1944 Les enfants du paradis – de Marcel Carné avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Renoir & Pierre Brasseur | 1945 Boule de suif – de Christian-Jaque avec Micheline Presle, Berthe Bovy & Alfred Adam | 1946 La colère des dieux – de Carl Lamac avec Viviane Romance, Clément Duhour & Micheline Francey | 1947 La vie en rose – de Jean Faurez avec François Périer, Colette Richard, Simone Valère & Claire Olivier | ||
D’origine bretonne, Louis Salou naît le 23 avril 1902, à Oissel, petite commune sur les bords de la Seine, en Haute-Normandie. Après ses études, il travaille quelques temps comme fonctionnaire pour les Postes, Télégraphes et Téléphones. Féru de littérature, amoureux de la poésie et des arts en général, il s’intalle à Paris où très vite il devient l’ami de Max Jacob et côtoie les grands artistes de la capitale. À cette époque, il collabore activement à la revue littéraire d’avant-garde «Raison d’être». Egalement passionné de théâtre, le jeune homme intègre la troupe de Georges Pitoëff. Sa voix grave et son allure racée le prédestinent déjà à jouer les grands auteurs tels que Henrik Ibsen ou Luigi Pirandello.
En 1932, Louis Salou fait ses premiers pas, au cinéma aux côtés de Georges Pitoëff, dans le court-métrage «La machine à sous» où il tient le rôle d’un journaliste. Cinq ans plus tard, il fait une apparition dans «Les nuits blanches de Saint-Pétersbourg» de Jean Dréville. Après une dizaine d’années au sein de la compagnie de Pitoëff, le septième art s’intéresse à ce comédien bourré de classe et de talent. C’est pendant la Seconde Guerre mondiale que le public découvre l’originalité et la diversité de ses prestations. C’est Christian-Jaque qui lui donne sa chance dans «Premier bal» (1940) puis dans «La symphonie fantastique» (1941) où il joue le directeur de l’opéra agacé par la musique de Berlioz qu’interprète Jean-Louis Barrault. Il est aussi le médecin un peu farfelu du «Boléro» (1941) de Jean Boyer.
Durant les huit années suivantes et plus de trente autres films, Louis Salou va s’imposer comme l’un des plus grands seconds rôles du cinéma français. Malgré une apparence glacée, la diversité de son jeu étonne et déroute parfois, mais chacune de ses apparitions est un vrai régal pour les spectateurs. Pour Georges Lacombe, il incarne un chroniqueur mondain dans «Le journal tombe à cinq heures» (1942) et pour Richard Pottier il est le souffre-douleur de André Gabriello dans «Défense d’aimer» (1942). Par la suite, il joue notamment Monsieur de Montemort, diplomate vieille France, dans «Lettres d’amour» de Claude Autant-Lara avec Odette Joyeux et François Perrier; puis Muller l’usurier louche dans «Monsieur des Lourdines» (1942) de Pierre de Hérain; l’ inspecteur de police très courtois Sorbier dans «Voyage sans espoir» (1943) avec Simone Renant; l’avocat myope et fuyant Uspard dans «Le voyageur sans bagages» (1943) de Jean Anouilh; le Comte de Montray amant de Arletty alias Garance dans «Les enfants du paradis» (1944) de Marcel Carné; le professeur de piano de «Farandole» de André Zwoboda; le rusé commissaire Lacroix dans «Roger la Honte» (1945) et sa suite réalisée par André Cayatte avec Lucien Coëdel dans le rôle-titre; le redoutable officier prussien Fifi aux penchants sadiques assassiné par Micheline Presle dans «Boule de suif » (1945); le prince d’opérette Ernest IV dans «La chartreuse de Parme» (1946) auprès de Gérard Philipe, Maria Casarès et Renée Faure; et le haut dignitaire fasciste Ettore Maglia dans «Les amants de Vérone» 1948) avec Martine Carol et Pierre Brasseur.
Malgré une carrière exemplaire, l’acteur n’en reste pas moins un homme sensible et tourmenté. Pour des raisons secrètes, il n’arrive plus à supporter la vie. Malgré le soutien de son amie, la chanteuse Marianne Oswald, Louis Salou s’empoisonne en absorbant une forte dose de somnifères le 21 octobre 1948 à Fontenay-aux-Roses. Il repose désormais au cimetière parisien de Bagneux.
© Philippe PELLETIER – Source : «Les Excentriques du Cinéma Français» édition Henri Veyrier (1983)
1932 | CM La machine à sous – de Emil Edwin Reinert avec Georges Pitoëff |
1937 | Les nuits blanches de Saint-Pétersbourg – de Jean Dréville avec Gaby Morlay |
1940 | Premier bal – de Christian-Jaque avec Marie Déa |
1941 | Mam’zelle Bonaparte – de Maurice Tourneur
avec Edwige Feuillère
Boléro – de Jean Boyer avec Arletty La symphonie fantastique – de Christian-Jaque avec Renée Saint-Cyr |
1942 | Lettres d’amour – de Claude Autant-Lara
avec Odette Joyeux
Le journal tome à cinq heures – de Georges Lacombe avec Gabrielle Dorziat Défense d’aimer – de Richard Pottier avec Suzy Delair Huit hommes dans un château – de Richard Pottier avec Gabrielle Fontan Le bienfaiteur – de Henri Decoin avec Raimu La vie de bohème – de Marcel L’Herbier avec Gisèle Pascal Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay avec Michèle Alfa Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment La main du diable – de Maurice Tourneur avec Josseline Gaël Le loup des Malveneur – de Guillaume Radot avec Madeleine Sologne Mademoiselle Béatrice – de Max de Vaucorbeil avec Louise Carletti Monsieur des Lourdines – de Pierre de Hérain avec Raymond Rouleau |
1943 | Le voyageur sans bagages / Le voyageur sans bagage – de Jean Anouilh
avec Pierre Fresnay
Voyage sans espoir – de Christian-Jaque avec Simone Renant Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs – de Roland Tual avec Julien Carette |
1944 | Les enfants du paradis – de Marcel Carné
avec Arletty
Film en 2 parties 1 : Le boulevard du crime 2 : L’homme en blanc Farandole – de André Zwoboda avec Lise Delamare Le père Serge – de Lucien Garnier-Raymond avec Arlette Marchal |
1945 | Boule de suif – de Christian-Jaque
avec Micheline Presle
Seul dans la nuit – de Christian Stengel avec Sophie Desmarets Un ami viendra ce soir – de Raymond Bernard avec Paul Bernard Sylvie et le fantôme – de Claude Autant-Lara avec Jacques Tati Roger la Honte – de André Cayatte avec Maria Casarès Adieu chérie – de Raymond Bernard avec Danielle Darrieux |
1946 | Contre-enquête – de Jean Faurez
avec Jany Holt
La foire aux chimères – de Pierre Chenal avec Margo Lion La revanche de Roger la Honte – de André Cayatte avec Simone Valère La colère des dieux – de Carl Lamac avec Micheline Francey Les atouts de monsieur Wens – de E.G. de Meyst avec Claudine Dupuis |
1947 | Éternel conflit – de Georges Lampin
avec Annabella
La vie en rose – de Jean Faurez avec François Périer Les requins de Gibraltar – de Emil Edwin Reinert avec Annie Ducaux Carrefour du crime – de Jean Sacha avec Françoise Christophe |
1948 | La chartreuse de Parme – de Christian-Jaque
avec Gérard Philipe
Fabiola – de Alessandro Blasetti avec Michèle Morgan Les amants de Vérone – de André Cayatte avec Martine Carol |