1929 La dernière compagnie (die letzte kompanie) de Curtis Bernhardt avec Conrad Veidt & Alexander Granach | 1948 L’affaire Blum (affaire Blum) de Erich Engel avec Hans Christian Blech, Ernst Waldow & Paul Bildt | 1953 Das ideal brautpaar – de Robert A. Stemmle avec Hans Reiser, Ingeborg Körner, Peter Mosbacher & Günther Lüders | 1956 Les drogués (ohne dich wird es nacht) de Curd Jürgens avec Curd Jürgens, Eva Bartok & René Deltgen | ||
Fille d’un professeur de l’enseignement supérieur britannique, Vittoria Karin Evans nait le 25 septembre 1907, à Johannesburg en Afrique du Sud. Dans les années vingt, elle débute sur les scènes de son pays natal. Lors d’une visite à Berlin, elle est fascinée par la vie artistique de la capitale germanique. Parlant parfaitement l’allemand, elle s’inscrit à l’école de comédie du fameux Max Reinhardt. Dés 1924, sous la férule de son maître Reinhardt, elle joue sur toutes les scènes allemandes et autrichiennes.
En 1927, Karin Evans débute au cinéma en tête d’affiche pour le film policier adapté du roman de Felix Hollaender «Der kampf des Donald Westhof» sous la direction de Fritz Wendhausen, avec Oscar Homolka et Paul Henckels pour partenaires. Deux ans plus tard, elle est une belle meunière qui tombe amoureuse d’un officier prussien, interprété par Conrad Veidt, dans une fresque historique sur fond de guerre napoléonienne dans «La dernière compagnie» de Cutis Bernhardt. En 1939, sur la scène du théâtre de Salzburg, elle triomphe dans «Faust» de Goethe, elle est alors au sommet de sa carrière.
Les deux décennies suivantes, l’actrice qui a tout les atouts pour devenir une vedette des écrans germaniques se consacre essentiellement à la scène. Pour le cinéma, elle apparaît occasionnellement dans quelques rôles secondaires, notamment au début de la Seconde Guerre mondiale, dans «Suis-je un criminel?» (1941), un drame de propagande de Wolfgang Liebeneiner qui contribuera notamment a justifier l’euthanasie par les autorités nazies, avec à ses côtés Paul Hartmann, Hans Nielsen et Mathias Wieman; puis «Les comédiens» (1941) une comédie dramatique de Georg Wilhelm Pabst, l’histoire de l’actrice du XVIIème siècle Karoline Neuber, incarnée par Käthe Dorsch, qui tente d’améliorer le sort des troupes théâtrales et qui obtient le soutient dans ses démarches de la duchesse Amalia von Weissenfels, interprétée par Henny Porten, également au générique de cette biographie: Hilde Krahl, Gustav Diessl et Erich Dunskus.
D’origine anglaise et mariée au Professeur Wolff Hoffmann, d’origines juives, Karin doit fuir les répressions nazies. Après le conflit, elle revient s’installer à Berlin et reprend ses activités artistiques. En 1948, elle interprète, pour son retour au grand écran, la femme de l’homme d’affaires juif Blum injustement accusé de meurtre dans l’«Affaire Blum» de Erich Engel, une réflexion sur les crimes du régime nazi vu par l’Allemagne d’après guerre. Le reste de sa carrière est surtout axée vers le théâtre. Entre deux succès, Karin revient par amitié au cinéma, notamment pour Erik Ode dans «So ein affentheater» (1953), Curd Jürgens pour «Les drogués» (1956) et le fils de son mentor, Gottfried Reinhard dans «Elle n’a pas hurlé avec les loups» (1960), une biographie romancée de l’actrice Renate Müller morte dans des circonstances mystérieuses en 1937.
En 1964, Karin Evans fait une ultime apparition dans la production internationale de Russ Meyer, «Fanny Hill» aux côtés d’une ancienne star hollywoodienne Miriam Hopkins. Elle se produit encore sur les planches mais s’éloigne progressivement de la vie artistique. Retirée depuis la fin des années soixante, Karin Evans, presque centenaire, prend congé de la vie le 1er juillet 2004, à Berlin.
© Philippe PELLETIER
1927 | Le procès de Donald Westhof ( der kampf des Donald Westhof ) de Fritz Wendhausen avec Oscar Homolka |
1929 | La dernière compagnie ( die letzte kompanie ) de Curtis Bernhardt avec Conrad Veidt |
1930 | Boykott / Primanerehre – de Robert Land avec Ernst Stahl-Nachbaur |
1931 | Das konzert – de Leo Mittler avec Walter Janssen |
1934 | L’homme sans domicile ( der herr ohne wohnung ) de E.W. Emo
avec Paul Hörbiger
Ma vie pour Maria Isabel ( mein leben für Maria Isabell ) de Erich Waschneck avec Viktor de Kowa |
1935 | Pygmalion ( Elisa, das blumenmädchen ) de Erich Engel avec Lily Bouwmeester |
1940 | Aus erster ehe – de Paul Verhoeven avec Ferdinand Marian |
1941 | Suis-je un criminel ? ( ich klage an ) de Wolfgang Liebeneiner
avec Paul Hartmann
Les comédiens ( komödianten ) de Georg Wilhelm Pabst avec Gustav Diessl |
1948 | L’affaire Blum ( affaire Blum ) de Erich Engel
avec Paul Bildt
Straßenbekanntschaft – de Peter Pewas avec Siegmar Schneider |
1953 | So ein affentheater – de Erik Ode
avec Joachim Brennecke
Das ideal brautpaar – de Robert A. Stemmle avec Hans Reiser |
1954 | Amour sans illusion ( liebe ohne illusion ) de Erich Engel avec Curd Jürgens |
1956 | Les drogués / Sans toi ( ohne dich wird es nacht ) de Curd Jürgens avec René Deltgen |
1960 | Elle n’a pas hurlé avec les loups ( liebling der götter ) de Gottfried Reinhardt avec Peter van Eyck |
1964 | Fanny Hill ( Fanny Hill : Memoirs of a woman of pleasure / romp of Fanny Hill ) de Russ Meyer avec Ulli Lommel |