1956 L’eau vive – de François Villiers avec Charles Blavette, Andrée Debar & Germaine Kerjean | 1960 Pleins feux sur l’assassin – de Georges Franju avec Pierre Brasseur, Jean-Louis Trintignant & Dany Saval | 1964 Mort, où est ta victoire ? – de Hervé Bromberger avec Laurent Terzieff, Michel Auclair & Alfred Adam | 1979 Rue du Pied-de-Grue – de Jean-Jacques Grand-Jouan avec Philippe Noiret, Jacques Dufilho & Jean Dasté | ||
La charmante Pascale Audret naît le 12 Octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine sous le patronyme de Pascale Aiguionne Louise Jacqueline Marie Auffray. Un grand frère de sept ans attend avec impatience la venue de cette petite sœur: Hugues Auffray. La famille Auffray quitte la France pour s’installer à Madrid, Pascale y étudie la danse, Hugues la musique. Rentrée à Paris, elle fait ses débuts de danseuse, en 1954, dans une opérette de Francis Lopez «À la Jamaïque» derrière Jane Sourza, Maria Candido et l’excellent Jacques Morel. De la scène du Châtelet, Pascale passe à celle très en vogue des «Trois Baudets» où elle est remarquée par Roger Pierre. C’est donc dans l’ombre de ce joyeux drille que la ravissante jeune fille de dix huit ans fait ses débuts au cinéma dans «Les deux font la paire».
Il faut croire que la fraicheur et les airs de jeune fille de bonne famille plurent beaucoup aux cinéastes car Pascale Audret enchaîne les tournages dans des rôles certes très discrets mais pour Marc Allégret, André Cayatte, André Hunebelle ou Jacques Pinoteau. En 1956, elle se dirige vers le théâtre sachant que l’on cherche une jeune comédienne afin d’incarner Anne Frank pour la première fois sur scène. Pascale est choisie, elle relève le défi, Paris est sous le charme. Et parmi ce public, François Villiers cherche sa jeune héroïne de «L’eau vive». Il rêvait d’une Audrey Hepburn, lorsqu’il vit Pascale en Anne Frank, sa décision fut instantanée et irrévocable. L’eau Vive, ce serait elle et nulle autre. Le film connait un succès mémorable puis, assez paradoxalement et de manière fort injuste tomba dans l’oubli.
Pascale Audret rêve déjà de briser cette image idéale et choisit dès son film suivant, «Jeux dangereux», (1958) d’incarner la jeune Fleur, gangster en jupons qui n’hésite pas à commander une bande d’apprentis blousons noirs dont le plus jeune doit avoir huit ans pour kidnapper un fils de bonne famille afin de récolter un rançon qui payera un avocat à son petit ami écroué. Rien de bien palpitant à tout cela s’il n’y avait dans cette bande de truands juvéniles un certain Sami Frey. Entre Pascale et Sami, le coup de foudre est instantané. Après leurs fiançailles, Sami est retenu pour tourner dans «La vérité» avec Brigitte Bardot. Le coup de foudre Sami Frey-Brigitte Bardot sur le plateau de Henri-Georges Clouzot va défrayer la chronique des mois durant et connaît le plus incroyable battage médiatique jamais déclenché par une amourette de tournage. Brigitte est bien entendu la salope de compétition, Pascale une victime bafouée. Et puis les choses se tassent, comme toujours, quelque soit la gravité des faits et l’ampleur du scandale. Pascale continue une remarquable carrière mais son image de jeune fille idéale est écornée. Ça et quelques films désavoués du public suffisent pour la reléguer au second plan de l’actualité. Elle se prend de passion pour l’Ardèche où elle vit une longue relation sentimentale avec Roger Coggio.
Pascale Audret est devenue au fil du temps une de ces comédiennes que le cinéma français aime à garder en réserve, connue de tous, aimée de chacun, régulièrement sollicitées sans jamais retourner tout en haut de l’affiche. Le 17 Juillet 2000, le destin de Pascale s’arrête brutalement, la comédienne est tuée sur le coup dans un accident de voiture sur la nationale 20 qui traverse le Lot. Elle n’était pas au volant, c’est le comédien Rémi Kirch qui conduisait. Personne ne sut pourquoi il ne respecta pas un stop et leur voiture fut broyée par un poids lourd. Lui aussi perdit la vie dans l’accident.
© Céline COLASSIN
1954 | Les deux font la paire / Le mort en fuite – de André Berthomieu avec Jean Richard |
1955 | Futures vedettes – de Marc Allégret avec Jean Marais |
1956 | L’eau vive – de François Villiers
avec Charles Blavette
Etoile de Cristal de la meilleure actrice aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Mannequins de Paris – de André Hunebelle avec Ivan Desny La polka des menottes – de Raoul André avec Mischa Auer Œil pour œil – de André Cayatte avec Curd Jürgens |
1957 | L’ami de la famille – de Jacques Pinoteau avec Jean-Claude Brialy |
1958 | Les jeux dangereux – de Pierre Chenal avec Jean Servais |
1959 | Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini
avec Jeanne Moreau
Bal de nuit – de Maurice Cloche avec Claude Titre |
1960 | Pleins feux sur l’assassin – de Georges Franju avec Pierre Brasseur |
1961 | La Fayette – de Jean Dréville
avec Orson Welles
Les ennemis – de Edouard Molinaro avec Roger Hanin Donnez-moi dix hommes désespérés – de Pierre Zimmer avec Jacques Riberolles |
1962 | Le glaive et la balance – de André Cayatte
avec Anthony Perkins
Les carabiniers – de Jean-Luc Godard avec Catherine Ribeiro |
1963 | Un homme au meilleur de son âge ( ein mann im schönsten alter ) de Franz Peter Wirth
avec Karl Michael Vogler
Chi lavora è perduto / In capo al mondo – de Tinto Brass avec Sady Rebbot |
1964 | Mort, où est ta victoire ? – de Hervé Bromberger avec Laurent Terzieff |
1965 | La sentinelle endormie – de Jean Dréville avec Noël-Noël |
1966 | Ça casse à Caracas ( hölle über Caracas / fünf vor zwölf in Caracas ) de Marcello Baldi avec Horst Frank |
1968 | DO Dieu a choisi Paris – de Gilbert Prouteau & Philippe Arthuys
avec Jean-Paul Belmondo
Seulement apparition |
1969 | Les chemins de Katmandou – de André Cayatte avec Serge Gainsbourg |
1971 | Défense de jouer – de Jean-Jacques Grand-Jouan
avec Lucien Raimbourg
Inédit La pente douce – de Claude d’Anna avec Adrian Hoven |
1973 | Le fantôme de la liberté – de Luis Buñuel avec Michel Piccoli |
1977 | L’amant de poche – de Bernard Queysanne avec Bernard Fresson |
1979 | Rue du Pied-de-Grue – de Jean-Jacques Grand-Jouan avec Philippe Noiret |
1988 | La maison de Jeanne – de Magali Clément avec Jean-Pierre Bisson |
1994 | Dieu que les femmes sont amoureuses – de Magali Clément avec Mathieu Carrière |