![]() 1958 Délit de fuite – de Bernard Borderie avec Antonella Lualdi, Aimé Clariond & Folco Lulli | ![]() 1960 Dans la gueule du loup – de Jean-Charles Dudrumet avec Magali Noël, Pascale Roberts & Pierre Mondy | ![]() 1966 Tilt à Bangkok (Ray Master l’inafferrabile) de Vittorio Sala avec Liana Orfei & Gastone Moschin | ![]() 1971 Le tueur – de Denys de la Patellière avec Jean Gabin, Fabio Testi, Bernard Blier & Gérard Depardieu | ||
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Félix Marten est né en Allemagne, le 29 octobre 1919. Deux ans plus tard, ses parents s’installent dans la région parisienne. Peu attiré pour les études, il s’intéresse à la boxe, mais aussi à la chanson. En attendant de réussir, il fait des petits métiers pour assurer sa subsistance, manutentionnaire aux galeries Lafayette ou docker. Ce qui ne l’empêche pas de suivre les cours de Charles Dullin. La guerre survient, et Félix doit partir en Allemagne au titre du STO. À la Libération, le voilà plongeur dans un hôtel, où il chante aussi parfois, comme il le fait également dans les cinémas, durant les entractes.
C’est Edith Piaf qui le remarque, au milieu des années 1950. Comme tant d’autres qu’elle a aidés, celui-là lui a tapé dans l’œil, avec sa haute stature et son physique de beau gosse décontracté. Et grâce à elle, il se lance dans la chanson. Car Félix Marten est avant tout un chanteur: voix chaude, diction impeccable, il s’inscrit dans la grande tradition de la chanson française à texte. Se produisant aux «Deux Ânes», à Bobino ou à l’Olympia, il fredonne «La Marie-vison», le succès de Roger Varnay et Marc Heyral, chantée aussi par Yves Montand ou Jacqueline François, ou des chansons parodiques comme «Fais-moi un chèque» ou «T’es moche», où son humour pince-sans-rire et sa désinvolture étudiée font merveille.
À la fin des années 1940, le cinéma fait appel à lui. Sa prestance naturelle et son allure de dandy décalé lui permettent souvent d’entrer dans la noblesse de l’écran: il interprète ainsi le marquis de Mirabeau dans «Si Paris nous était conté» (1955) de Sacha Guitry, Hubert de Tréffujean, élève du professeur de maintien ruiné incarné par Charles Boyer dans «Maxime» (1958) de Henri Verneuil, et, dans «Le bluffeur» (1963) de Sergio Gobbi, il joue un gangster nommé «Milord». Séducteur amusé, sarcastique et distancié, il n’est pas surprenant que Félix Marten ait repris le rôle de Simon Templar, alias le Saint, dans «Le Saint mène la danse» (1959) de Jacques Nahum. Parfois, l’acteur des rôles étoffés: c’est le cas de son personnage de journaliste à qui on veut faire endosser un meurtre dans «Délit de fuite» (1958) de Bernard Borderie, d’après un roman de James Hadley Chase ou, dans un tout autre genre, de son rôle de voisin esseulé de Emmanuelle Riva dans «Le huitième jour» (1959) de Marcel Hanoun.
La tête ailleurs sans doute, et prenant ce qu’on lui donne, Félix Marten accepte souvent de petits rôles, de malfrats ou de petites gouapes. C’est le cas dans «Le pacha» (1967) de Georges Lautner, où il croise Jean Gabin, qu’il admire, et qu’il retrouve dans «La horse» (1969) de Pierre Granier-Deferre, où il interprète l’émissaire d’une bande de trafiquants de drogue. Il lui arrive parfois de se retrouver du côté de l’ordre, mais c’est alors pour dessiner le portrait haut en couleurs d’un flic qui, dans «Le tueur» (1971) de Denys de La Patellière, encore avec Gabin, met des cravates voyantes et fréquente le milieu. En fin de carrière, il paraît dans des films de Jean-Louis van Belle, comme «La guerre des espions» (1970), ou de Jean Rollin, spécialiste du vampirisme érotique, pour qui il tourne «Les raisins de la mort» (1978). Sur le petit écran, on le voit dans des séries comme «le trésor des Hollandais» (1969), «Mort au jury» (1974), avec Anna Gaël, «Messieurs les jurés» (1981) ou des téléfilms comme «L’affaire Seznec» (1993) de Yves Boisset , qui est son dernier rôle. Après un dernier tour de chant au Casino de Paris, en 1989, Félix Marten tire sa révérence et s’éteint le 20 novembre 1992 à Saint-Cloud, d’une embolie pulmonaire.
© Jean-Pascal LHARDY

1946 | Rêves d’amour – de Christian Stengel avec Annie Ducaux |
1949 | CM Hôtel des Artistes : Saisie – de Jean Perdrix avec Félix Oudart |
1953 | L’œil en coulisses – de André Berthomieu avec Paulette Dubost |
1955 | Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry
avec Danielle Darrieux
Goubbiah… mon amour / Goubbiah – de Robert Darène avec Jean Marais |
1956 | Escapade – de Ralph Habib
avec Dany Carrel
Pitié pour les vamps – de Jean Josipovici avec Viviane Romance |
1957 | Ascenseur pour l’échafaud – de Louis Malle avec Jeanne Moreau |
1958 | Maxime – de Henri Verneuil
avec Arletty
Délit de fuite – de Bernard Borderie avec Antonella Lualdi |
1959 | Nathalie, agent secret – de Henri Decoin
avec Martine Carol
Le huitième jour – de Marcel Hanoun avec Emmanuelle Riva Le Saint mène la danse – de Jean Nahun avec Michèle Mercier |
1960 | Dans la gueule du loup – de Jean-Charles Dudrumet
avec Magalie Noël
L’affaire d’une nuit – de Henri Verneuil avec Pascale Petit CM Petit jour – de Jacques Pierre avec Jacques Brel |
1961 | En plein cirage – de Georges Lautner avec Martine Carol |
1962 | La bonne soupe – de Robert Thomas
avec Marie Bell
Le baron tzigane / Princesse tzigane ( der zigeunerbaron ) de Kurt Wilhelm avec Carlos Thompson Voleur de femmes / Le roi des montagnes – de Willy Rozier avec Lucille St. Simon |
1963 | Le bluffeur – de Sergio Gobbi
avec Dany Carrel
+ musique |
1964 | La baronne s’en balance / Le repos de la guerrière ( la vedovella ) de Silvio Siano avec Margaret Lee |
1965 | La corde au cou – de Joseph Lisbona
avec Estella Blain
Paris brûle-t-il ? – de René Clément avec Leslie Caron |
1966 | Tilt à Bangkok ( Ray Master l’inafferrabile ) de Vittorio Sala avec Liana Orfei |
1967 | Le pacha – de Georges Lautner avec Jean Gabin |
1969 | Le temps des loups – de Sergio Gobbi
avec Virna Lisi
La horse – de Pierre Granier-Deferre avec Julien Guiomar |
1970 | La guerre des espions / Bastos, ma sœur préfère le colt 45 – de Jean-Louis van Belle avec Martine Kelly |
1971 | Le tueur – de Denys de la Patellière avec Bernard Blier |
1978 | Coco la Fleur, candidat – de Christian Lara
avec Robert Liensol
Les raisins de la mort / Pesticide – de Jean Rollin avec Brigitte Lahaie |
1980 | Vivre libre ou mourir – de Christian Lara avec Robert Liensol |
1982 | Adieu foulards – de Christian Lara avec Jean-Pierre Darras |
1983 | Baby cat – de Pierre Unia avec Jean-François Garreaud |
1987 | La rumba – de Roger Hanin avec Michel Piccoli |
1989 | Il y a des jours… et des lunes – de Claude Lelouch avec Gérard Lanvin |