1969 Love (women in love) de Ken Russell avec Alan Bates, Oliver Reed, Jennie Linden & Michael Gough | 1970 Un dimanche comme les autres (Sunday bloody Sunday) de John Schlesinger avec Peter Finch & Murray Head | 1972 Une maîtresse dans les bras… une femme sur le dos ! (a touch of class) de Melvin Frank avec George Segal | 1978 Stevie – de Robert Enders avec Mona Washbourne, Alec McCowen, Emma Louise Fox & Trevor Howard | ||
Glenda Jackson a partagé sa vie entre cinéma et politique avec la même avidité. Née le 9 mai 1936 à Birkenhead au Royaume Uni, elle grandit auprès d’un père maçon et d’une mère femme de ménage. D’abord intéressée par la pharmacie, elle bifurque vers une carrière théâtrale qui la mène à Londres, au grand dam de ses parents. Elle a 20 ans quand elle fait ses premiers pas au cinéma. En incarnant une Charlotte Corday démente, dans la pièce de théâtre devenue film «Marat/Sade» (1966) de Peter Brook, elle dévoile un tempérament audacieux que repère le cinéaste Ken Russel. Séduit par la beauté féline de l’actrice, il la choisit pour son film provocateur, «Love» (1969), qui dissèque les passions complexes entre sexe et amour. Frôlant le scandale, le film n’en est pas moins ovationné et offre à la comédienne, prodigieuse en sculptrice glaçante et exaltée, un premier Oscar. Le tandem gagnant Jackson/Russel récidive la même année avec un biopic sur Tchaïkovski, «La symphonie pathétique», dans lequel Glenda Jackson joue l’épouse nymphomane du compositeur homosexuel. Peu farouche, l’actrice se plaît à jouer des femmes à l’érotisme troublant. Pour «Un dimanche comme les autres» (1970) de John Schlesinger, elle se retrouve à partager son amant avec un autre homme dans un triangle bisexuel quelque peu osé. Tout aussi impressionnante face à Vanessa Redgrave, elle incarne une Elisabeth d’Angleterre altière dans «Marie Stuart, reine d’Ecosse», (1971) de Charles Jarrott.
Arpentant tous les genres, Glenda Jackson décroche son deuxième Oscar en composant, avec un humour tout britannique, une femme piégée dans un amour aussi explosif que sans lendemain avec un homme marié, dans la comédie de Melvin Frank, «Une maîtresse dans les bras... une femme sur le dos!» (1972). Caméléon, elle campe une bourgeoise délaissant son époux, joué par Michael Caine, pour fuir avec un jeune gigolo, Helmut Berger, dans «Une anglaise romantique» (1975). La comédienne, au sommet de son art, excelle à faire revivre la poétesse Stevie Smith dans le drame de Robert Enders «Stevie» (1978). Pour Robert Altman, elle tourne dans «Health» (1979), une satire de la politique américaine, et se mue en psychologue excentrique dans «Beyond therapy» (1986). Elle retrouve son mentor Ken Russel pour jouer la mère de Salomé dans «Salome’s last dance» (1987), d’après la pièce d’Oscar Wilde.
Avec la même fougue, voire de la hargne, Glenda Jackson se lance en politique au début des années 1990 pour combattre la première ministre conservatrice Margaret Thatcher qu’elle accuse de saccager la société britannique et contre laquelle elle aura des mots très durs. En tant que députée travailliste jusqu’en 2015, elle n’aura de cesse d’œuvrer pour les plus démunis. De 1997 à 1999, elle est nommée sous-secrétaire d’État aux Transports dans le gouvernement de Tony Blair, dont elle devient une féroce opposante à la suite de l’invasion de l’Irak en 2003. A l’aube de ses 80 ans, Glenda Jackson quitte la Chambre des communes pour reprendre sa carrière d’artiste. «Entre les lignes» (2020), de Eva Husson, la gratifie d’un dernier rôle, celui de l’écrivaine vieillissante qu’est devenue la jeune femme de chambre du début du film, interprétée par Odessa Young. Un parcours sans faille, passionné, exigeant, à l’image d’une femme forte aspirant à diriger sa vie. Mariée puis divorcée, elle a un fils journaliste. Elle décède le 15 juin 2023 à Londres, âgée de 87 ans. «Les femmes doivent développer leurs propres qualités «masculines» d’indépendance, de fierté, de courage et de sexualité ouverte», disait-elle. Toute sa vie en témoigne.
© Isabelle MICHEL
1956 | The extra day – de William Fairchild avec Richard Basehart |
1962 | Le prix d’un homme ( this sporting life ) de Lindsay Anderson avec Richard Harris |
1966 | Marat/Sade ( the persecution and assassination of Jean-Paul Marat as performed by the
inmates of the asylum of Charenton under the direction of the Marquis de Sade ) de
Peter Brook avec Patrick Magee
Prix Lune d’Or de la, meilleure actrice au festival du cinéma de l’Îles Faro, Suède |
1967 | Dites-moi n’importe quoi ( tell me lies ) de Peter Brook
avec Paul Scofield
DO Au bénéfice du doute ( the benefit of the doubt ) de Peter Whitehead avec Peter Brook Seulement apparition |
1968 | Negatives – de Peter Medak avec Peter McEnery |
1969 | Love ( women in love ) de Ken Russell
avec Alan Bates
Oscar de la meilleure actrice, USA Prix NBR de la meilleure actrice par la National Board of Review, USA Prix NSFC de la meilleure actrice par la société nationale des critiques de cinéma, USA Prix NYFCC de la meilleure actrice par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA La symphonie pathétique ( music lovers / Ken Russell’s film on Tchaikovsky and the music lovers ) de Ken Russell avec Richard Chamberlain |
1970 | Un dimanche comme les autres ( Sunday bloody Sunday ) de John Schlesinger
avec Peter Finch
BAFTA de la meilleure actrice aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Etoile de Cristal de la meilleure actrice étrangère aux prix de l’Académie du cinéma Français, France |
1971 | Boy friend ( the boy friend ) de Ken Russell
avec Christopher Gable
Marie Stuart, reine d’Ecosse ( Mary, queen of Scots ) de Charles Jarrott avec Vanessa Redgrave David Spécial aux prix David di Donatello, Italie Prix de la meilleure actrice aux Evening Standard British Film Awards, Grande-Bretagne |
1972 | Triple echo ( the triple echo / soldier in skirts ) de Michael Apted
avec Oliver Reed
L’affaire Nelson ( the Nelson affair / a bequest to the nation ) de James Cellar Jones avec Anthony Quayle Une maîtresse dans les bras… une femme sur le dos ! / Faites-le avec classe ( a touch of class ) de Melvin Frank avec George Segal + chansons Oscar de la meilleure actrice, USA Golden Globe de la meilleure actrice de cinéma catégorie musical ou comédie, USA Prix de la meilleure actrice aux Evening Standard British Film Awards, Grande-Bretagne Prix de la meilleure actrice au festival international du film de San Sebastián, Espagne |
1973 | La tentation ( il sorriso del grande tentatore ) de Damiano Damiani avec Adolfo Celi |
1974 | Les bonnes ( the maids ) de Christopher Miles
avec Susannah York
Prix Lune d’Or de la, meilleure actrice au festival du cinéma de l’Îles Faro, Suède |
1975 | Une anglaise romantique ( a romantic englishwoman ) de Joseph Losey
avec Michael Caine
Hedda – de Trevor Nunn avec Patrick Stewart David de la meilleure actrice étrangère, Italie |
1976 | L’incroyable Sarah ( the incredible Sarah / Sarah ) de Richard Fleischer
avec Daniel Massey
Drôles de manières ( nasty habits / the abbess ) de Michael Lindsay-Hogg avec Eli Wallach |
1977 | Visite à domicile / Appelez-moi docteur ( house calls ) de Howard Zieff avec Richard Benjamin |
1978 | Stevie – de Robert Enders
avec Trevor Howard
Prix de la meilleure actrice au festival mondial du cinéma de Montréal, Canada Prix NBR de la meilleure actrice par la National Board of Review, USA Prix NYFCC de la meilleure actrice par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA La classe de Miss MacMichael ( the class of Miss MacMichael ) de Silvio Narizzano avec Michael Murphy |
1979 | L’amour sur béquilles ( lost and found ) de Melvin Frank
avec Paul Sorvino
Health ( HealtH ) de Robert Altman avec James Garner |
1980 | Jeux d’espions ( hopscotch ) de Ronald Neame avec Herbert Lom |
1981 | Le retour du soldat ( the return of the soldier ) de Alan Bridges avec Ian Holm |
1982 | Giro City ( and nothing but the truth ) de Karl Francis avec Jon Finch |
1984 | Turtle ( turtle diary ) de John Irvin avec Ben Kingsley |
1986 | Beyond therapy – de Robert Altman avec Jeff Goldblum |
1987 | Business as usual – de Lezli-An Barrett
avec Stephen Dillane
Salome’s last dance – de Ken Russell avec Stratford Johns |
1988 | L’arc-en-ciel ( the rainbow ) de Ken Russell
avec David Hemmings
Doombeach – de Colin Finbow avec Jeremy Coster |
1989 | Le roi du vent ( king of the wind ) de Peter Duffell avec Nigel Hawthorne |
2000 | DO William Shakespeare – de ?
avec Kenneth Branagh
Seulement apparition |
2011 | DO Mad as hell : Peter Finch – de Robert de Young
avec Samantha Finch
Seulement apparition |
2020 | Entre les lignes ( mothering sunday ) de Eva Husson avec Colin Firth |
2021 | DO Mothers of the revolution – de Briar March
avec Cameron Rhodes
Seulement voix & narration |
2023 | The great escaper – de Oliver Parker avec Michael Caine |
AUTRES PRIX : | |
Prix Richard Harris aux prix du cinéma indépendant britannique, Grande-Bretagne ( 2021 ) |