![]() 1963 À toi de faire mignonne – de Bernard Borderie avec Eddie Constantine, Philippe Lemaire & Noël Roquevert | ![]() 1964 Passeport diplomatique agent K 8 – de Robert Vernay avec Roger Hanin, Lucien Nat, René Dary & Yves Barsacq | ![]() 1968 Faites donc plaisir aux amis – de Francis Rigaud avec Roger Pierre, Jean-Marc Thibault & Francis Blanche | ![]() 1988 Trois places pour le 26 – de Jacques Demy avec Yves Montand, Mathilda May & Françoise Fabian | ||
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Christiane Minazzoli est née le 11 juillet 1931 à Paris. Elle commence par faire des études de danse classique, ce qui lui vaut un rôle de danseuse dans «Branquignol» (1949) de Robert Dhéry. C’est le déclic, et, quelques années plus tard, le Conservatoire d’art dramatique de Paris. Mais la voilà à peine élève de ce prestigieux établissement que Jean Vilar et Gérard Philipe la pressent, en 1952, de rejoindre la troupe du TNP. Elle a dès lors trouvé sa vocation et reste plus d’une décennie au sein de cette troupe mythique, où un travail d’artisan et le respect fidèle des grands textes rassemblent dans une même ferveur pour le théâtre des vedettes comme Gérard Philipe et des acteurs de complément qui, comme Christiane Minazzoli, y font leurs débuts.
Visage régulier de ballerine, auréolé d’un casque de cheveux diaphanes, cette femme à la beauté solaire, à qui Bertrand Poirot-Delpech reconnaît «des grâces anouilhéenes», joue, dans la cour d’honneur du palais des papes, à Avignon, ou au théâtre de Chaillot, les grands classiques du répertoire. Elle est souvent dirigée par Jean Vilar, dans le légendaire «Prince de Hombourg» (1954) avec Gérard Philipe, dans «Le songe d’une nuit d’été» (1959) où elle joue Helena ou dans «Antigone» (1960) de Sophocle, où elle incarne Ismène. Mais elle a aussi le privilège de travailler sous la direction de Gérard Philipe, dans «Lorenzaccio» 1954), ou de Daniel Sorano pour «Le malade imaginaire» (1957), où elle est une rayonnante Angélique. Au milieu des années 1960, Christiane Minazzoli quitte le TNP et aborde le théâtre de boulevard, avec «On ne sait jamais» (1969) de André Roussin, qui met en scène sa pièce à la Michodière, ou «Le canard à l’orange » (1974) de William Douglas Home, dans une mise en scène de Pierre Mondy.
Quant au cinéma, il ne rend nullement justice à son talent. On l’aperçoit à peine dans des films de Jacques Becker, comme «Casque d’or» (1951) ou «Rue de l’Estrapade» (1952). Dans «Les aventures de Salavin» (1963) de Pierre Granier-Deferre, elle est une jeune bonne qui s’intéresse à Maurice Biraud et cherche à le tirer de son incoercible paresse. Sa grâce évanescente lui vaut parfois des rôles d’aristocrates, comme dans «Hardi! Pardailan» (1963), où elle campe la duchesse de Montmorency ou dans «La femme perdue» (1966), de Tulio Demicheli , où elle incarne la marquise de Silva. Pour le reste, les producteurs se sont trompés de personnage. Ils auraient pu faire de Christiane Minazzoli une douce Ophélie. Au lieu de cela, ils ont confondu sa chevelure d’or avec la toison peroxydée d’une poule de luxe. Et la voilà dans les bandes ringardes du cinéma bas de gamme des années 1960, celui des Raoul André, avec «Les femmes d’abord» (1962), ou des Guy Lefranc, avec «Les malabars sont au parfum» (1965), où elle est envoyée par le Ministre de l’agriculture pour retrouver une vache prolifique! On la voit aussi dans quelques films portés par le duo Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, comme «Faites donc plaisir aux amis» (1968). Claude chabrol lui offre sur le tard des rôles plus intéressants, dans «Betty» (1991) ou «L’enfer» (1993).
Christiane Minazzoli fait beaucoup de télévision, sous la direction experte de Claude Barma, Marcel Bluwal ou Abder Isker. On la voit aussi dans des séries comme «Les évasions célèbres» (1972) ou «Julien Fontanes, magistrat» (1980) et, souvent, devant les caméras de Pierre Sabbagh pour plusieurs émissions d’«Au théâtre ce soir». Christiane Minazzoli décède le 2 novembre 2014 à Neuilly-sur-Seine.
© Jean-Pascal LHARDY

1949 | Branquignols / Les Branquignols – de Robert Dhéry avec Julien Carette |
1951 | Casque d’or – de Jacques Becker
avec Simone Signoret
Mon curé chez les riches – de Henri Diamant-Berger avec Yves Deniaud |
1952 | Rue de l’Estrapade – de Jacques Becker avec Louis Jourdan |
1953 | Des quintuplés au pensionnat – de René Jayet avec Jean Brochard |
1954 | Cadet-Rousselle – de André Hunebelle avec Bourvil |
1955 | Treize à table – de André Hunebelle avec Fernand Gravey |
1962 | Les femmes d’abord – de Raoul André
avec Mischa Auer
CM Bolivar 63-29 – de Serge d’Artec avec Daniel Gélin |
1963 | À toi de faire mignonne / L’agent fédéral Lemmy Caution – de Bernard Borderie
avec Eddie Constantine
Hardi, Pardaillan ! – de Bernard Borderie avec Gérard Barray Les aventures de Salavin / La confession de minuit – de Pierre Granier-Deferre avec Maurice Biraud |
1964 | Lucky Jo – de Michel Deville
avec Pierre Brasseur
Passeport diplomatique agent K 8 / Passeport diplomatique – de Robert Vernay avec Roger Hanin |
1965 | Les malabars sont au parfum – de Guy Lefranc avec Henri Salvador |
1966 | La femme perdue ( la mujer perdida ) de Tulio Demicheli avec Massimo Serato |
1967 | La nuit infidèle – de Antoine d’Ormesson avec Louis Velle |
1968 | Faites donc plaisir aux amis / Prête-moi ta femme ! – de Francis Rigaud avec Roger Pierre |
1969 | L’Auvergnat et l’autobus – de Guy Lefranc avec Fernand Raynaud |
1972 | Un homme libre – de Roberto Muller avec Gilbert Bécaud |
1973 | Je sais rien, mais je dirai tout – de Pierre Richard avec Bernard Blier |
1974 | Histoire d’O – de Just Jaeckin avec Udo Kier |
1984 | Ça n’arrive qu’à moi – de Francis Perrin avec Roland Blanche |
1988 | Trois places pour le 26 – de Jacques Demy avec Yves Montand |
1990 | Madame Bovary – de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert |
1991 | Betty – de Claude Chabrol avec Marie Trintignant |
1993 | L’enfer – de Claude Chabrol avec Emmanuelle Béart |
1995 | Les deux papas et la maman – de Jean-Marc Longval avec Antoine de Caunes |