jusqu’en 1958, il réalise douze courts métrages différents quant à leur thème mais proches du point de vue de leur dynamique interne et de leur puissance évocatrice et poétique faisant de lui un des meilleurs représentants de l’école française du court métrage aux côtés de Alain Resnais. Ses films évoquent aussi la vie des grands hommes «Le grand Méliès» (1952), «Monsieur et madame Curie» (1953); la nature et les bêtes «La vie des bêtes » (1949) sur le triste sort des animaux dans les abattoirs de la villette, «Mon chien» (1955) sur un commentaire de Jacques Prévert; sur la mémoire historique «Notre Dame, cathédrale de Paris» (1957); la politique «Hôtel des Invalides» (1951); la vie moderne et le mode du travail «En passant par la Lorraine» (1950) ou «Le Théâtre National Populaire» (1956).
Précédé d’une solide réputation c’est donc tout naturellement que Georges Franju aborde le long métrage en adaptant librement en 1958, avec Jean-Pierre Mocky, un roman connu de Hervé Bazin «La tête contre les murs» se passant dans un hôpital psychiatrique. Le résultat est d’une incontestable puissance et d’une beauté insolite que salue Jean-Luc Godard «c’est un film de fou sur les fous donc un film d’une beauté folle».Vont suivre des adaptations littéraires «Thérèse Desqueyroux» (1962) d’après François Mauriac, avec Emmanuelle Riva dans le rôle-titre, «Thomas l’imposteur» (1965) de Jean Cocteau, «La faute de l’abbé Mouret» (1970) de Emile Zola, puis des interrogations sur certains genres «Les yeux sans visage» (1959), film à la fois fantastique et policier avec Alida Valli et Pierre Brasseur, «Pleins feux sur l’assassin» et enfin «Judex» (1963) et «Nuits rouges» (1973).
Considéré comme le pionnier du cinéma fantastique en France, Georges Franju a trouvé son inspiration dans les films expressionnistes de Friedrich Wilhelm Murnau et Fritz Lang. Son goût pour le mélange des genres ont fait de lui un cinéaste atypique, hélas un peu sous estimé. Il meurt à paris le 5 novembre 1987.
© Daniel CHOCRON
1934 | CM Le métro – de Henri Langlois & Georges Franju |
1948 | CM Le sang de bêtes – de Georges Franju
+ scénario |
1950 | CM En passant par la Lorraine – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario |
1951 | CM Hôtel des Invalides – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario |
1952 | CM Le grand Méliès – de Georges Franju
avec Marie-Georges Méliès
+ écriture des commentaires & scénario |
1953 | CM Monsieur et madame Curie – de Georges Franju
avec Nicole Stéphane
+ écriture des commentaires & scénario |
1954 | CM Les poussières – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario CM Navigation marchande Atlantique – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario |
1955 | CM À propos d’une rivière / Au fil de la rivière / Le saumon atlantique – de Georges Franju
avec Michel Duborgel
+ écriture des commentaires & scénario CM Mon chien – de Georges Franju avec Jacqueline Lemaire + scénario & production |
1956 | CM Le Théâtre National Populaire – de Georges Franju
avec Jean Vilar
+ écriture des commentaires & scénario CM Décembre, mois des enfants – de Henri Storck Seulement sujet |
1957 | CM Sur le pont d’Avignon – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario CM Notre Dame, cathédrale de Paris – de Georges Franju + scénario CM La déroute – de Adonis Kyrou avec Jean Servais Seulement conseiller artistique |
1958 | La tête contre les murs – de Georges Franju
avec Anouk Aimée
+ scénario – Non crédité Grand Prix du meilleur film aux prix de l’Académie du cinéma Français, France CM La première nuit – de Georges Franju avec Pierre Devis + adaptation |
1959 | Les yeux sans visage – de Georges Franju
avec Alida Valli
+ adaptation & scénario |
1960 | Plein feux sur l’assassin – de Georges Franju
avec Pierre Brasseur
+ adaptation & scénario |
1962 | Thérèse Desqueyroux / Thérèse – de Georges Franju
avec Philippe Noiret
+ adaptation & scénario |
1963 | Judex – de Georges Franju avec Edith Scob |
1964 | Le moment de la paix / Les rideaux blancs ( chwila pokoju / Matura ) de Georges Franju,
Tadeusz Konwicki & Egon Monk
avec Hélène Dieudonné
segment « Le rideau blanc » DO Cinéma de notre temps: La nouvelle vague par elle-même – de André S. Labarthe & Robert Valey avec Jean-Luc Godard Seulement apparition TV Le service des affaires classées – de Georges Franju avec Roger Pelletier Série – Réalisation de 4 épisodes |
1965 | Thomas l’imposteur – de Georges Franju
avec Emmanuelle Riva
+ adaptation & scénario CM Rencontres avec Fantômas – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario |
1966 | DO Marcel Allain – de Georges Franju avec Marcel Allain |
1967 | CM Eiffel, magicien du fer – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario CM Amiens, ville ouverte – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario CM Le musée d’Arromanches – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario CM La tapisserie de Bayeux – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario CM Le modern’ style à Paris – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario |
1968 | CM La Normandie de Marcel Proust – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario |
1969 | CM L’affiche et la rue – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario CM Strasbourg – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario |
1970 | La faute de l’abbé Mouret – de Georges Franju
avec Francis Huster
+ adaptation, dialogues & scénario |
1971 | TV La ligne d’ombre – de Georges Franju
avec Roger Blin
+ dialogues & scénario |
1973 | Nuits rouges / L’homme sans visage – de Georges Franju
avec Gayle Hunnicutt
+ musique |
1974 | TV L’homme sans visage – de Georges Franju
avec Gayle Hunnicutt
Série – Réalisation de 8 épisodes |
1976 | CM Photos souvenirs de Madeleine Renaud – de Georges Franju
+ écriture des commentaires & scénario CM Georges Méliès raconté par son fils – de Georges Franju + écriture des commentaires & scénario |
1977 | TV La discorde – de Georges Franju
avec Daniel Gélin
+ adaptation & scénario |
1978 | TV Le dernier mélodrame – de Georges Franju avec Michel Vitold |