1974 Dupont-Lajoie – de Yves Boisset avec Jean Carmet, Isabelle Huppert, Pierre Tornade & Jean Bouise | 1978 Les réformés se portent bien – de Philippe Clair avec Evelyne Buyle, Philippe Clair & Richard Anconina | 1981 Plus beau que moi tu meurs – de Philippe Clair avec Aldo Maccione, Raymond Pellegrin & Philippe Nicaud | 1994 Le grand blanc de Lambaréné (Dr. Schweitzer) de Bassek Ba Kabhia avec André Wilms & Alex Decas | ||
Né le 10 octobre 1936 au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, Michel Léon Peyrelon est issu d’une famille modeste. Il doit quitter l’école à l’âge de quinze ans afin de subvenir aux besoins de ses parents, en proie à des difficultés financières. Le jeune homme travaille aussitôt comme manœuvre, pendant un certain temps. Parallèlement, c’est à cette époque qu’il commence à prendre des cours de théâtre en amateur. Alors qu’il travaille en Avignon, Michel Peyrelon, très attiré par les affiches du festival, part assister à une représentation du «Prince de Hombourg» avec Gérard Philipe. Pour le futur acteur, c’est une révélation, et il sait, à partir de ce moment-là, qu’il fera tout pour en faire son métier.
Après un long service militaire, Michel Peyrelon est engagé au T.N.P. par Jean Vilar, qui le fait jouer dans «La mort de Danton» de Georg Büchner. Il passe aussi par Strasbourg, complétant sa formation sous la direction de Jean Dasté, au T.N.S. En 1960, il parvient à monter sa propre compagnie et à mettre en scène de nombreux auteurs, dont Beckett, Malraux, Labiche et Arrabal. Boulimique de théâtre, il joue «Andromaque» de Racine, ou encore «Topaze» de Marcel Pagnol. Il aborde timidement le cinéma dans le courant des années soixante, pour la première fois dans «Un mari à prix fixe», en 1962. D’abord accaparé par la scène, ses apparitions restent rares jusqu’au début des années soixante-dix. Remarqué pour son rôle de truand dans «La scoumoune» (1972) de José Giovanni, on le voit brièvement dans «Les valseuses» (1973) de Bertrand Blier, où il campe un chirurgien menacé par Gérard Depardieu.
Michel Peyrelon sait parfaitement mettre à profit son faciès froid et inquiétant, son regard sombre et sa voix douce au service de personnages équivoques et complexes, volontiers antipathiques et ignobles. Il lui faut attendre 1974 pour livrer l’une de ses compositions les plus marquantes: celle de l’huissier Schumacher dans «Dupont Lajoie» de Yves Boisset. Son interprétation, formidable, le consacre comme un excellent second rôle du cinéma français et attire l‘attention des metteurs en scène, en particulier Claude Lelouch, Pierre Granier-Deferre et Georges Lautner. Eboueur lié au banditisme et malmené par Lino Ventura dans «Adieu poulet» (1975), assureur dans «Le chat et la souris» (1975), maquisard dérisoire dans «Calmos» (1976), la liste de ses compositions est éloquente et serait fort longue à énumérer. Ses personnages distillent le malaise et dissimulent, derrière un masque de normalité irréprochable, une bassesse et une violence ne demandant qu’à exploser, de même qu’une tendance au dérapage pouvant aller jusqu’au meurtre. Par la suite, l’acteur, n’ayant jamais abandonné le théâtre, apparaît dans «La tempête» de Shakespeare, «Don Carlos» de Schiller et «Bérénice» de Racine. Au cinéma, il est à nouveau remarqué dans «Miss Mona» (1986), «Radio Corbeau» (1988), et surtout «Les visiteurs» (1993) de Jean-Marie Poiré, où il incarne un banquier méprisant. Son nom est également associé à la télévision, apparaissant dans pléthore de séries et téléfilms.
Michel Peyrelon, acteur cultivé et discret mais habitué aux rôles de psychopathes, renoue avec la grande tradition des seconds rôles français d’antan, dans la lignée de Julien Carette ou de Saturnin Fabre. Mais ne négligeons pas son parcours théâtral riche et exemplaire, qui témoigne d’une grande exigence et d’une passion inaltérable pour la scène. Il s’éteint le 4 juin 2003 à Paris, dans une certaine indifférence.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1962 | Un mari à prix fixe – de Claude de Givray avec Gabrielle Dorziat |
1963 | Les vierges – de Jean-Pierre Mocky avec Charles Aznavour |
1969 | Un condé – de Yves Boisset avec Michel Bouquet |
1970 | Vertige pour un tueur – de Jean-Pierre Desagnat
avec Sylva Koscina
Un beau monstre – de Sergio Gobbi avec Helmut Berger Valérie – de Tadeusz Matuszewski Inédit |
1971 | La part des lions – de Jean Larriaga
avec Robert Hossein
Biribi – de Daniel Moosmann avec Jean-Pierre Aumont |
1972 | Docteur Popaul – de Claude Chabrol
avec Mia Farrow
Le fils – de Pierre Granier-Deferre avec Yves Montand La scoumoune – de José Giovanni avec Claudia Cardinale R.A.S. – de Yves Boisset avec Jacques Weber |
1973 | L’affaire Crazy Capo – de Patrick Jamain
avec Jean Servais
Rude journée pour la reine – de René Allio avec Simone Signoret Les valseuses – de Bertrand Blier avec Patrick Dewaere |
1974 | Un nuage entre les dents – de Marco Pico
avec Pierre Richard
Les seins de glace – de Georges Lautner avec Alain Delon Dupont-Lajoie – de Yves Boisset avec Jean Carmet Véronique ou l’été de mes treize ans – de Claudine Guillemin avec Anouk Ferjac |
1975 | Le chat et la souris – de Claude Lelouch
avec Michèle Morgan
Adieu poulet – de Pierre Granier-Deferre avec Lino Ventura Folle à tuer – de Yves Boisset avec Marlène Jobert Le faux cul – de Roger Hanin avec Bernard Blier |
1976 | Le bon et les méchants – de Claude Lelouch
avec Jacques Dutronc
Calmos – de Bertrand Blier avec Jean-Pierre Marielle Dora ou la lanterne magique – de Pascal Kané avec Valérie Mairesse Les œufs brouillés – de Joël Santoni avec Jean-Claude Brialy |
1977 | L’imprécateur – de Jean-Louis Bertucelli
avec Jean Yanne
One two two, 122 rue de Provence – de Christian Gion avec Francis Huster Ils sont fous ces sorciers – de Georges Lautner avec Jean Lefebvre Un professeur d’américain – de Patrick Jeudi avec Myriam Mézières |
1978 | Les réformés se portent bien – de Philippe Clair
avec Evelyne Buyle
Ces flics étranges… venus d’ailleurs – de Philippe Clair avec Hervé Palud Les égouts du paradis – de José Giovanni avec Lila Kedrova Flic ou voyou – de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo |
1979 | Le gagnant – de Christian Gion
avec Michel Galabru
Gros câlin – de Jean-Pierre Rawson avec Francis Perrin |
1980 | Rendez-moi ma peau – de Patrick Schulmann
avec Jean-Luc Bideau
Tusk – de Alejandro Jodorowsky avec Cyrielle Claire |
1981 | Plus beau que moi tu meurs – de Philippe Clair
avec Aldo Maccione
Xueiv – de Patrick Brunie avec Brigitte Fossey Transit – de Takis Candilis avec Geneviève Fontanel |
1982 | Drôle de samedi / Samedi, samedi – de Bay Okan
avec Carole Laure
La femme ivoire – de Dominique Cheminal avec Dora Doll CM Anton Muze – de Philippe Setbon avec François Siener |
1983 | Flics de choc – de Jean-Pierre Desagnat
avec Chantal Nobel
Retenez-moi… ou je fais un malheur ! – de Michel Gérard avec Jerry Lewis CM Le voyage d’Antoine – de Christian Richelme avec Micheline Presle |
1984 | Le cowboy – de Georges Lautner
avec Renée Saint-Cyr
Notre histoire – de Bertrand Blier avec Alain Delon |
1985 | Suivez mon regard – de Jean Curtelin avec Andréa Ferréol |
1986 | Miss Mona – de Mehdi Charef
avec Jean Carmet
La vie dissolue de Gérard Floque – de Georges Lautner avec Jacqueline Maillan |
1987 | Camomille – de Mehdi Charef
avec Monique Chaumette
Mon ami le traître – de José Giovanni avec Valérie Kaprisky |
1988 | Radio corbeau – de Yves Boisset avec Claude Brasseur |
1989 | Feu sur le candidat – de Agnès Delarive avec Patrick Chesnais |
1990 | Un vampire au paradis – de Abdelkrim Bahloul avec Bruno Cremer |
1991 | Les sept péchés capitaux – de Béatriz Florez, Frédéric Fonteyne, Yvan Le moine, Geneviève Mersch, Pierre Paul Renders, Olivier Smolders & Pascal Zabus avec Robert Mitchum |
1992 | Une journée chez ma mère – de Dominique Cheminal
avec Charlotte de Turckheim
Justinien Trouvé, ou le bâtard de dieu – de Christian Fechner avec Ticky Holgado |
1993 | Les visiteurs / Les visiteurs, ils ne sont pas nés d’hier – de Jean-Marie Poiré avec Jean Reno |
1994 | Le grand blanc de Lambaréné ( Dr. Schweitzer ) de Bassek Ba Kabhia avec André Wilms |
1996 | Le plus beau métier du monde – de Gérard Lauzier avec Gérard Depardieu |
1997 | Le nain rouge – de Yvan Le Moine
avec Anita Ekberg
CM À fond la caisse – de Vincent Rivier avec Laurent Baffie |
1999 | CM La bonne adresse – de Gérard Goldman avec Olivier Broche |
2000 | CM Trois petits monstres et puis s’en va – de Vincent Weil avec Sylvie Weber |
2002 | CM Merguez, panini, kebab, jambon-beurre – de Nicolas Acker & Stéphanie Aubriot avec Benjamin Bellecour |