![]() 1948 Ciel rouge (blood on the moon) de Robert Wise avec Robert Mitchum, Barbara Bel Geddes & Robert Preston | ![]() 1950 La furie du Texas / Texas Express (Fort Worth) de Edwin L. Marin avec Randolph Scott, David Brian & Bob Steele | ![]() 1951 Feu sur le gang / Son ennemi N° 1 (come fill the cup) de Gordon Douglas avec James Cagney & Raymond Massey | ![]() 1956 L’emprise de la peur (man afraid) de Harry Keller avec George Nader, Tim Hovey, Reta Shaw & Eduard Franz | ||
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Chez Phyllis Thaxter, ce n’est pas seulement la bouche qui sourit, mais les yeux, le nez délicat et tout le visage enfin, qui s’ouvre comme une fleur au premier soleil du printemps. C’est ce sourire radieux qui transforme cette sage ingénue, un peu terne, en une jeune femme rayonnante. Née le 20 novembre 1919, Phyllis Thaxter commence sa carrière sur la scène. En 1940, elle paraît dans une pièce de Robert E. Sherwood, «There shall be no night», aux côtés de partenaires prestigieux, comme la grande Lynn Fontanne et Montgomery Clift, de qui elle sera très proche. On la voit aussi dans «Sundown beach» (1948), une pièce de Bessie Breuer, mise en scène par Elia Kazan, avec Martin Balsam.
Phyllis Thaxter débute au cinéma en 1944 dans «Trente secondes sur Tokyo», de Mervyn LeRoy. Elle y incarne la femme de Van Johnson, chargé, en 1942, d’un raid secret sur la capitale japonaise. Elle ne critique aucunement la dangereuse mission de son mari, se contentant d’être une épouse aimante et fidèle. Dans «Bewitched» (1945), de Arch Oboler, le côté réservé et convenable de l’actrice est utilisé pour obtenir un effet de contraste. Dans ce film, en effet, elle campe une jeune femme timide qui, littéralement possédée par une voix intérieure, finit par assassiner son mari à coups de ciseaux. Retrouvant les rôles plus sages qui sont sa marque de fabrique, elle aborde le western en interprétant la fille de Spencer Tracy et Katharine Hepburn dans «Le maître de la prairie» (1946), hommage lyrique de Elia Kazan aux vastes étendues d’un Far West encore dépourvu de clôtures et d’habitants. Dans «ciel rouge» (1948), de Robert Wise, elle campe la maîtresse d’un aigrefin décidé à mettre la main, sur le bétail de son père. Mais l’innocente Phyllis Thaxter, qui ne saurait tremper dans une telle combine, ignore les noirs desseins de son amant. Elle incarne aussi, dans un autre classique du western, «La mission du commandant Lex» (1952), de André De Toth, la femme de l’officier joué par Gary Cooper, qu’elle trahit sans le savoir.
Dans une série de films où elle tient rarement le premier rôle, Phyllis Thaxter continue de jouer les amies dévouées et les épouses modèles. Dans «Acte de violence» (1948), de Fred Zinnemann, elle essaie ainsi de détourner un Robert Ryan rageur de son obsession de vengeance et, dans «Chaînes du destin» (1949), elle forme, avec Richard Denning, un couple romantique de jeunes mariés. En 1952, alors qu’elle est enceinte, une attaque de polio, qui ne touche cependant pas l’enfant ni n’entraîne de paralysie, interrompt sa carrière au cinéma. Elle ne la reprendra, bien plus tard, que pour quelques rôles, dont celui de la mère adoptive de Clark Kent, alias Superman, dans «Superman» (1977), de Richard Donner.
Durant toutes ces années, Phyllis Thaxter, remise de sa maladie, ne reste pas inactive, mais se tourne plutôt vers la télévision. Elle apparaît ainsi dans plusieurs épisodes de la célèbre série «Alfred Hitchcock présente», avec, au générique, le profil du maître en ombre chinoise. On la voit dans la série «La grande caravane» (1959/60), la série fantastique «La quatrième dimension» (1962), imaginée par Rod Serling, ou «Bonanza» (1970). L’actrice tient son dernier rôle en 1992, dans un épisode d’«Arabesque», avec Angela Lansbury. Elle revient aussi au théâtre, dans les années 80, donnant notamment la réplique à Anne Baxter dans une adaptation de la célèbre pièce de Lilian Hellman, «The little foxes». Peu après, commence un long combat contre la maladie d’Alzheimer, qui finit par l’emporter le 14 août 2012.
© Jean-Pascal LHARDY

1944 | Trente secondes sur Tokyo ( thirty seconds over Tokyo ) de Mervyn LeRoy avec Spencer Tracy |
1945 | Bewitched – de Arch Oboler
avec Edmund Gwenn
Week-end au Waldorf ( week-end at the Waldorf ) de Robert Z. Leonard avec Walter Pidgeon |
1946 | Le maître de la prairie ( the sea of grass ) de Elia Kazan avec Melvyn Douglas |
1947 | Living in a big way – de Gregory La Cava
avec Gene Kelly
L’ange de Manhattan / La fleur de Manhattan ( tenth avenue Angel ) de Roy Rowland avec Margaret O’Brien Le signe du bélier ( the sign of the ram ) de John Sturges avec Alexander Knox |
1948 | Ciel rouge ( blood on the moon ) de Robert Wise
avec Robert Mitchum
Acte de violence ( act of violence ) de Fred Zinnemann avec Van Heflin |
1949 | Chaîne du destin ( no man of her own / I married a dead man ) de Mitchell Leisen avec Barbara Stanwyck |
1950 | Trafic en haute mer ( the breaking point ) de Michael Curtiz
avec John Garfield
La furie du Texas / Texas Express ( Fort Worth ) de Edwin L. Marin avec Randolph Scott |
1951 | Le chevalier su stade ( Jim Thorpe – All American / man of bronze ) de Michael Curtiz
avec Burt Lancaster
Feu sur le gang / Son ennemi N° 1 ( come fill the cup ) de Gordon Douglas avec James Cagney La revue du collège / La collégienne en folie ( she’s working her way through college ) de H. Bruce Humberstone avec Ronald Reagan |
1952 | La mission du commandant Lex ( Springfield rifle ) de André De Toth
avec Gary Cooper
Operation secret – de Lewis Seiler avec Cornel Wilde |
1954 | Femmes en prison ( women’s prison ) de Lewis Seiler avec Ida Lupino |
1956 | L’emprise de la peur ( man afraid ) de Harry Keller avec George Nader |
1963 | La vie privée d’Henry Orient / Deux copines, un séducteur ( the world of Henry Orient ) de George Roy Hill avec Peter Sellers |
1971 | Opération clandestine ( the Carey treatment / emergency ward ) de Blake Edwards avec James Coburn |
1977 | Superman ( Superman : The movie ) de Richard Donner avec Christopher Reeve |