Jean Sarrus

Né le 11 mai 1945 à Puteaux, Jean Sarrus rencontre Gérard Rinaldi et fondent en 1963 le groupe «Les Rebelles» auquel se joignent Gérard Filippelli, Luis Rego et Donald Rieubon. Alors qu’ils assurent les premières parties de Johnny Hallyday ou Claude François, Donald Rieubon parti au service militaire est remplacé par Jean-Guy Fechner, frère du producteur Christian Fechner, ils forment «Les Problèmes» qui accompagnent le chanteur Antoine. Devenus «Les Charlots» en 1966, ils interprètent des chansons originales de «Paulette, la reine des paupiettes» (1967) ou «Merci Patron» (1971) en passant par des chansons parodiques comme «Les plaies-bois» (1967) ou «Chagrin d’labour» (1982) mais aussi des chansons dans l’air du temps comme «L’apérobic» (1983).

À partir des années soixante-dix, «Les Charlots» commencent leur carrière cinématographique sur les conseils du producteur Michel Ardan qui leur soumet un script de Philippe Clair «La grande java» (1970) avec Francis Blanche. En dépit du succès du film, «Les Charlots» refusent de poursuivre leur collaboration avec le réalisateur suite à une mésentente, ils choisissent le cadreur Claude Zidi pour mettre en scène «Les bidasses en folie» (1971) qui obtient un succès considérable avec 7 millions de spectateurs. Craignant d’être définitivement associé des «Charlots», Luis Rego quitte le groupe. Devenus rois du box-office, le réalisateur et «Les Charlots» poursuivent leur collaboration sur «Les fous du stade» (1972), «Le grand bazar» (1973) et «Les bidasses s’en vont en guerre» (1974). Ils sont également dirigés par Jean Girault dans «Les Charlots font l’Espagne» (1972) ou André Hunebelle dans «Les quatre Charlots Mousquetaires» et sa suite «À nous quatre Cardinal!» (1973). Ils partagent l’affiche de «Bons baisers de Hong-Kong» (1975) de Yvan Chiffre avec Mickey Rooney. Fort de ce succès, Bertrand Blier leur écrit «Charlots Charlottes» (1976) mais leur producteur Christian Fechner désorienté par cette proposition rachète le scénario pour empêcher le tournage. Vexé, Gérard Filippelli quitte le groupe avant de le réintégrer l’année suivante au départ de Jean-Guy Fechner. Le trio fonde sa maison de production pour des films qui ne rencontrent pas le succès d’antan de «Et vive la liberté!» (1977) de Serge Korber à «Charlots connection» (1983) de Jean Couturier. Alors qu’ils refusent le scénario de la comédie «Les rois du gag» (1984) de Claude Zidi, ils remplacent Michel Drucker en animant le samedi soir «Demain c’est Dimanche» (1985) sur Antenne 2 sans rencontrer le succès escompté.

Alors que Gérard Rinaldi entame une carrière solo, «Les Charlots» désormais composés de Jean Sarrus, Gérard Filippelli et Richard Bonnot tournent un dernier long-métrage «Le retour des Charlots» (1991) de Jean Sarrus avant de se séparer en 1997. Endetté par l’échec de ce film, il accepte l’aide de l’association «La roue tourne» qui vient en aide aux artistes en difficultés. Impliquée dans l’association, Josiane Balasko lui donne un rôle dans «Un grand cri d’amour» (1997). Il décroche un second rôle dans une sitcom de AB Productions intitulée «Elisa, Top model» (1996). En 2009, il participe à la tournée «Age tendre et têtes de bois» où il reconstitue un duo avec Gérard Rinaldi. Devenu un temps sociétaire des «Grosses têtes» (2013) de Philippe Bouvard sur RTL, il joue en province la pièce de boulevard «Une clé pour deux». Lors de festivals, il reconstitue «Les Charlots» avec Jean-Guy Fechner et Richard Bonnot. Atteint d’un cancer du cerveau, Jean Sarrus décède à l’âge de 79 ans à Civrieux le 19 février 2025.

© Olivier SINQSOUS