1960 Le monocle noir – de Georges Lautner avec Paul Meurisse, Bernard Blier & Pierre Blanchar | 1962 L’empire de la nuit – de Pierre Grimblat avec Eddie Constantine, Geneviève Grad & Michel de Ré | 1963 Du grisbi pour Hong Kong (ein sarg aus Hongkong) de Manfred R. Kochler avec Heinz Drache & Willy Birgel | 1967 Capitaine Singrid (capitão Singrid) de Jean Leduc avec Robert Woods, Giorgia Moll & Marc Michel | ||
La très belle Elga Andersen naquit à Dortmund sous le patronyme d’Elga Hymen le 10 février 1934. Elle sera donc encore une petite fille lorsque la tourmente meurtrière embrasera son pays. Une tourmente dont son père ne reviendra jamais. Elga reste seule avec sa mère dans un pays ruiné, fustigé et couvert de honte. Le père d’Elga ayant cessé de donner des nouvelles aux tout derniers jours du conflit, les deux femmes espèreront toujours son retour, nourrissant le rêve fou qu’il est encore vivant et prisonnier quelque part. La petite Elga surmonte les épreuves et les frayeurs de son temps et nourrit deux obsessions antagonistes. Elle rêve comme toutes les petites filles d’être danseuse mais se croit également laide à faire peur. Sa mère adorée va bien se garder de détromper sa fille sur ce dernier point et puisqu’il vaut mieux être ravissante pour danser, pourquoi Elga ne s’attèlerait-elle pas plutôt à l’étude des langues étrangères où elle se révèle douée? Ainsi fut fait et Elga fut un jour la fière propriétaire d’un diplôme de traductrice! Malheureusement, l’avisée maman commit une erreur, elle demanda à sa brillante fille ce qui lui ferait plaisir pour fêter ses résultats. Elga choisit un séjour à Paris!
À peine débarquée, elle est très vite à court de ressources, elle partage une chambre avec une amie qui gagne sa vie en posant pour les photographes et est complètement estomaquée lorsqu’elle lui propose de faire comme elle. Quinze jours plus tard, elle devient l’égérie d’une marque de lessive puis vante les mérites nourriciers des bons œufs frais! Quelques photos de mode plus tard, elle est repérée par le cinéma et commence à tourner pour André Hunebelle dans «Les collégiennes» (1956). En 1958, devenue Elga Andersen, elle est de l’aventure de «Bonjour tristesse» dirigée par Otto Preminger et de celle d’«Ascenseur pour l’échafaud» où cette fois Louis Malle préside à la funeste destinée de son personnage. Son pays natal ayant eu vent de cette réussite patriotique à l’étranger, la belle Elga accepte le pont d’or qui lui est fait pour rentrer au pays tourner des films en vedette qui n’eurent d’ailleurs aucun autre intérêt que sa blonde présence.
La carrière de la belle aurait pu s’enliser complètement si en 1960 elle n’avait pas pris conscience de son potentiel et enfin traité son métier et sa carrière au sérieux. C’est à Marcel Camus qu’elle doit cette révélation lorsqu’il emmène Elga Andersen et son équipe à Bahia pour «Les pionniers» (1960). Elga y est une chanteuse de cabaret parachutée au Brésil et répondant au fier patronyme de Bibi-Pigalle. Si le film de Camus n’a pas le succès espéré, Elga devient avec son film suivant une incontournable du cinéma Français, car «Le monocle noir» (1960) porté par ce bon Paul Meurisse est un triomphe colossal.
Elga Andersen reste donc définitivement à Paris, devient l’éphémère épouse d’un architecte coté et mène une carrière de blonde éblouissante qui s’internationalise de plus en plus. Après la France et l’Allemagne, bientôt l’Italie et l’Amérique font appel à ses services. Sa carrière décline irrésistiblement et elle déserte complètement les écrans dès le début des années soixante-dix. Elle épouse, en 1978, le producteur Américain Peter Gimbel et s’installe avec lui à New-York. Elle cesse définitivement d’être une actrice après avoir participé à plusieurs épisodes de la série «Aux frontières du possible». Veuve en 1987 , elle décède à New-York après une longue lutte acharnée et vaine contre le cancer le 7 décembre 1994.
© Céline COLASSIN
1956 | Les collégiennes – de André Hunebelle avec Catherine Deneuve |
1957 | La polka des menottes – de Raoul André
avec Francis Blanche
Les lavandières du Portugal – de Pierre Gaspard-Huit avec Jean-Claude Pascal |
1958 | Maman est formidable ( ist mama nicht fabelhaft ? ) de Peter Beauvais
avec Paul Klinger
Ascenseur pour l’échafaud – de Louis Malle avec Maurice Ronet Enfants du cirque ( Solang’ die sterne glüh’n / zirkuskinder ) de Franz Antel avec Hans Moser Bonjour tristesse – de Otto Preminger avec David Niven Soucis de millionnaire ( so ein millionär hat’s schwer ) de Géza von Cziffa avec Peter Alexander |
1959 | Ces sacrées romaines / Les bacchanales de Tibère ( i baccanali di Tiberio ) de Giorgio Simonelli avec Walter Chiari |
1960 | Les pionniers ( os bandeirantes / Rio Negro ) de Marcel Camus
avec Raymond Loyer
La mort a les yeux bleus / Mourir d’amour – de Dany Fog avec Bruno Cremer Le monocle noir – de Georges Lautner avec Pierre Blanchar |
1961 | Le scorpion – de Serge Hanin avec Daniel Sorano |
1962 | L’œil du monocle – de Georges Lautner
avec Paul Meurisse
L’empire de la nuit – de Pierre Grimblat avec Eddie Constantine |
1963 | À toi de faire mignonne / L’agent fédéral Lemmy Caution – de Bernard Borderie
avec Eddie Constantine
Du grisbi pour Hong Kong ( ein sarg aus Hongkong ) de Manfred R. Kochler avec Heinz Drache Coast of Sheletons – de Robert Lynn avec Richard Todd Papa playboy ( a global affair ) de Jack Arnold avec Bob Hope |
1964 | Les D.M. killers ( D.M. killer ) de Rolf Thiele avec Curd Jürgens |
1966 | Les dieux sauvages ( la battaglia dei Mods / siebzehn jahr, blondes haar ) de Franco
Montemurro avec Eleonora Brown
CM Divertissement pour amoureux... et concierges – de Jean-Pierre Delamotte avec Jacques Perrin |
1967 | Johnny Colt ( Starblack / Django – Schwarzer gott des todes ) de Giovanni Grimaldi
avec Franco Lantieri
Capitaine Singrid ( capitão Singrid ) de Jean Leduc avec Robert Woods |
1968 | Più tardi Claire / Più tardi, Claire, più tardi – de Brunello Rondi avec Gary Merrill |
1970 | Le Mans – de Lee H. Katzin
avec Steve McQueen
Sex power – de Henri Chapier avec Jane Birkin |
1971 | Detenuto in attesa di giudizio / Why – de Nanni Loy
avec Alberto Sordi
Homicide parfait au terme de la loi ( un omicidio perfetto a termine di legge / homicidio al limite de la ley ) de Tonino Ricci avec Philippe Leroy |
1972 | Le serpent ( the serpent / night flight from Moscow ) de Henri Verneuil
avec Henry Fonda
Remerciements à Alain (Les Gens du Cinéma), pour les informations d’état-civil. |