![]() 1909 Le roi s’amuse – de Albert Capellani & Michel Carré avec Henri Sylvain, Paul Capellani & Albert Dieudonné | ![]() 1936 La joueuse d’orgues – de Gaston Roudès avec Pierre Larquey, Jacques Varennes & Daniel Mendaille | ![]() 1941 Le briseur de chaînes – de Jacques Daniel-Norman avec Pierre Fresnay, Blanchette Brunoy & Ginette Leclerc | ![]() 1950 Dieu a besoin des hommes – de Jean Delannoy avec Pierre Fresnay, Madeleine Robinson & Daniel Gélin | ||
![]() |

Marcelle Géniat, de son vrai nom Eugénie Pauline Martin est une actrice française qui a traversé les plateaux de théâtre et de cinéma pendant près de cinquante ans. La solidité de son jeu, sa capacité à rester elle-même tout en endossant un grand nombre de personnages différents la placent dans la catégorie enviée des excentriques du cinéma français. Elle nait le 10 juillet 1881 à Saint-Pétersbourg en Russie comme Sacha Guitry, quatre ans plus tard.
À l’âge de huit ans, Marcelle Géniat donne précisément la réplique sur scène à Lucien Guitry dans l’«Assommoir» au théâtre, puis après une adolescence sans histoire, entre à la Comédie-Française en 1899 dont elle sera sociétaire entre 1910 et 1912. Elle apprend son métier sur scène en jouant des classiques («Les femmes savantes» de Molière, «Andromaque» de Racine) ainsi que des pièces de boulevard («La petite amie» de Eugène Brieux ou «Bagatelle» de Paul Hervieu). En 1909, elle entame une carrière à l’écran sous la direction de Albert Capellani dans «Le roi s’amuse». Entre 1909 et 1956 (année de son dernier film), elle va tourner dans plus d’une cinquantaine de films.
Après deux apparitions, en 1916, dans des films de l’acteur et réalisateur Léonce Perret: «L’imprévu» et «Le retour du passé», Marcelle Géniat joue les femmes affligées dans «La fusée» de Jacques Nathanson en 1933 ou dans «La joueuse d’orgue» de Gaston Roudès en 1936. Dès ses premiers parlants, elle utilise un parler rocailleux qui marque par sa singularité: mélange d’accents slave et bourguignon. Elle donne aussi un attrait particulier à ses personnages grâce à un goût prononcé pour le travestissement et le vieillissement, comme dans «Les nuits blanches» (1942) de Robert Péguy, où elle a le visage entouré d’une cornette, dans «La glu» (1936) de Jean Choux, elle arbore une coiffe bretonne, allant jusqu’à personnifier la chouette dans «Les mystères de Paris» (1935) de Félix Gandéra. On la retrouve emmitouflée dans un châle dans «Manon des Sources» (1952) de Marcel Pagnol. Ses plus belles années au cinéma se déroulent durant l’occupation entre 1940 et 1944 où elle apparait dans 10 films dont «Le loup des Malveneur» (1942) de Guillaume Radot, avec Pierre Renoir, et «Le voile bleu» (1942) de Jean Stelli, avec Gaby Morlay, ainsi que dans un des rares films pétainistes, «Haut le vent» (1942), de Jacques de Baroncelli, avec Charles Vanel. C’est également durant cette période qu’elle obtient son meilleur rôle à l’écran avec le «Briseur de chaînes» de Jacques Daniel-Norman, en 1941, pour son personnage centenaire de Mamouret aux côtés de Pierre Fresnay et Ginette Leclerc. C’est d’ailleurs l’unique fois où Marcelle Géniat est la vedette d’un film populaire au budget et à la distribution conséquents, composant un personnage d’anthologie à l’air bougon attaché aux petits plaisirs de la vie mais lucide sur la noirceur de la nature humaine. Certains de ses films sont estimables comme «Destins» (1946) de Richard Pottier, avec Tino Rossi, ou «Dieu a besoin des hommes» (1950) de Jean Delannoy.
Si Marcelle Géniat n’est pas aussi connue que d’autres actrices de sa génération telles que Pauline Carton, Jeanne Fusier-Gir et Denise Grey, elle n’en a pas moins été une actrice de composition par excellence qui, après une belle carrière au cinéma comme au théâtre, s’est éteinte le 27 septembre à L’Hay-les-Roses en région parisienne.
© Daniel CHOCRON

1909 | CM Le roi s’amuse – de Albert Capellani & Michel Carré
avec Henri Sylvain
CM Rigoletto – de André Calmettes avec Paul Mounet |
1916 | L’imprévu – de Léonce Perret
avec Henry Roussel
Le retour du passé – de Léonce Perret avec Marcelle Géniat |
1917 | Par la vérité – de Maurice de Féraudy & Gaston Leprieur
avec Jean Worms
CM Ainsi va la vie – de Pierre Bressol avec André Lefaur |
1931 | Serments – de Henri Fescourt avec André Burgère |
1932 | Quelqu’un a tué / Le château de la terreur / Le secret du vieux prieuré – de Jack Forrester avec Pierre Magnier |
1933 | La fusée / Grandeur et décadence – de Jacques Nathanson avec Lucien Gallas |
1934 | Le billet de mille – de Marc Didier
avec Lucien Baroux
Crime et châtiment – de Pierre Chenal avec Pierre Blanchar |
1935 | Les mystères de Paris – de Félix Gandéra
avec Madeleine Ozeray
Le domino vert – de Herbert Selpin & Henri Decoin avec Jany Holt La garçonne – de Jean de Limur avec Suzy Solidor |
1936 | La belle équipe – de Julien Duvivier
avec Jean Gabin
La joueuse d’orgues – de Gaston Roudès avec Pierre Larquey L’homme du jour – de Julien Duvivier avec Maurice Chevalier La glu – de Jean Choux avec Marie Bell |
1937 | L’étrange Monsieur Victor – de Jean Grémillon
avec Raimu
Le révolté – de Léon Mathot avec Pierre Renoir |
1938 | Le paradis de Satan – de Félix Gandéra
avec Jean-Pierre Aumont
Carrefour – de Curtis Bernhardt avec Charles Vanel |
1939 | Le chemin de l’honneur – de Jean-Paul Paulin
avec Pierre Brasseur
L’étrange nuit de Noël – de Yvan Noé avec André Brulé |
1941 | Fromont jeune et Risler aîné – de Léon Mathot
avec Jean Servais
Le briseur de chaînes / Mamouret ou le briseur de chaînes – de Jacques Daniel-Norman avec Pierre Fresnay |
1942 | Le voile bleu – de Jean Stelli
avec Gaby Morlay
Haut le vent – de Jacques de Baroncelli avec Mireille Balin Les ailes blanches – de Robert Péguy avec Irène Corday Le loup des Malveneur – de Guillaume Radot avec Gabrielle Dorziat |
1943 | Jeannou – de Léon Poirier
avec Thomy Bourdelle
La valse blanche – de Jean Stelli avec Lise Delamare Graine au vent – de Maurice Gleize avec Jacques Dumesnil |
1944 | Le merle blanc – de Jacques Houssin avec Saturnin Fabre |
1945 | Dernier métro – de Maurice de Canonge avec Fernand Fabre |
1946 | Destins – de Richard Pottier
avec Tino Rossi
Le village de la colère – de Raoul André avec Louise Carletti |
1947 | La renégate – de Jacques Séverac
avec Louise Carletti
Les requins de Gibraltar – de Emil Edwin Reinert avec Annie Ducaux Une mort sans importance – de Yvan Noé avec Suzy Carrier |
1948 | Ronde de nuit – de François Campaux avec Tilda Thamar |
1949 | Tête blonde – de Maurice Cam
avec Marcel Mouloudji
La belle que voilà – de Jean-Paul Le Chanois avec Michèle Morgan |
1950 | L’homme de la Jamaïque – de Maurice de Canonge
avec Véra Norman
Dieu a besoin des hommes – de Jean Delannoy avec Madeleine Robinson La passante – de Henri Calef avec Henri Vidal |
1951 | Procès au Vatican / La vie de Sainte Thérèse de Lisieux – de André Haguet
avec Suzanne Flon
La fille au fouet – de Jean Dréville avec Michel Simon La fille au fouet ( das geheimnis vom bergsee / die jungfrau mit der peitsche / das mädchen mit der peitsche / das mädchen vom Bergsee ) de Jean Dréville avec Lil Dagover Version allemande de « La fille au fouet » |
1952 | Manon des sources – de Marcel Pagnol
avec Charles Blavette
Film en 2 parties 1 : Manon des sources 2 : Ugolin |
1953 | Le défroqué – de Léo Joannon avec Pierre Trabaud |
1955 | Sophie et le crime – de Pierre Gaspard-Huit avec Marina Vlady |
1956 | Bonjour jeunesse – de Maurice Cam avec Jeanne Boitel |