1938 Gibraltar – de Fédor Ozep avec Erich von Stroheim, Roger Duchesne, Abel Jacquin & Yvette Lebon | 1939 L’esclave blanche – de Marc Sorkin avec John Lodge, Marcel Dalio, Louise Sylvie, Roger Blin & Mila Parély | 1942 Carmen – de Christian-Jaque avec Jean Marais, Lucien Coëdel, Julien Bertheau & Jean Brochard | 1949 Maya – de Raymond Bernard avec Marcel Dalio, Jacques Castelot, Georges Douking & Valéry Inkijinoff | ||
Viviane Romance naît le 4 juillet 1912, à Roubaix, grande ville manufacturière du Nord de la France. Elle commence très jeune à travailler en usine. Puis à peine sortie de l’adolescente, mais déjà très belle femme, elle se retrouve comme danseuse au Moulin Rouge où elle aurait, exaspérée, tiré les cheveux de la meneuse de revue, une certaine Mistinguett. Ce qui est sûr, c’est que Viviane perd son travail. Elle fait alors de la figuration dans un film muet «Paris-girls» (1929), réalisé par Henry Roussell.
Mère célibataire, Viviane Romance donne naissance à une petite fille puis reprend le chemin des studios. Elle est sur le plateau de «Il est charmant» (1931) avec Henri Garat. Elle est figurante avec Ginette Leclerc dans «La dame de chez Maxim’s» (1932) de Alexander Korda. Elle côtoie, mais de loin, Pierre Richard-Willm dans «L’épervier» (1933)de Marcel L’Herbier. Ses talents de danseuse lui sont fort utiles face à Josephine Baker dans «Zouzou» (1934). Elle joue une Catalane qui encourage de quelques mots, Jean Gabin, traîne-misère sur les Ramblas de Barcelone, avant qu’il ne s’engage dans la légion étrangère espagnole et rallie «La Bandera» (1935) de Julien Duvivier. Ce réalisateur lui donne de nouveau sa chance et lui fait jouer Gina, celle qui désunit «La belle équipe» (1936) avec Charles Vanel, Jean Gabin et Raymond Aimos. Ce film la catalogue dans le registre des femmes fatales mais elle accède à la position de deuxième vedette féminine. Elle donne ainsi la réplique à Dita Parlo, l’espionne de «Mademoiselle Docteur» (1936), et à Tino Rossi et Mireille Balin pour «Naples au baiser de feu» (1937). Elle s’amourache alors d’un certain Georges Flamant, qui semble venir plus ou moins du «milieu», mais qu’elle impose dans ses films comme comédien pendant cinq ans. En 1938, elle tourne l’un des titres qui ont fait sa légende «La maison du Maltais» aux côtés de Louis Jouvet, Pierre Renoir et Marcel Dalio. Pendant la guerre Viviane «incarne le mal» comme sud-Américaine ou d’Espagnole: «Angélica» (1940) d’après un roman de Pierre Benoît, la gitane «Cartacalha» (1942) dans le film homonyme de Léon Mathot, et «Carmen» (1942) de Christian-Jaque, auprès de Jean Marais. Elle est adorée par les uns et honnis par les autres. En 1943, elle se fait aussi scénariste pour «La boîte aux rêves» tourné à Nice par Yves Allégret, avec Gérard Philipe et Simone Signoret, débutants.
Pour avoir été trop vue avec les Allemands, Viviane Romance est incarcérée à la libération. Puis elle reprend le chemin des studios mais le succès n’est plus le même. Elle tourne avec Clément Duhour devenu son mari dans «La maison sous la mer» (1947) réalisé dans le Cotentin. Elle travaille un peu en Italie: «Le carrefour des passions» (1951) avec Fosco Giachetti. Elle produit et joue dans les films de son nouvel époux Jean Josipovici comme «L’inspecteur connaît la musique» (1954) avec Sidney Bechet. Elle fait aussi un peu de théâtre et de la télévision. Dans les années soixante, elle disparaît quasiment du grand écran. Elle fait une apparition dans un film de l’Espagnol Javier Setó et Claude Chabrol lui demande de participer à «Nada» (1973) qui sera son soixante-huitième et dernier film.
Puis l’actrice se retire dans le sud de la France, dans une immense maison qu’elle essaie de restaurer. Femme toute de passions, indépendante et courageuse, Viviane Romance s’éteint à l’hôpital de Nice, après avoir longtemps lutté contre le cancer, le 25 septembre 1991.
© Caroline HANOTTE
1929 | Paris-girls – de Henry Roussell avec Fernand Fabre |
1931 | Il est charmant – de Louis Mercanton
avec Henri Garat
Mam’zelle Nitouche – de Marc Allégret avec Raimu La chienne – de Jean Renoir avec Michel Simon |
1932 | La dame de chez Maxim’s – de Alexander Korda avec Florelle |
1933 | L’épervier – de Marcel L’Herbier
avec Pierre Richard-Willm
Ciboulette – de Claude Autant-Lara avec Thérèse Dorny Justin de Marseille – de Maurice Tourneur avec Antonin Berval |
1934 | N’aimer que toi – de André Berthomieu
avec Josette Day
Liliom – de Fritz Lang avec Charles Boyer Retour au paradis – de Serge de Poligny avec Claude Dauphin Mam’zelle Spahi – de Max de Vaucorbeil avec Saturnin Fabre Zouzou – de Marc Allégret avec Josephine Baker L’auberge du petit dragon – de Jean de Limur avec Albert Préjean Dédé – de René Guissart avec Pierre Piérade |
1935 | Les deux favoris – de André Hornez & Georg Jacoby
avec Thomy Bourdelle
Les yeux noirs – de Victor Tourjansky avec Harry Baur La Bandera / La grande relève – de Julien Duvivier avec Annabella Marchand d’amour – de Edmond T. Greville avec Jean Galland Princesse Tam-Tam – de Edmond T. Greville avec Robert Arnoux Deuxième bureau – de Pierre Billon avec Véra Korène La rosière des halles – de Jean de Limur avec Pierre Larquey CM Monsieur Prosper – de Robert Péguy avec Félix Oudart |
1936 | Une gueule en or – de Pierre Colombier
avec Lucien Baroux
L’ange du foyer – de Léon Mathot avec Roger Duchesne La belle équipe – de Julien Duvivier avec Charles Vanel Mademoiselle Docteur / Salonique, nid d’espions – de Georg Wilhelm Pabst avec Pierre Fresnay L’homme à abattre – de Léon Mathot avec Bernard Lancrais |
1937 | Le puritain – de Jeff Musso
avec Jean-Louis Barrault
Le club des aristocrates – de Pierre Colombier avec André Lefaur Naples au baiser de feu – de Augusto Genina avec Tino Rossi |
1938 | L’étrange monsieur Victor – de Jean Grémillon
avec Raimu
Prisons de femmes – de Roger Richebé avec Renée Saint-Cyr Le joueur – de Gerhard Lamprecht & Louis Daquin avec Pierre Blanchar Gibraltar – de Fédor Ozep avec Erich von Stroheim La maison du Maltais – de Pierre Chenal avec Pierre Renoir Angélica ( rosa di sangue ) de Jean Choux avec Georges Flamant |
1939 | L’esclave blanche – de Marc Sorkin
avec John Lodge
La tradition de minuit – de Roger Richebé avec Jean Brochard |
1940 | La vénus aveugle – de Abel Gance avec Henri Guisol |
1941 | Cartacalha / Cartacalha, reine des gitans – de Léon Mathot
avec Georges Grey
Une femme dans la nuit – de Edmond T. Gréville avec Yves Deniaud |
1942 | Feu sacré – de Maurice Cloche
avec Edouard Delmont
Carmen – de Christian-Jaque avec Jean Marais |
1944 | La boîte aux rêves – de Yves Allégret
avec Franck Villard
+ scénario |
1945 | La route du bagne – de Léon Mathot
avec Lucien Coëdel
L’affaire du collier de la reine – de Marcel L’Herbier avec Jacques Dacqmine |
1946 | La colère des dieux – de Carl Lamac
avec Louis Salou
Panique – de Julien Duvivier avec Paul Bernard La maison sous la mer – de Henri Calef avec René Génin |
1947 | Le carrefour des passions ( gli uomini sono nemici ) de Ettore Giannini avec Fosco Giachetti |
1949 | Maya – de Raymond Bernard avec Marcel Dalio |
1950 | Passion – de Georges Lampin
avec Paul Frankeur
+ production |
1951 | Au cœur de la casbah – de Pierre Cardinal
avec Peter van Eyck
Les sept péchés capitaux – de Yves Allégret, Eduardo De Filippo, Claude Autant-Lara, Jean Dréville, Roberto Rossellini, Georges Lacombe & Carlo Rim avec Franck Villard Segment « La luxure » de Yves Allégret |
1952 | Les femmes sont des anges – de Marcel Aboulker
avec Jacques Fabbri
L’homme, la bête et la vertu ( l’uomo, la bestia e la virtù ) de Steno avec Totò |
1953 | La chair et le diable – de Jean Josipovici
avec Rossano Brazzi
+ production Légion étrangère / L’entraîneuse de la légion ( legione straniera ) de Basilio Franchina avec Marc Lawrence |
1954 | Gueule d’ange – de Marcel Blistène
avec Maurice Ronet
L’inspecteur connaît la musique / Blues – de Jean Josipovici avec Sidney Bechet + production |
1955 | L’affaire des poisons – de Henri Decoin
avec Danielle Darrieux
Le tournant dangereux – de Robert Bibal avec Philippe Lemaire |
1956 | Pitié pour les vamps – de Jean Josipovici
avec Félix Marten
+ production Les secrets de la nuit ( i segretti della notte ) de Mario Mattoli avec Massimo Serato |
1960 | Pelusa ( la cenicienta del circo ) de Javier Setó avec Marujita Díaz |
1961 | Mélodie en sous-sol – de Henri Verneuil avec Jean Gabin |
1973 | Nada – de Claude Chabrol avec Fabio Testi |