![]() 1933 La belle de nuit – de Louis Valray avec Aimé Clariond, Jacques Dumesnil, Paul Bernard & Andreals | ![]() 1935 L’argent – de Pierre Billon avec Pierre Richard-Willm, Olga Tschechowa, Odette Talazac & Marcel André | ![]() 1936 Les bateliers de la Volga – de Vladimir Strijewski avec Pierre Blanchar, Valéry Inkijinoff & Charles Vanel | ![]() 1937 Double crime sur la ligne Maginot – de Félix Gandéra avec Victor Francen, Pierre Magnier & Henri Guisol | ||
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Rebecca Véra Koretzky voit le jour le 17 juillet 1901, à Bakhmout, petite ville située au sud de Kharkov, dans cette immense Ukraine alors rattachée à l’empire russe. Au moment de la révolution bolchevique, la famille qui appartient à la petite bourgeoisie, se réfugie en France. Rebecca réussit à convaincre ses parents qu’elle a une vocation de comédienne. Elle prend des cours d’art dramatique et obtient ses premiers engagements dans les années vingt dans différents théâtres parisiens. Elle devient pensionnaire (1931) puis sociétaire (1936) de la Comédie Française.
Côté cinéma, elle interprète un petit rôle, en 1922, dans un des «Bouif» de Louis Osmont qui met en scène Félicien Tramel dans son rôle récurrent. Onze ans plus tard, elle retrouve les caméras par l’intermédiaire du théâtre filmé: «Tartuffe»(1933) d’après Molière, réalisée par Léonce Perret puis le court métrage «Un soir à la Comédie Française» (1934) avec Madeleine Renaud. Mais Véra Korène devient vraiment une grande vedette des salles obscures avec deux mélodrames tournés en 1933: «La voix sans visage» de Léo Mittler et «Belle de nuit» de Louis Valray, où Aimé Clariond se sert d’une prostituée toulonnaise pour se venger. Deux ans plus tard, la comédienne commence une carrière d’espionne au cinéma en interprétant dans «Deuxième Bureau» de Pierre Billon, l’Allemande Erna Flieder qui doit neutraliser un officier français, le Capitaine Benoît, joué Jean Murat. La très belle mais énigmatique jeune femme, succombe finalement à la séduction du héros sorti de l’imagination de Charles Robert Dumas. En 1937, elle est l’héroïne, aux côtés de Victor Francen, de «Double crime sur la ligne Maginot», d’après le livre de Pierre Nord, adapté par Félix Gandéra. Dans le film réalisé par Jean-Paul Paulin, elle est aussi «La danseuse rouge», une artiste originaire d’Europe Centrale qui se produit dans toutes les capitales pour soutirer des informations militaires. Véra apparaît également dans des œuvres au charme désuet irremplaçable qui tentent de récréer l’atmosphère des dernières années de la Russie impériale. Elle a, dans «Au service du Tsar» (1936) de Pierre Billon, comme partenaire Pierre Richard-Willm transformé en officier russe. Puis c’est Pierre Blanchar, pour les «Bateliers de la Volga» (1936) de Vladimir Strijewski, qui est accusé d’un forfait qu’il n’a pas commis. Vera est ensuite «Tamara la complaisante» (1937), paysanne sibérienne qui bouleverse l’existence de Gregory joué par Victor Francen. Enfin en 1938, dans «La brigade sauvage» de Jean Dréville et Marcel L’Herbier, elle est, à la vieille de la Première Guerre mondiale, l’épouse de Charles Vanel. Ce sera la dernière prestation de Véra Korène au cinéma. En effet, pendant l’occupation, elle est ignominieusement traitée par la propagande nazie soutenue par le gouvernement de Vichy. D’origine juive, en 1941 lors d’une exposition sur le cinéma, son beau visage est placardé, aux côtés notamment de ceux de Marcel Dalio et Jean-Pierre Aumont, sur une fresque qui dénonce «la perversion du goût et de l’esprit français» par les artistes israélites.
Heureusement, après la guerre Véra Korène accepte de retrouver la France, Paris et son activité de comédienne. Elle monte sa propre compagnie théâtrale puis dirige, jusqu’en 1978, le théâtre de la Renaissance. Cette très grande artiste, née en Ukraine, la même année que la Grande Duchesse Anastasia, l’une des filles du Tsar Nicolas II, meurt à l’âge de quatre-vingt quinze ans dans une maison de retraite, à moins de dix kilomètres du château de Versailles. Quel destin!
© Caroline HANOTTE

1922 | Son excellence le Bouif – de Louis Osmont avec Félicien Tramel |
1933 | Tartuffe – de Léonce Perret
avec Léon Bernard
Pièce filmée La voix sans visage – de Léo Mittler avec Jean Servais La belle de nuit – de Louis Valray avec Aimé Clariond |
1934 | CM Un soir à la Comédie Française – de Léonce Perret avec Madeleine Renaud |
1935 | Deuxième bureau – de Pierre Billon
avec Jean Murat
L’argent – de Pierre Billon avec Olga Tschechowa |
1936 | Au service du tsar – de Pierre Billon
avec Pierre Richard-Willm
Sept hommes… une femme – de Yves Mirande avec Fernand Gravey Les bateliers de la Volga – de Vladimir Strijewski avec Pierre Blanchar |
1937 | La danseuse rouge / La chèvre aux pieds d’or – de Jean-Paul Paulin
avec Gabriel Signoret
Tamara la complaisante – de Félix Gandéra & Jean Delannoy avec Victor Francen Double crime sur la ligne Maginot – de Félix Gandéra avec Victor Francen |
1938 | Café de Paris – de Yves Mirande avec Jules Berry |
1939 | La brigade sauvage – de Jean Dréville & Marcel L’Herbier avec Charles Vanel |