![]() 1938 Feux de joie – de Jacques Houssin avec Ray Ventura, Lucas Gridoux, Raymond Cordy & Jimmy Gaillard | ![]() 1939 Tourbillon de Paris – de Henri Diamant-Berger avec Ray Ventura, Marguerite Pierry & Jean Tissier | ![]() 1945 Le mariage de Ramuntcho – de Max de Vaucorbeil avec Gaby Sylvia, Franck Villard, Jean Hebey & Mona Dol | ![]() 1951 Paris chante toujours! – de Pierre Montazel avec Edith Piaf, Georges Ulmer, Perrette Souplex & Tino Rossi | ||
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L’image de André Dassary est contrastée. D’un côté, il y a la voix mélodieuse d’un ténor qui peut rivaliser sans peine avec celle de Luis Mariano, son concurrent le plus sérieux sur la scène des opérettes où ils se produisent tous deux. De l’autre, il y a l’interprète de «Maréchal nous voilà!» (André Montagnard, Charles Courtioux), qui devait devenir l’hymne officieux du régime de Vichy. Choix d’autant plus malheureux que le talent du chanteur devait en faire l’interprète quasi officiel de cette chanson à la gloire du vainqueur de Verdun. Durant quelques années, le nom de André Dassary reste associé à cette rengaine vichyssoise et lui vaut quelques ennuis à la Libération.
Né le 10 septembre 1912, ce Basque se tourne d’abord vers le sport. Mais il est aussi passionné de musique, et sa belle voix est remarquée au conservatoire de Bordeaux, où il remporte des prix de chant. Sa chance, c’est Ray Ventura qui la lui offre. Avec ses Collégiens, il crée, on le sait, un orchestre swing et jazzy qui fera beaucoup d’émules. D’autres membres, comme Henri Salvador, Philippe Lemaire ou Sacha Distel, lui doivent aussi leurs débuts de carrière. André Dassary y entonne «Sur deux notes» (qu’on doit au musicien de l’orchestre, Paul Misraki) ou l’espagnolade «Ay! Ay! Ay!». Parmi ses quelque 600 chansons, on peut encore retenir, entre tant d’autres titres, «Tango des Pyrénées» ou «Mon pays basque». Mais l’opérette convient mieux à la puissance vocale de celui qu’on ne tarde pas à appeler le «ténor à la voix d’or». Entre 1941 et 1964, il tient la vedette dans dix spectacles, qui sont autant de succès: «L’auberge qui chante» (1941), «Chanson gitane»(1946), qu’il joue des milliers de fois, et où il entonne, devant un public conquis, «L’amour qu’un jour tu m’as donné», «La grande duchesse de Gerolstein» (1950), d’Offenbach ou encore «La route qui chante» (1957), de Raymond Vinci, où André Dassary triomphe avec la chanson titre.
Le cinéma l’a très peu intéressé. Il y est surtout connu pour son rôle principal dans «Le mariage de Ramuntcho» (1945), de Max de Vaucorbeil. Il est l’occasion pour André Dassary de chanter ce qui est resté son plus grand succès, «Ramuntcho». «Ramuntcho, c’est le roi de la montagne, Ramuntcho quand il appelle sa compagne...». Servies par la voix profonde de son interprète, les paroles de Jean Rodor sont sans doute le legs le plus notable de André Dassary à une postérité qui l’a injustement oublié. Ce film, dans lequel le chanteur incarne un peintre venu s’installer pour un temps dans le pays basque, est un véritable hymne à cette région. Et c’est bien pourquoi il a accepté d’y participer, car ce film, tiré du célèbre roman de Pierre Loti, et où les chants basques succèdent aux danses folkloriques locales, n’a pu que séduire un homme très attaché à sa contrée natale.
Pour le reste, André Dassary figure dans deux films en tant que «collégien» de l’orchestre de Ray Ventura, «Feux de joie» (1938), de Jacques Houssin, et «Tourbillon de Paris» (1939), de Henri Diamant-Berger. Quant à «Paris chante toujours» (1951), de Pierre Montazel, il y tient son propre rôle, en compagnie d’autres chanteurs, comme Edith Piaf, Yves Montand ou Georges Guétary. Dans les années 60, sentant que les chanteurs à voix sont un peu passés de mode, André Dassary se fait plus rare et quitte discrètement le devant de la scène. Il disparait le 7 juillet 1987.
© Jean-Pascal LHARDY

1938 | Feux de joie – de Jacques Houssin
avec Ray Ventura
+ chansons |
1939 | Tourbillon de Paris – de Henri Diamant-Berger
avec Marguerite Pierry
+ chansons |
1945 | Le mariage de Ramuntcho – de Max de Vaucorbeil
avec Gaby Sylvia
+ chansons |
1946 | CM Nuits de Paris – de Jean Bastia
avec Georges Guétary
+ chansons |
1951 | Paris chante toujours ! – de Pierre Montazel
avec Madeleine LeBeau
+ chansons |