![]() 1944 Cabeza de hierro – de Ignacio F. Iquino avec José Nieto, Ana Mariscal, Ángel de Andrés & María Martín | ![]() 1958 Parque de Madrid – de Enrique Cahen Salaberry avec Walter Chiari , Fernando Rey & Luisa Della Noce | ![]() 1968 La viudita ye-yé – de Juan Bosch avec José Luis Carbonell, Piedad Martínez, Asunción Vitoria & Manuel Muñiz | ![]() 1992 Krapatchouk (Krapat-chouk, al este del desdén) de Enrique Gabriel avec Jean-Pierre Sentier & Guy Pion | ||
![]() |

María Santpere Hernáez dite Mary Santpere naît le 1er septembre 1913, sa mère, la comédienne Rosa Hernáez, ayant ressenti les douleurs de l’enfantement dans un train qui la ramenait vers son domicile barcelonais. Le père de Mary, Josep Santpere, directeur d’une compagnie théâtrale, s’est rendu célèbre comme interprète de comédies de boulevard. La guerre civile (1936-1939) ruine la famille et «rend les théâtres aux travailleurs». Mary a appris le métier de couturière-costumière. Mais avec ses traits hommasses et sa haute stature, elle se sent bien trop mal à l’aise pour envisager de monter sur les planches. C’est la nécessité de gagner sa vie qui l’oblige à changer d’avis.
Elle tourne son premier film à Barcelone en 1938, avec Paco Martínez Soria, héros maladroit de «Paquete, el fotógrafo público número uno». C’est Ignacio F. Iquino qui met en scène cette œuvre de cinquante minutes produite par le Syndicat de l’Industrie du Spectacle, une des rares fictions, a fortiori comique, réalisée pendant le conflit en zone républicaine. En 1939, alors que le nouvel état espagnol s’installe, Mary Santpere qui vient de perdre son père, est dirigée par Eduardo García Maroto, pour une nouvelle comédie, «Les quatre Robinson», avec Antonio Vico. Puis la jeune femme retrouve Iquino (il sera l’un des ses réalisateurs favoris pendant quatre décennies) pour trois divertissements successifs dont «La boda accidentada» (1942) avec Luis Prendes. Durant les années quarante Mary a également comme partenaire privilégié Fernando Freyre de Andrade avec qui elle vole la vedette à Josita Hernán et Jorge Mistral dans «Angela es así» (1945) de Ramón Quadreny. Elle apparaît aussi dans un film dramatique de Florián Rey, «Audiencia pública» (1946).
À partir des années cinquante, Mary Santpere devient une immense artiste de théâtre et de revues musicales. Surnommée la «Reine du Paralelo», du nom de l’artère où sont concentrés à l’époque tous les théâtres barcelonais, elle donne la réplique à son vieux complice Paco Martínez Soria mais aussi à Ángel de Andrés et fait des tournées en Amérique hispanophone. Elle participe à des films à succès comme «El difunto es vivo» (1956), comédie hilarante de Iquino, filmée cette fois-ci par Juan Lladó, dans laquelle un mari méprisé fait le mort et réapparaît en frère jumeau; mais aussi «Miss Cuplé» (1959) de Pedro Lazaga, où elle se déchaîne dans une parodie de romance sentimentale à la Sara Montiel. Elle écrit aussi un début d’autobiographie (1963), enregistre des disques, présente des spectacles de cirque. Dans la nouvelle Espagne de l’après Franco, Mary Santpere, aux grands coups de cœur et aux réparties toujours hautes en couleur, tourne notamment le film historique sur Barcelone «La ville brûlée» (1976) et travaille avec le cinéaste catalan Ventura Pons. Elle est l’inénarrable comtesse du «Patrimonio nacional» (1981) de Luis García Berlanga qui dépeint des aristocrates nostalgiques d’une monarchie révolue malgré le retour des Bourbons sur le trône d’Espagne. Elle reste très demandée à la télévision. En 1987, elle perd tragiquement son mari, qui dépressif, s’est jeté à la mer lors d’une traversée entre Barcelone et Majorque.
Toujours entre deux tournages, Mary Santpere décède subitement dans l’avion qui l’emmène de Barcelone à Madrid, le 23 septembre 1992. C’était une immense artiste, très aimée dans son pays et peut-être comparable pour nous Français, à un Fernandel au féminin.
© Caroline HANOTTE

1938 | Paquete, el fotógrafo público número uno – de Ignacio F. Iquino avec Paco Martínez Soria |
1939 | Les quatre Robinson ( los quatros Robinsones ) de Edouardo García Maroto avec Antonio Vico |
1942 | El pobre Rico – de Ignacio F. Iquino
avec Roberto Font
Boda accidentada – de Ignacio F. Iquino avec Antonio Murillo |
1943 | Viviendo al revés – de Ignacio F. Iquino
avec Alicia Palacios
Fin de curso – de Ignacio F. Iquino avec Fernando Freyre de Andrade Un enredo de familia – de Ignacio F. Iquino avec Modesto Cid |
1944 | Ni probe, ni rico, sino todo lo contrario – de Ignacio F. Iquino
avec Fernando Sancho
Cabeza de hierro – de Ignacio F. Iquino avec José Nieto |
1945 | Ángela es así – de Ramón Quadreny
avec Fernando Freyre de Andrade
Le voleur aux gants blancs ( un ladrón de guante blanco ) de Ricardo Gascón avec Luis Prendes |
1946 | Audiencia pública – de Florián Rey avec Alfredo Mayo |
1947 | Conflit inattendu ( conflicto inesperado ) de Ricardo Gascón avec Amedeo Nazzari |
1948 | Botón de ancla – de Ramón Torrado
avec Fernando Fernández de Córdoba
Canción mortal – de Ignacio F. Iquino avec Mario Cabré |
1949 | Vida en sombras – de Lorenzo Llobet Gracia
avec Félix de Pomés
Cita con mi viejo corazón – de Ferruccio Cerio avec Luis Prendes |
1954 | Once pares de botas – de Francisco Rovira Beleta avec José Suárez |
1955 | Un heredero en apuros – de Miguel Iglesias avec Mario Bustos |
1956 | El difunto es un vivo – de Juan Lladó
avec Paco Martínez Soria
Veraneo en España – de Miguel Iglesias avec Enrique Castellón |
1958 | El Hincha – de José María Elorrieta
avec Ángel de Andrés
Parque de Madrid – de Enrique Cahen Salaberry avec Walter Chiari |
1959 | Miss Cuplé – de Pedro Lazaga avec Roberto Rey |
1961 | La viudita naviera – de Luis Marquina avec Paquita Rico |
1962 | Detective con faldas – de Ricardo Núñez avec Carlos Ronda |
1963 | La batalla del domingo – de Luis Marquina avec Manuel Alexandre |
1966 | Algunas lecciones de amor – de José María Zabalza avec Félix Fernández |
1968 | La viudita ye-yé – de Juan Bosch
avec José Luis Carbonell
La « mini » tía – de Ignacio F. Iquino avec Ramón Hernández |
1969 | De Picos Pardos a la ciudad – de Ignacio F. Iquino avec Perla Cristal |
1970 | La banda de los tres crisantemos / Tre per uccidere – de Ignacio F. Iquino
avec Dean Reed
La casa de los Martínez – de Augustín Navarro avec Sara Montiel |
1971 | La liga no es cosa de hombres – de Ignacio F. Iquino avec Gustavo Re |
1976 | Bruja, más que bruja – de Fernando Fernán Gómez
avec José Luis Barceló
La ville brûlée ( la ciutat cremada / la ciudad quemada / la ciutat cremada : Del desastre de Cuba la setmana tragicà) de Antoni Ribas avec Francisco Casares La mujer es un buen negocio – de Valerio Lazarov avec Manolo Escobar |
1977 | Préstamela esta noche – de Tulio Demicheli avec Manolo Escobar |
1979 | Un millón por tu historia / En la cárcel café, copa y puro – de Ignacio F. Iquino avec Manuel Bronchud |
1980 | El vicari d’Olot – de Ventura Pons avec Enric Majó |
1981 | Patrimoine national ( patrimonio nacional ) de Luis García Berlanga
avec José Luis de Villalonga
Las aventuras de Zipi y Zape – de Enrique Guevara avec Francisco Javier Valtuille Su majestad la risa – de Ricardo Gascón avec Arévalo Los embarazados – de Joaquín Coll Espona avec José Luis López Vásquez |
1982 | Le llamaban J.R. – de Francisco Lara Polop avec Pepe Da Rosa |
1983 | J.R. contraataca – de Francisco Lara Polop
avec Pepe Da Rosa
A tope – de Ramón Fernández avec José Luis Coll |
1985 | Un, dos, tres… ensaïmades i res mes / Un, dos, tres… Ensaimadas cada vez – de Joan Solivellas avec Luis Escobar |
1986 | La rossa del bar / La rubia del bar – de Ventura Pons avec Enric Majó |
1991 | Makinavaja, el último choriso – de Carlos Suárez avec Andrés Pajares |
1992 | Krapatchouk ( Krapatchouk, al este del desdén ) de Enrique Gabriel
avec Jean-Pierre Sentier
Aquesta ni o mai / Esta noche o jamás – de Ventura Pons avec Lloll Bertran |