Steve James

Le 19 février 1952, Steve James voit le jour à New York. Il est né et grandit dans un environnement artistique. Son père est le trompettiste Hubie James, son oncle, est l’acteur James E. Wall, qui joue Mr. Baxter sur la célèbre série télévisée pour enfants «Captain Kangaroo», entre 1968 et 1981. C’est son parrain, le comédien Joe Seneca, qui dès son plus jeune âge, lui fait découvrir très tôt le cinéma en l’emmenant voir des films dans les salles de la 42ème Rue. Diplômé de la Power Memorial Academy en 1970, où il se distingue par ses talents athlétiques, notamment en basket-ball, il poursuit ses études à l’Herbert Berghof Studio, une prestigieuse école d’Art dramatique, où il affine son jeu d’acteur tout en s’initiant au travail corporel des arts martiaux. C’est cette fusion de disciplines qui deviendra sa marque de fabrique dans les années à venir.

Steve James débute sa carrière à la fin des années 1970, d’abord en tant que cascadeur. Sa maîtrise du combat scénique et sa prestance physique lui ouvrent rapidement les portes du cinéma d’action. Il décroche son premier rôle notable dans «Les guerriers de la nuit» (1978), où il incarne le membre d’un gang, dans ce film devenu culte de Walter Hill. Bien que son apparition soit brève, elle illustre déjà son intensité à l’écran. Les années 1980 marquent l’essor de Steve James dans l’univers du cinéma de série B, notamment avec la Cannon Films. Il forge alors une solide réputation dans les films d’arts martiaux et d’action. En 1984, il se fait véritablement connaître grâce à «American warrior», aux côtés de Michael Dudikoff. Il y incarne Curtis Jackson, soldat loyal et expert en combat, personnage qu’il reprendra dans plusieurs suites de la franchise. En parallèle, il tourne dans d’autres productions d’action, comme « Le ninja blanc » (1986) auprès de Gary Conway, «Delta force» (1986) de Menahem Golan avec Lee Marvin et Chuck Norris et «Héros» (1987) où il retrouve Chuck Norris, des films où il démontre une intensité dramatique trop souvent sous-estimée. Malgré des rôles stéréotypés, il insuffle toujours humanité et dignité à ses personnages.

À la fin des années 1980, Steve James tente de sortir du carcan du cinéma musclé. Il tient le rôle principal dans «Riverbend» (1988), un drame engagé où il interprète un officier noir en conflit avec un shérif raciste dans le sud des États-Unis. Ce rôle démontre ses ambitions artistiques et sa volonté d’élargir son répertoire. Durant cette période, Steve James exprime publiquement son désir de voir davantage de diversité et de représentation dans le cinéma d’action. Il aspire à suivre les traces de Sidney Poitier ou Denzel Washington, espérant briser les stéréotypes du cinéma hollywoodien.

Malheureusement, sa carrière est brutalement interrompue. En 1992, Steve James est diagnostiqué d’un cancer du pancréas. Il meurt le 18 décembre 1993, à seulement 41 ans, laissant derrière lui une carrière prometteuse et une communauté de fans attristée. Son dernier film, «Bloodfist V: Human Target», sortira à titre posthume. Steve James laisse le souvenir d’un acteur talentueux, dont la générosité à l’écran, l’engagement physique et l’élégance morale ont marqué une génération. Il était le père de l’actrice Debbi James, née de son premier mariage avec Nava Halimi. Lors de son décès il était marié avec Christine Pan, une actrice-cascadeuse.

© Philippe PELLETIER