![]() 1950 Mademoiselle Julie (fröken Julie) de Alf Sjöberg avec Anders Henrikson, Ulf Palme & Märta Dorff | ![]() 1953 Les gens de la nuit (night people) de Nunnally Johnson avec Gregory Peck & Broderick Crawford | ![]() 1956 Le chant de la fleur rouge (sången om den eldröda blomman) de Gustaf Molander avec Jarl Kulle | ![]() 1991 Les meilleures intentions (den goda viljan) de Bille August avec Pernilla August & Max von Sydow | ||
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C’est dans la belle province de Dalécarlie, au centre de la Suède, que Anita Björk naît le 25 avril 1923 dans une famille d’artistes installée dans le petit village de Tällberg. À treize ans, elle entre à l’école de ballet, mais doit s’arrêter assez tôt, jugée trop âgée par ses professeurs pour prétendre à une carrière de ballerine, une mise à l’écart qui restera l’une des plus grandes déceptions de sa vie. Elle étudie à l’école française de Stockholm et joue dans le même temps dans une troupe de théâtre amateur. Passionnée par la scène, elle intègre l’école de théâtre Gösta Terserus puis, elle poursuit sa formation de comédienne à l’Ecole Royale d’Art Dramatique de Stockholm (Dramatens) de 1942 à 1945.
À partir de 1945, Anita Björk se produit principalement au Théâtre Royal de Stockholm où elle débute dans la pièce «Il était une fois» de Holger Drachmann. À cette époque, elle épouse le comédien Olof Bergström, père de son fils Jonas Bergström (né en 1946), et dont elle divorce six ans plus tard. En 1948, elle s’impose comme l’une des principales comédiennes de sa génération dans l’adaptation suédoise des «Bonnes» de Jean Genet face à Maj-Britt Nilsson. Jusqu’à l’aube des années 2000, elle va être l’interprète d’une centaine de pièces, servant à la perfection les plus grands auteurs, de Shakespeare à Euripide, en passant par Henrik Ibsen, George Bernard Shaw, August Strindberg, Eschyle, Molière ou Jean Anouilh.
Le cinéma est entré dans sa vie, discrètement dans un premier temps, quand elle apparaît pour la première fois avec un petit rôle dans «Le chemin du ciel» de Alf Sjöberg en 1942. Après des interprétations dans des films de Rune Carlsten, Arne Mattsson, Gustaf Molander et Edvin Adolphson, entre autres, Anita Björk est révélée au grand public grâce à «Mademoiselle Julie» (1950) où elle retrouve le cinéaste Alf Sjöberg. Le film présenté à Cannes en 1951, remporte le grand prix du Festival et permet à sa jeune interprète de recevoir une notoriété internationale. Elle tourne alors pour Ingmar Bergman dans «L’attente des femmes» (1951) auprès de Maj-Britt Nilsson et Eva Dahlbeck, puis est elle approchée par Alfred Hitchcock, qui lui propose le rôle féminin dans «La loi du silence» face à Montgomery Clift mais, quand les studios apprennent que Anita est l’épouse de l’écrivain Stig Dagerman, le père de sa fille, déjà marié avec une autre femme, ce projet est abandonné et, au final, c’est Anne Baxter qui jouera le rôle. Anita Björk signe alors un contrat avec la Twentieth Century Fox pour être la partenaire de Gregory Peck et Broderick Crawford dans «Les gens de la nuit» (1953) un film d’espionnage réalisé en Allemagne par Nunnally Johnson qui ne rencontre pas l’adhésion du public. Après le suicide de Stig Dagerman en novembre 1954, elle met un terme à sa potentielle carrière internationale, préférant se consacrer principalement au théâtre dans son pays. L’actrice vit alors une longue relation amoureuse avec l’écrivain britannique Graham Greene avant de se remarier avec le peintre Lasse Lindqvist de 1962 à 1970.
Anita Björk va être encore la protagoniste d’une vingtaine de longs métrages, majoritairement dans des rôles secondaires. Parmi ses films les plus marquants, nous pouvons citer: «Le chant de la fleur rouge» (1956) de Gustaf Molander, «La charrette fantôme» (1958) de Arne Mattsson, «Les amoureux» (1964) de Mai Zetterling et «Les meilleures intentions» (1991) de Bille August. Cette délicate actrice s’éteint discrètement le 24 octobre 2012 à Stockholm. Elle avait 89 ans.
© Pascal DONALD

1942 | Le chemin du ciel ( himlaspelet ) de Alf Sjöberg avec Rune Lindström |
1944 | Ne compter que les moments heureux ( räkna de lyckliga stunderna blott ) de Rune Carlsten avec Arnold Sjöstrand |
1945 | 100 accordéons et une fille ( 100 dragspel och en flicka ) de Ragnar Frisk avec Carl-Gunnar Wingård |
1946 | Un invité va venir ( det kom en gäst ) de Arne Mattsson avec Ivar Kåge |
1947 | La femme sans visage ( kvinna utan ansikte ) de Gustaf Molander
avec Alf Kjellin
Pas de retour possible ( ingen väg tillbaka ) de Edvin Adolphson avec Olof Bergström |
1948 | På dessa skuldror – de Gösta Folke avec Ulf Palme |
1949 | Människors rike – de Gösta Folke avec Erik Hell |
1950 | Le quatuor éclaté ( kvartetten som sprängdes ) de Gustaf Molander
avec Victor Sjöström
Mademoiselle Julie ( fröken Julie ) de Alf Sjöberg avec Anders Henrikson |
1951 | L’attente des femmes ( kvinnors väntan ) de Ingmar Bergman avec Gunnar Björnstrand |
1952 | Han glömde henne aldrig / The long search / Memory of love – de Robert Spafford & Sven Lindberg avec Sven Lindberg |
1953 | Les gens de la nuit / Décision à minuit ( night people ) de Nunnally Johnson
avec Gregory Peck
La sorcière ( die hexe ) de Gustav Ucicky avec Karlheinz Böhm |
1955 | Giftas – de Anders Henrikson
avec Edvin Adolphson
Le trompette ( der cornet / die weise von liebe und tod / zärtliches abenteuer ) de Walter Reisch avec Peter Van Eyck |
1956 | Moln över Hellesta – de Rolf Husberg
avec Birger Malmsten
Le chant de la fleur rouge ( sången om den eldröda blomman ) de Gustaf Molander avec Jarl Kulle |
1957 | Gäst i eget hus – de Stig Olin
avec Alf Kjellin
La femme en noir ( damen i svart ) de Arne Mattsson avec Karl-Arne Holmsten |
1958 | La charrette fantôme ( körkarlen ) de Arne Mattsson
avec George Fant
Le mannequin en rouge ( mannekäng i rött ) de Arne Mattsson avec Nils Hallberg |
1959 | Tärningen är kastad – de Rolf Husberg avec Åke Falck |
1960 | Goda vänner, trogna grannar – de Torgny Anderberg
avec Edvin Adolphson
La nuit des otages ( square of violence / nazilje na trugu ) de Leonardo Bercovici avec Broderick Crawford |
1962 | Vita frun – de Arne Mattsson avec Nils Asther |
1964 | Les amoureux ( älskande par ) de Mai Zetterling avec Gunnel Lindblom |
1966 | Utro – de Astrid Henning-Jensen avec Ebbe Rode |
1967 | Tofflan – de Torgny Anderberg avec Gunnar Björnstrand |
1968 | Komedi i Hägerskog – de Torgny Anderberg
avec Bertil Norström
Les troubles d’Adalen ( Ådalen 31 ) de Bo Widerberg avec Martin Widerberg |
1978 | L’héritage ( arven ) de Anja Breien avec Espen Skjønberg |
1981 | La persécution ( forfølgelsen ) de Anja Breien avec Bjørn Skagestad |
1985 | Amorosa – de Mai Zetterling avec Erland Josephson |
1991 | Les meilleures intentions ( den goda viljan ) de Bille August avec Max von Sydow |
1998 | Sanna ögonblick – de Lena Koppel & Anders Wahlgren avec Krister Henriksson |
AUTRES PRIX : | |
Guldbagge d’Honneur, Suède ( 2006 ) |