1942 Huit hommes dans un château – de Richard Pottier avec René Dary, Jacqueline Gauthier & Louis Salou | 1947 Capitaine Blomet – de Andrée Feix avec Fernand Gravey, Suzanne Flon & Henri Crémieux | 1948 Entre onze heures et minuit – de Henri Decoin avec Louis Jouvet, Madeleine Robinson & Robert Arnoux | 1964 Le corniaud – de Gérard Oury avec Louis de Funès, Bourvil, Venantino Venantini & Henri Genès | ||
Jean Meyer naît parisien le 11 juin 1914 et grandit dans une famille d’épiciers installés à Créteil. Tout jeune, il se sent attiré par le théâtre. Son rêve? La Comédie Française! Ses parents ne s’opposent pas au fait qu’il tente l’entrée au Conservatoire. Il y parvient à la troisième tentative en 1934, et suit la classe de Louis Jouvet qui restera son modèle toute sa vie. En 1937, il réussit l’examen de sortie et entre le 15 juillet de la même année au Français, réalisant ainsi son rêve de jeunesse. Il y reste 22 ans et en 1942, en devient le 404e sociétaire. Il sert les grands auteurs classiques, surtout Molière et Beaumarchais, et assume 200 rôles. Cependant il faut avouer que son talent ne réside pas forcément dans son jeu de scène, mais plutôt dans la mise en scène. C’est Marie Bell qui lui propose de s’y lancer. Doté d’une très forte personnalité, il a une forte emprise sur les destinées de la Grande Maison, remplaçant dans les décisions importantes, plusieurs administrateurs qui lui laissent les coudées franches. Il assure la mise en scène du «Bourgeois Gentilhomme» avec un certain Raimu dans le rôle titre.
Au milieu des années 50, Jean Meyer est professeur au Conservatoire, et est aussi à l’origine d’un mémorable malaise au sein de la troupe du Français (une querelle des aînés contre les cadets) en évinçant Jean Yonnel, Béatrice Bretty, Vera Korène, Germaine Rouer et quelques autres. «A souffert sous Jean Meyer» déclare un jour Maurice Escande à propos de Robert Manuel. La jeune génération (Jean Piat, Robert Hirsch, Jacques Charon, Micheline Boudet, Marie Sabouret, etc...) le surnomme «Memeye» et quant à elle, sait apprécier la nouveauté de ses mises en scène, ses prises de risque. Le malaise laisse des traces et en 1959, lorsqu’il donne sa démission, personne ne le retient. Il part vers d’autres théâtres, celui du Palais Royal, le Théâtre Michel, et les Célestins à Lyon. Jean Meyer reste un grand «théâtreux».
Le cinéma n’est pas sa tasse de thé, à l’instar de son maître Jouvet. Jean Meyer ne fait que 18 apparitions sur nos grands écrans dans des opus qui n’ont pas marqué forcément les mémoires. Pendant la guerre, il tourne 7 films, dont «Huit hommes dans un château» (1942) de Richard Pottier et la comédie déjantée «Adieu Léonard» (1943), signée Pierre Prévert, où curieusement avec lui Charles Trenet, Pierre Brasseur, Julien Carette, Jacqueline Pagnol, Maurice Baquet ou encore Denise Grey se partagent le générique. Dans cet opus, un peu brouillon, il ne peut s’empêcher de copier Louis Jouvet sans trop de réussite. Dans «Le plaisir» de Max Ophüls (1950), il figure l’un des clients de la Maison Tellier, tenue par Madeleine Renaud et où il retrouve entre autres Louis Seigner. Les deux pièces filmées qu’il réalise pour notre 7e art, en y jouant également sont ce qu’il faut retenir de plus réussi dans sa carrière: «Le bourgeois gentilhomme» en 1958, avec Louis Seigner dans le rôle titre, et «Le mariage de Figaro» en 1959. Le grand public cinéphile qui ne le connaît pas vraiment se rappelle de l’homme d’affaires snob qui conseille au brave Bourvil de lire Stendhal avant de parcourir l’Italie, dans «Le corniaud» de Gérard Oury en 1964.
Pour la télévision, Jean Meyer a servi le célèbre «Au théâtre ce soir» en mettant en scène une bonne douzaine de pièces, notamment des œuvres classiques. Ce grand serviteur du théâtre français tire sa révérence le 8 janvier 2003 à Neuilly-sur-Seine. Il était l’époux de Pierrette Kerpezdron-Lavaissière et père de deux garçons.
© Donatienne ROBY
1941 | Ne bougez plus – de Pierre Caron avec Annie France |
1942 | Huit hommes dans un château – de Richard Pottier
avec Jacqueline Gauthier
Coup de feu dans la nuit – de Robert Péguy avec Monette Dinay |
1943 | Adieu Léonard / La bourse ou la vie – de Pierre Prévert
avec Charles Trénet
Je suis avec toi – de Henri Decoin avec Yvonne Printemps |
1945 | La route du bagne – de Léon Mathot
avec Viviane Romance
L’insaisissable Frédéric / L’insaisissable Monsieur Frédéric – de Richard Pottier avec Renée Saint-Cyr |
1947 | Capitaine Blomet – de Andrée Feix avec Fernand Gravey |
1948 | Entre onze heures et minuit – de Henri Decoin avec Madeleine Robinson |
1950 | Le plaisir – de Max Ophüls
avec Jean Gabin
Segment « La maison Tellier » |
1951 | Clara de Montargis / Désir d’une heure – de Henri Decoin
avec Ludmilla Tchérina
Procès au Vatican / La vie de Sainte Thérèse de Lisieux – de André Haguet avec Suzanne Flon |
1956 | Pitié pour les vamps – de Jean Josipovici avec Geneviève Kervine |
1957 | Les violents – de Henri Calef avec Françoise Fabian |
1958 | Le bourgeois gentilhomme – de Jean Meyer avec Louis Seigner |
1959 | Le mariage de Figaro – de Jean Meyer avec Jean Piat |
1961 | DO 21 Rue Blanche à Paris – de Quinto Albicocco & Claude-Yvon Leduc avec Berthe Bovy |
1964 | Le corniaud – de Gérard Oury avec Louis de Funès |