Noah Beery Jr.

Fils du couple de comédiens Noah Beery et Marguerite Lindsay, Noah Beery Jr. naît le 10 août 1913 à New York. Son père n’est encore qu’un modeste acteur de théâtre et son oncle, Wallace Beery, commence juste sa carrière au cinéma. Enfant, il côtoie tous les plus grands artistes hollywoodiens, fréquente les meilleurs établissements scolaires de Californie et fait quelques apparitions au cinéma, notamment aux côtés de son père et de Douglas Fairbanks dans «Le signe de Zorro» (1920) de Fred Niblo. Cadet à l’Académie Militaire de Harvard à Los Angeles, Noah Beery Jr. abandonne ses études à dix-neuf ans pour suivre la voie paternelle. Engagé par «Universal Pictures», il joue en tête d’affiche dans «Heroes of the West» (1932) un western en douze épisodes dirigé par Ray Taylor, cinéaste qu’il retrouve la même année pour «The jungle mystery», sérial d’aventure dont la vedette est Tom Tyler.

Jusqu’au début des années soixante-dix, Noah Beery Jr. va jouer dans une centaine de productions. Souvent cantonné dans des rôles secondaires dans des films à petit budget, il incarne à la perfection le bon copain du héros, donnant ainsi la réplique à Tom Mix, Johnny Mack Brown, Phil Regan, Roy Rogers, Lon Chaney Jr., Jimmy Rogers et Kent Taylor. À l’occasion un rôle de premier plan lui est offert, principalement dans des westerns de série B, comme pour «Stormy» (1935) de Lew Landers avec Jean Rogers et «Under western skies» (1945) de Jean Yarbrough avec Martha O’Driscoll. Dans des productions plus ambitieuses, il côtoie parfois l’ombre des plus grandes stars. Celle de Cary Grant et Jean Arthur dans «Seuls les anges ont des ailes» (1939), de Gary Cooper dans «Sergent York» (1941), de John Wayne et Montgomery Clift dans «La rivière rouge» (1948), trois films dirigés par Howard Hawks. Il donne la réplique à son père, Noah Beery dans «La mine d’or perdue» (1934) et «Overland mail» (1942), et à son oncle, Wallace Beery, dans «Twenty mule team» (1940).

À partir des années cinquante, Noah Beery Jr. acquiert une grande notoriété en apparaissant dans une kyrielle de productions télévisées. Il devient un visage familier des téléspectateurs américains, et du monde entier, pour sa participation à quarante-neuf épisodes de «Circus boy» (1956-58) auprès de Guinn Williams et Robert Lowery et dix-sept épisodes de «Hondo» (1967) avec Ralph Taeger dans le rôle-titre. On le voit aussi dans les séries «Rawhide» (1959) avec Clint Eastwood, «La grande caravane» (1957-65) avec Ward Bond, «Au nom de la loi» (1961) avec Steve McQueen, «Gunsmoke, police des plaines» (1964-66) avec James Arness, «Le virginien» (1962-71) avec James Drury, «L’homme qui valais trois milliards» (1971) avec Lee Majors, etc. L’acteur atteint les sommets de la popularité en incarnant le père de James Garner, alias Jim Rockford, dans «Deux cent dollars plus les frais» de 1974 à 1980, un rôle fort sympathique qui lui vaut trois nominations au prestigieux Emmy Awards.

Coté vie privée, Noah Beery Jr. épouse en mars 1940, Maxine Jones, la fille de Buck Jones, mère de ses deux filles, Muffett et Melissa, et de son fils Bucklind Beery, également comédien. Le couple divorce en 1966. Noah se remarie deux ans plus tard avec Lisa Thorman, sa femme jusqu’au 1er novembre 1994, jour de la mort de l’acteur victime d’une thrombose cérébrale. Il repose désormais au cimetière de Forest Lawn, à Hollywood Hills, aux cotés de son père et de sa mère.

© Philippe PELLETIER