Bette Davis

Ruth Elizabeth Davis naît le 5 avril 1908, à Lowell, dans le Massachusetts. Elle est la fille de Harlow Morrell Davis, étudiant en droit et par la suite avocat, et de Ruth Augusta (née Favór). Elle a une sœur cadette de Barbara Harriet née en 1909. En 1915, après la séparation de ses parents, elle et sa sœur sont scolarisées pendant trois ans dans un pensionnat spartiate nommé Crestalban à Lanesborough, dans le Massachusetts. Diplômée de la Cushing Academy, elle s’inscrit à l’école d’Art dramatique de John Murray Anderson. Elle fait sa première apparition sur scène en 1923, dans «The earth between». En 1929, elle débute à Broadway dans «Broken dishes» de Martin Flavin.

Âgée de 22 ans, Bette Davis déménage à Hollywood en 1930 afin de passer des tests pour les studios Universal. Elle décide alors de poursuivre une carrière d'actrice. Elle apparaît pour la première fois au cinéma, en 1931, dans «Bad sister». Engagée par Universal, elle joue dans quelques films sans prétention. L’année suivante, elle signe avec les frères Warner un contrat de sept ans, et joue en vedette aux côtés de George Arliss dans «L’homme qui jouait dieu». Rapidement, Bette Davis devient la star féminine incontestée de la Warner Bros. Elle s’impose dans quelques-uns des plus grands succès des années trente. Nous pouvons citer: «Une allumette pour trois» (1932) de Mervyn LeRoy, «L’emprise» (1934) de John Cromwell, «L’intruse» (1935) de Alfred E. Green (Oscar de la meilleure actrice), «Le dernier combat» (1937) de Michael Curtiz (Coupe Volpi à Venise), «L’insoumise» (1938) de William Wyler (second Oscar), «Victoire sur la nuit» (1939) et «La vieille fille» (1939) de Edmund Goulding.

Au début des années quarante, Bette Davis est encore l’interprète de productions à la hauteur de ses exigences, malgré plusieurs conflits avec les frères Warner. Ils refusent notamment de la prêter à David O. Selznick pour jouer dans «Autant en emporte le vent» en 1939. La star confirme son immense talent dans «L’étrangère» (1940) de Anatole Litvak, et dans deux films de William Wyler: «La lettre» (1940) et «La vipère» (1941). Après la Seconde Guerre mondiale, sa carrière décline. En 1949, après l’échec de «La garce» de King Vidor, son contrat n’est pas renouvelé. Bette Davis revient en force en 1950, avec le rôle de Margo Channing dans «Eve» de Joseph L. Mankiewicz. Elle y fait une magistrale interprétation, prouvant ainsi à tous ses détracteurs, qu’elle demeure une immense actrice. Récompensée par le Festival de Cannes et par la critique new-yorkaise, elle rate de peu son troisième Oscar. En 1961, elle tourne pour Frank Capra dans «Milliardaire pour un jour». L’année suivante, face à Joan Crawford, elle est remarquable dans «Qu’est-il arrivé a Baby Jane?» de Robert Aldrich.

Le reste de sa carrière est partagé entre des films mineurs, des productions télévisées et des hommages dans le monde entier. Insatisfaite par les rôles proposés à Hollywood, elle tourne dans plusieurs productions européennes, parmi lesquelles: «L’argent de la vieille» (1972) de l’italien Luigi Comencini, puis «Mort sur le Nil» (1977) de l’anglais John Guillermin. En 1986, Lindsay Anderson la dirige, aux côtés de Lillian Gish, dans «Les baleines du mois d’août». Elle termine ainsi une carrière exceptionnelle. Atteinte d’un cancer du sein depuis plusieurs années, Bette Davis, après un courageux combat, s’éteint le 6 octobre 1989, à l’Hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine, en France.

© Philippe PELLETIER