![]() 1934 Rythmes d’amour (murder at the vanities) de Mitchell Leisen avec Victor McLaglen, Alan Baxter & Tim Holt | ![]() 1937 Collège mixte (I met my love again) de Arthur Ripley & Joshua Logan avec Joan Bennett & Henry Fonda | ![]() 1943 La falaise mystérieuse (the uninvited) de Lewis Allen avec Ray Milland, Donald Crisp, Alan Napier & Ruth Hussey | ![]() 1958 Le remarquable monsieur Pennypacker (the remarkable Mr. Pennypacker) de Henry Levin avec Clifton Webb | ||
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Dorothy Stickney, actrice américaine au charme discret mais à la présence scénique incontestable, est née le 21 juin 1896 à Dickinson, dans l’État du Dakota du Nord. Issue d’un environnement modeste, elle grandit dans une région encore rurale, où les distractions culturelles sont rares. Atteinte d’un problème oculaire dans sa jeunesse, elle est temporairement aveugle, ce qui retarde sa scolarité mais aiguise son oreille musicale et son goût pour les arts de la scène. Grâce à une éducation adaptée et au soutien de ses parents, elle finit par retrouver la vue partiellement et rejoint le North Western Conservatory of Music au Minnesota, avant de poursuivre ses études au Bennett Junior College à New York. Très tôt, elle s’oriente vers le théâtre, passion qui deviendra le fil conducteur de toute son existence.
Sa carrière débute dans les années 1920, alors qu’elle rejoint une troupe itinérante. Dorothy Stickney se forge une solide expérience sur les routes américaines, avant de monter sur les planches de Broadway à partir de 1926. C’est cette décennie qui la voit s’affirmer comme une actrice de caractère, précise et subtile. Elle attire rapidement l’attention de producteurs influents et devient un visage familier de la scène new-yorkaise. En 1927, sa rencontre avec Howard Lindsay, dramaturge et metteur en scène, marque un tournant dans sa vie personnelle et professionnelle. Le couple se marie en 1927 et ne se quittera plus. Ensemble, ils formeront un duo incontournable du théâtre américain. Howard coécrit, avec Russel Crouse, plusieurs pièces à succès dans lesquelles Dorothy brille, notamment dans «Life with Father» (1939), pièce mythique dans laquelle elle incarne Vinnie, l’épouse du personnage principal, rôle tenu par son mari lui-même. Cette production deviendra la pièce non musicale la plus jouée de l’histoire de Broadway à cette époque.
Parallèlement à sa carrière théâtrale, Dorothy Stickney s’essaie au cinéma, bien que son cœur reste attaché aux planches. Elle apparaît dans quelques films à partir des années 1930, comme «Mon péché» (1931) de George Abbott, et bien plus tard dans «Le repas de noces» (1956) de Richard Brooks. Elle participe aussi à des productions télévisées à partir des années 1950, dans des dramatiques télévisées et quelques séries, témoignant de sa capacité d’adaptation aux évolutions du spectacle vivant. À mesure que les années passent, Dorothy Stickney devient une figure respectée de la scène américaine. En 1958, elle joue le rôle de la Mère Supérieure dans la comédie musicale «The sound of music» pendant la tournée américaine, démontrant encore une fois son talent à la fois dramatique et musical. Malgré la perte de son époux en 1968, elle poursuit une carrière ponctuelle, faisant encore quelques apparitions sur scène et à la télévision dans les années 1970. Elle publie en 1970 ses mémoires, «Openings and closings», dans lesquelles elle revient avec humour et sensibilité sur son enfance, sa carrière, et son mariage.
Considérée comme l’une des grandes dames du théâtre du XXe siècle, Dorothy Stickney s’éteint le 2 juin 1998 à l’âge vénérable de 101 ans, à son domicile de Manhattan. Elle laisse derrière elle le souvenir d’une actrice délicate, authentique, et profondément attachée à l’Art dramatique. Son parcours, traversant tout le XXe siècle, incarne une forme de fidélité rare à la scène, et à un Art du jeu tout en finesse et en discrétion.
© Philippe PELLETIER

1931 | Mon péché ( my sin ) de George Abbott
avec Fredric March
Working girls – de Dorothy Arzner avec Paul Lukas Wayward – de Edward Sloman avec Richard Arlen |
1934 | Rythmes d’amour ( murder at the vanities ) de Mitchell Leisen
avec Victor McLaglen
Le petit ministre ( the little minister ) de Richard Wallace avec Katharine Hepburn |
1936 | Le diable au corps ( the moon’s our home ) de William A. Seiter
avec Henry Fonda
Deux grands gosses / Deux enfants terribles ( and so they were married ) de Elliott Nugent avec Melvyn Douglas |
1937 | Collège mixte ( I met my love again ) de Arthur Ripley & Joshua Logan avec Joan Bennett |
1939 | What a life – de Theodore Reed avec Jackie Cooper |
1943 | La falaise mystérieuse ( the uninvited ) de Lewis Allen avec Ray Milland |
1948 | La chasse aux millions ( Miss Tatlock’s million ) de Richard Haydn avec Barry Fitzgerald |
1953 | Le vol du diamant bleu ( the great diamond robbery ) de Robert Z. Leonard avec Red Skelton |
1956 | Le repas de noce ( the catered affair / wedding breakfast ) de Richard Brooks avec Bette Davis |
1958 | Le remarquable monsieur Pennypacker ( the remarkable Mr. Pennypacker ) de Henry Levin avec Clifton Webb |
1970 | Je n’ai jamais chanté pour mon père ( I never sang for my father ) de Gilbert Cates avec Gene Hackman |