1947 Lettre d’une inconnue (letter from an unknown woman) de Max Ophüls avec Joan Fontaine & Art Smith | 1950 L’oiseau de paradis (bird of paradise) de Delmer Daves avec Debra Paget, Jeff Chandler & Jack Elam | 1958 Gigi – de Vincente Minnelli avec Leslie Caron, Maurice Chevalier, Eva Gabor & Jacques Bergerac | 1961 Le comte de Monte Cristo – de Claude Autant-Lara avec Yvonne Furneaux, Pierre Mondy & Bernard Dhéran | ||
Avec Charles Boyer, Louis Jourdan est le «French lover» attitré d’Hollywood. Charmant et spirituel, il affiche aussi la prestance d’un hidalgo et la distinction d’un gentleman. Né Louis Robert Gendre à Marseille, le 19 juin 1921, il est le fils du patron du Grand Hôtel de Cannes. Son père aurait bien voulu qu’il prît sa succession, mais, s’inclinant devant son désir de jouer la comédie, il lui présente Raimu, qui séjourne dans son établissement. Puis, le jeune Louis Jourdan monte à Paris, fréquente un temps le cours Simon, puis devient l’assistant de Marc Allégret. L’année suivante, il débute au cinéma, dans un film de son mentor, «Le corsaire», qui reste inachevé. Rejoignant, à la fin des années 1940, la colonie française d’Hollywood, qui en fait un des siens, Louis Jourdan fera une carrière internationale, se partageant entre son pays natal, les Etats-Unis, l’Italie et L’Angleterre.
Son œil de velours et son sourire éclatant le vouent, bien sûr, à des rôles d’amoureux et de jeunes premiers, que son art de comédien, son naturel et son sens de l’humour sauvent de la fadeur. C’est le chevalier servant de Danielle Darrieux dans le délicieux «Premier rendez-vous» (1940) de Henri Decoin, c’est aussi Rodolphe, artiste sans le sou qui tombe sous le charme d’une jeune ouvrière poitrinaire, María Denis, dans «La vie de bohème» (1943) de Marcel L’Herbier, ou encore le mari volage de Anne Vernon dans «Rue de l’Estrapade» (1953) de Jacques Becker. N’oublions pas le soupirant de Odette Joyeux dans le charmant film de Marc Allégret, «Les petites du quai aux Fleurs» (1944),ou l’amoureux transi de Debra Paget, qui joue ici les vahinés, dans «L’oiseau de paradis» (1950) de Delmer Daves. Et puis, bien sûr, il y a Gaston Lachaille, qui conte fleurette à Leslie Caron dans l’inoubliable «Gigi» (1958) de Vincente Minnelli.
La distinction naturelle de Louis Jourdan lui vaut aussi des rôles d’aristocrates. Il incarne Robert de Ligny, qui courtise Micheline Presle, désireuse de se lancer sur les scènes parisiennes dans «Félicie Nanteuil» (1942) de Marc Allégret, ou le prince Di Cessi de «La fontaine des amours» (1953) de Jean Negulesco. Voilà encore le duc Philippe de Beauvais qui veut sauver le jeune Louis XVII dans «Le prisonnier du Temple» (1957). Sous la figure d’ange de Louis Jourdan, on devine pourtant un certain cynisme, qui lui permet d’interpréter le libertin Rodolphe Boulanger, dont s’amourache Emma Bovary, alias Jennifer Jones, dans le «Madame Bovary» (1949) de Vincente Minnelli ou même le sulfureux auteur du «Decameron», dans «Decameron nights» (1952) de Hugo Fregonese. Le cynisme peut même virer à la cruauté: dans «Le diabolique M. Benton» (1956) de Andrew L. Stone, il terrorise Doris Day, et il n’hésite pas à violer une blanchisseuse et à tuer un vieillard dans «Léviathan» (1961) de Leonard Keigel. Qui ne se souvient du perfide prince afghan d’«Octopussy» (1983) de John Glen. L’acteur a aussi la stature des héros, celle d’Edmond Dantès dans «Le comte de Monte-Cristo» (1961) de Claude Autant-Lara ou celle encore de Mathias Sandorf dans le film du même nom de Georges Lampin (1962), d’après Jules Verne.
On voit aussi Louis Jourdan à Broadway, notamment dans une adaptation théâtrale de l’«Immoraliste» de Gide, avec Geraldine Page. À la télévision, il apparaît dans nombre de séries, comme «Chasse au crime» (1955), où il incarne l’inspecteur Beaumont. Louis Jourdan décède le 14 février 2015 dans son domicile de Beverley Hills, en Californie.
© Jean-Pascal LHARDY
1939 | Le corsaire – de Marc Allégret
avec Michèle Alfa
Inachevé |
1940 | La comédie du bonheur – de Marcel L’Herbier
avec Jacqueline Delubac
Premier rendez-vous – de Henri Decoin avec Danielle Darrieux Untel père et fils – de Julien Duvivier avec Michèle Morgan |
1941 | Parade en sept nuits – de Marc Allégret
avec Elvire Popesco
L’Arlésienne – de Marc Allégret avec Gaby Morlay |
1942 | La belle aventure – de Marc Allégret
avec Giselle Pascal
Félicie Nanteuil – de Marc Allégret avec Micheline Presle |
1943 | La vie de Bohème – de Marcel L’Herbier
avec María Denis
Les petites du quai aux fleurs – de Marc Allégret avec Odette Joyeux |
1947 | Le procès Paradine ( the Paradine case ) de Alfred Hitchcock
avec Alida Valli
Lettre d’une inconnue ( letter from an unknown woman ) de Max Ophüls avec Joan Fontaine + chansons |
1948 | La vérité nue ( no minor vices ) de Lewis Milestone avec Lilli Palmer |
1949 | Madame Bovary – de Vincente Minnelli
avec Jennifer Jones
DO Some of the best – de Frank Whitbeck avec June Allyson Seulement apparition |
1950 | L’oiseau de paradis ( bird of paradise ) de Delmer Daves avec Debra Paget |
1951 | La flibustière des Antilles ( Anne of the Indies ) de Jacques Tourneur avec Jean Peters |
1952 | Sacré printemps ( the happy time ) de Richard Fleischer
avec Linda Christian
Pages galantes de Boccace ( Decameron nights ) de Hugo Fregonese avec Joan Collins |
1953 | Rue de l’Estrapade – de Jacques Becker
avec Anne Vernon
La fontaine des amours ( three coins in the fountain ) de Jean Negulesco avec Dorothy McGuire |
1955 | Le cygne ( the swan ) de Charles Vidor avec Grace Kelly |
1956 | L’aile de la mort / Le diabolique Monsieur Benton ( Julie ) de Andrew L. Stone
avec Doris Day
La mariée est trop belle – de Pierre Gaspard-Huit avec Brigitte Bardot |
1957 | Escapade – de Ralph Habib
avec Dany Carrel
Le prisonnier du temple ( dangerous exile ) de Brian Desmond Hurst avec Belinda Lee |
1958 | Gigi – de Vincente Minnelli
avec Leslie Caron
+ chansons |
1959 | Rien n’est trop beau / À quoi rêvent les filles ? ( the best of everything ) de Jean Negulesco
avec Joan Crawford
Can-Can – de Walter Lang avec Juliet Prowse + chansons DO Premier Khrushchev in the USA – de ? avec Marilyn Monroe Seulement apparition |
1960 | Les vierges de Rome ( le vergini di Roma ) de Carlo Ludovico Bragaglia & Vittorio Cottafavi avec Sylvia Syms |
1961 | Le comte de Monte Cristo – de Claude Autant-Lara
avec Yvonne Furneaux
Film en 2 époques 1 : La trahison 2 : La vengeance Léviathan / La nuit du péché – de Léonard Keigel avec Marie Laforêt |
1962 | Le désordre ( il disordine ) de Franco Brusati
avec Susan Strasberg
Mathias Sandorf – de Georges Lampin avec Serena Vergano |
1963 | Hôtel International ( the V.I.P’s / International Hotel ) de Anthony Asquith
avec Elizabeth Taylor
Irma la douce – de Billy Wilder avec Shirley MacLaine Seulement voix & narration |
1965 | Made in Paris – de Boris Sagal
avec Ann-Margret
+ chansons Les sultans – de Jean Delannoy avec Renée Faure |
1966 | Peau d’espion – de Edouard Molinaro
avec Senta Berger
Les aventures extraordinaires de Cervantes ( Cervantes / avventure e gli amori di Miguel Cervantes / young rebel ) de Vincent Sherman avec Gina Lollobrigida |
1968 | La puce à l’oreille ( a flea in her ear ) de Jacques Charon avec Rachel Roberts |
1970 | DO Billy Wilder – de Peter Gehrig
avec Billy Wilder
Seulement apparition |
1972 | Le téléphone pleure ( piange… Il telefono ) de Lucio De Caro avec Belinda Braun |
1974 | Il était une fois à Hollywood ( that’s entertainment ! ) de Jack Haley Jr.
avec Liza Minnelli
Seulement chansons |
1977 | Plus ça va, moins ça va – de Michel Vianey
avec Jean Carmet
Banco à Las Vegas ( silver bears / fool’s gold ) de Ivan Passer avec Stéphane Audran |
1980 | Double deal – de Brian Kavanagh avec Diane Craig |
1981 | La créature du marais ( swamp thing ) de Wes Craven
avec Adrienne Barbeau
Escape to love – de Herb Stein avec Clara Perryman |
1982 | Gamble on love – de Jim Balden
avec Beverly Garland
Bayou romance – de Alan Myerson avec Annie Potts Seulement apparition For love of Angela – de Rudy Veyar avec Sarah Rush Seulement apparition |
1983 | Octopussy ( Ian Fleming’s octopussy ) de John Glen avec Roger Moore |
1986 | Grand larceny – de Jeannot Szwarc avec Omar Sharif |
1987 | Counterforce ( escuadrón / escuadrón: Counterforce ) de José Antonio de la Loma avec George Kennedy |
1988 | DO Bob Hope’s birthday spectacular in Paris – de Dwight Hemion
avec Audrey Hepburn
Seulement apparition |
1989 | La créature du lagon, le retour ( the return of the swamp thing ) de Jim Wynorski avec Heather Locklear |
1992 | L’année de la comète ( year of the comet ) de Peter Yates avec Penelope Ann Miller |
1994 | That’s entertainment ! III – de Bud Friedgen & Michael J. Sheridan
avec Cyd Charisse
Seulement chansons |