![]() 1921 Parisette – de Louis Feuillade avec Georges Biscot, Fernand Herrmann, Edouard Mathé & René Clair | ![]() 1922 Le fils du flibustier – de Louis Feuillade avec Aimé Simon-Girard, Georges Biscot & Fernand Herrmann | ![]() 1925 Les misérables – de Henri Fescourt avec Gabriel Gabrio, Jean Toulout, Renée Carl & Georges Saillard | ![]() 1927 Lèvres closes (förseglade läppar) de Gustaf Molander avec Fred Louis Lerch, Stina Berg & Edvin Adolphson | ||
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Alexandrine Milowanoff, fille d’Alexei Milowanoff et de son épouse Maria (née Smirnova) voit le jour à Saint-Pétersbourg, dans l’Empire Russe, le 10 juin 1896. Passionnée dès son plus jeune âge par la danse, elle étudie les rudiments de cet art avec le ballet Tchistiakoff. À 16 ans, elle entre comme ballerine dans la célèbre troupe de Anna Pavlova puis, sans quitter celle-ci, elle est engagée dans les Ballets Russes de Diaghilev. En 1917, la famille quitte la Russie lors du renversement du régime tsariste par les bolcheviks et trouve refuge à Monte Carlo où Sandra se met à la recherche d’un emploi dans le spectacle.
En cette fin d’année 1917, Sandra Milovanoff rencontre Louis Mercanton qui lui offre un petit rôle au cinéma dans «La p’tite du sixième». Trois ans plus tard, Louis Feuillade, subjugué par son charme de jeune première en fait l’héroïne de ses cinéromans. En 1920, elle est Ginette dans «Les deux gamines» avec Blanche Montel et Georges Biscot, suivi du drame larmoyant «L’orpheline» (1921); dans «Parisette» (1922) elle tient un double rôle, celui d’une danseuse de l’Opéra de Paris où elle interprète avec grâce «La mort du cygne» et celui de Manoëla qui prend le voile, la scène de sa mystique prise du voile est assez remarquable. Sa collaboration avec Louis Feuillade se termine avec le sérial «Le fils du Flibustier» (1922) et le long métrage «Le gamin de Paris» (1923) où Lisette et Joseph, respectivement Sandra Milovanoff et René Poyen, sont deux orphelins de guerre.
Vouée aux emplois d’ingénues bafouées ou d’héroïnes persécutées, on voit Sandra Milovanoff dans plusieurs œuvres fortes de Jacques de Baroncelli comme «La légende de Sœur Beatrix» (1923), humiliée et trompée par l’homme qu’elle aime elle devient une épave de la vie avant de trouver le chemin de la foi; elle enchaîne avec le mélodrame «Nène» (1923) où elle incarne une nounou adorée des enfants d’un fermier veuf, victime d’une machination d’un valet éconduit, elle finit par se suicider par noyade; dans «Pêcheur d’Islande» (1924), elle est associée à Charles Vanel en pêcheur trapu et taiseux, et meurt de chagrin à chacun de ses départs en mer, jusqu’au jour où l’océan lui prend la vie. Pour Gaston Ravel dans «Jocaste» (1924), elle découvre que l’homme de confiance de son mari, Gabriel Signoret, l’empoisonne petit à petit, prise de remords pour ne pas avoir intervenu elle se pend. Elle atteint le sommet de sa carrière avec Henri Fescourt qui lui offre le double rôle de Fantine et Cosette dans le roman Hugolien «Les Misérables» (1925), elle crève l’écran avec son regard transpercé de tristesse, avec entre autres Gabriel Gabrio en Jean Valjean et Jean Toulout en Javert, tandis que René Clair la transforme en pauvre folle séquestrée dans «La proie du vent» (1926) avec Charles Vanel.
Avec l’arrivée du cinéma parlant, son fort accent russe marque l’arrêt brutal de sa carrière. Sandra Milovanoff reprend le chemin des studios en 1940, mais ne joue plus qu’avec parcimonie que des seconds rôles. L’actrice laisse son empreinte dans une trentaine de films, avec des personnages aux masques tragiques où sa sensibilité tout à la fois forte et vulnérable l’installe définitivement dans la mythologie du cinéma muet. Coté vie privée, on trouve peu d’information, on sait qu’elle s’est mariée trois fois, mais avait-elle des enfants? Pauvre et oubliée de tous, Sandra Milovanoff décède dans l’indifférence générale dans un petit meublé de la rue Laferrière à Montmartre, le 8 mai 1957.
© Gary RICHARDSON

1917 | La p’tite du sixième – de Louis Mercanton & René Hervil avec Edmond Duquesne |
1920 | Les deux gamines – de Louis Feuillade
avec Fernand Herrmann
Sérial en 12 épisodes 1 : Fleurs de Paris 2 : La nuit de printemps 3 : La fugitive 4 : La morte vivante 5 : Le lys sous l’orage 6 : L’accalmie 7 : Celles qu’on n’attendait plus 8 : Parmi les loups 9 : Le serment de Ginette 10 : Le candidat de la mort 11 : La cité des chiffons 12 : Le retour |
1921 | Le sens de la mort – de Yakov Protazanov
avec André Nox
L’orpheline – de Louis Feuillade avec Jane Grey Sérial en 12 épisodes 1 : Les malheurs de Némorin 2 : Orpheline 3 : Le complot 4 : L’intruse 5 : Délivrance 6 : Le traquenard 7 : À l’ombre du clocher 8 : La conquête d’un héritage 9 : Soirs de Paris 10 : Chagrin d’amour 11 : Le revenant 12 : Vers le bonheur Parisette – de Louis Feuillade avec Henri-Amédée Charpentier Sérial en 12 épisodes 1 : Manoela 2 : Le secret de madame Stéphan 3 : L’affair de Neuilly 4 : L’enquête 5 : La piste 6 : Grand-père 7 : Le faux révérend 8 : Family House 9 : L’impasse 10 : Le triomphe de Cogolin 11 : La fortune de Joaquim 12 : Le secret des Costabella |
1922 | Le fils du flibustier – de Louis Feuillade
avec Aimé Simon-Girard
Sérial en 12 épisodes 1 : La flibuste 2 : Le pavillon noir 3 : Le vaisseau maudit 4 : Maman 5 : La noce d’Anaïs 6 : La mission d’un fils 7 : Le justicier 8 : La drogue blanche 9 : Le passé 10 : Le revenant de Saint-Fons 11 : Le maître-chanteur 12 : Le testament |
1923 | Le gamin de Paris – de Louis Feuillade
avec René Poyen
La légende de sœur Béatrix – de Jacques de Baroncelli avec Eric Barclay Nène – de Jacques de Baroncelli avec Gaston Modot |
1924 | La flambée des rêves / Un homme riche – de Jacques de Baroncelli
avec Charles Vanel
Le fantôme du Moulin-Rouge – de René Clair avec Albert Préjean Jocaste – de Gaston Ravel avec Gabriel Signoret Pêcheur d’Islande – de Jacques de Baroncelli avec Thomy Bourdelle |
1925 | Les misérables – de Henri Fescourt
avec Gabriel Gabrio
Film en 4 parties 1 : Fantine 2 : Cosette 3 : Marius 4 : L’épopée rue Saint-Denis |
1926 | Les larmes de Colette / Colette / Larmes d’enfant – de René Barberis
avec Daniel Mendaille
Mauprat – de Jean Epstein avec Maurice Schutz La proie du vent – de René Clair avec Jean Murat Maquillage ( da hält die welt den atem an ) de Felix Basch avec Werner Krauss |
1927 | Lèvres closes ( förseglade läppar ) de Gustaf Molander
avec Edvin Adolphson
La comtesse Marie ( la condessa Maria ) de Benito Perojo avec José Nieto |
1928 | La veine – de René Barberis
avec Rolla Norman
La faute de Monique / Monique, poupée française – de Maurice Gleize avec Rudolf Klein-Rogge Sa meilleure maîtresse – de René Hervil avec Félicien Tramel |
1929 | Montparnasse – de Georges Burton
avec Lionel Salem
CM Dans la nuit – de Charles Vanel avec Charles Vanel |
1940 | Après Mein Kampf, mes crimes – de Alexandre Ryder avec Roger Karl |
1944 | Le jugement dernier – de René Chanas avec Jean Desailly |
1947 | Le comédien – de Sacha Guitry avec Jacques Baumer |
1950 | Ils ont vingt ans – de René Delacroix avec Philippe Lemaire |