1975 Les galettes de Pont-Aven – de Joël Séria avec Jeanne Goupil, Andréa Ferréol & Claude Piéplu | 1978 Un moment d’égarement – de Claude Berri avec Victor Lanoux, Agnès Soral, Marc Racine & Martine Sarcey | 1986 Les mois d’avril sont meurtriers – de Laurent Heynemann avec Jean-Pierre Bisson & François Berléand | 2006 Faut que ça danse ! – de Noémie Lvovsky avec Sabine Azéma, Valeria Bruni Tedeschi & Bulle Ogier | ||
«Je suis un acteur de théâtre qui fait du cinéma», confessait Jean-Pierre Marielle. Comédien hors normes tant par sa taille que par sa voix de baryton et son allure de grand seigneur désabusé, il naît le 12 avril 1932 à Paris, fils d’un industriel et d’une couturière, dont il hérite le goût de l’élégance. À Dijon, où il étudie, un professeur a la sagacité de l’orienter vers le théâtre. Retour à Paris pour intégrer le Conservatoire national d’art dramatique qui lui fait rencontrer des amis pour la vie. Et le propulse sur les planches qu’il ne quittera jamais. Il tâte du cinéma avec «Tous peuvent me tuer» (1957) de Henri Decoin, mais ce «théâtre en conserve» ne le séduit pas d’emblée. Stellio Lorenzi l’adoube en lui confiant le rôle de l’époux volage de Marina Vlady dans «Climats» (1961), d’après le roman d’André Maurois. C’est un échec. Avec «Faites sauter la banque» (1962) de Jean Girault, le séducteur fait place au banquier qui, face à Louis de Funès, démasque le don comique de l’acteur. Philippe de Broca le choisit pour jouer son «playboy» dans «Le diable par la queue» (1968), avec Yves Montant. Dès lors, le talent désopilant de Jean-Pierre Marielle explose. Avec un style qui troque des cheveux clairsemés par une avantageuse moustache.
Espion israélien dans une aventure rocambolesque signée Georges Lautner, «La valise» (1972), dentiste vicieux dans «Sex-shop» (1972) de Claude Berri, ou encore gynécologue, lassé de son métier, qui fuit les femmes avec son compère Jean Rochefort dans la satire misogyne de Bertrand Blier «Calmos» (1975), il enchaîne les rôles dans lesquels il allie avec panache flegme, humour, candeur et cynisme. Et crève l’écran en représentant en parapluies, reconverti en peintre fasciné par «le cul» des femmes, dans le film de Joël Séria «Les galettes de Pont-Aven» (1975). Au sommet de sa notoriété, Jean-Pierre Marielle se tourne vers des rôles dramatiques qui assoient sa réputation d’acteur de génie, capable de tout jouer. Dans «Que la fête commence...» (1974) de Bertrand Tavernier, il incarne le sinistre marquis de Pontcallec qui, dans la France du XVIIIe siècle, fomente un complot contre le Régent. D’un père de famille séduit par la fille de son meilleur ami dans «Un moment d’égarement» (1978) de Claude Berri, il se mue en flic sombre et opiniâtre dans «Les mois d’avril sont meurtriers» (1986) de Laurent Heynemann, puis en commandant implacable d’un camp d’opposants au nazisme dans «Les Milles» (1994) de Sébastien Grall.
Austère dans «Tous les matins du monde» (1990) de Alain Corneau, tiré du roman de Pascal Quignard, sous les traits de Jean de Sainte-Colombe, violiste de renom sous Louis XIV retranché dans la rigueur janséniste, il est hilarant aux côtés de Jean Rochefort et Philippe Noiret en vieux comédien raté et râleur dans «Les grands ducs» (1995) de Patrice Leconte. Caracolant entre rire et gravité, miroir de son tempérament, il campe un procureur énigmatique dans «Les âmes grises» (2004) de Yves Angelo, puis un professeur de claquettes refusant de vieillir dans «Faut que ça danse!» (2006) de Noémie Lvovsky. Avec près d’une centaine de tournages et des rôles des plus hétéroclites, l’ogre Marielle excelle dans les salles obscures jusqu’aux premières affres de la maladie d’Alzheimer. Marié à quatre reprises, père d’un fils François, homme pudique et généreux, il finit sa vie auprès de l’actrice Agathe Natanson et décède du cancer le 24 avril 2019. «Décalé mais calé en rien», se livre-t-il dans son autobiographie «Le grand n’importe quoi» (2010), il a été peu récompensé en dépit de ce que maintes nominations laissaient présager. Mais peu lui chaut. «Je ne suis pas un cheval de course. L’important, c’est de servir un auteur».
© Isabelle MICHEL
1957 | Tous peuvent me tuer – de Henri Decoin
avec Anouk Aimée
Le grand bluff – de Patrice Dally avec Dominique Wilms Charmants garçons – de Henri Decoin avec Zizi Jeanmaire |
1960 | Le mouton – de Pierre Chevalier
avec Fernand Raynaud
Pierrot la tendresse – de François Villiers avec Michel Simon La brune que voilà – de Robert Lamoureux avec Françoise Fabian |
1961 | Climats – de Stellio Lorenzi avec Alexandra Stewart |
1962 | Faites sauter la banque ! – de Jean Girault
avec Louis De Funès
Que Que personne ne sorte / Dernière enquête de Wens – de Ivan Govar avec Philippe Nicaud |
1963 | Peau de banane – de Marcel Ophüls
avec Jeanne Moreau
Dragées au poivre – de Jacques Baratier avec Guy Bedos Echappement libre – de Jean Becker avec Jean Seberg DO Les animaux – de Frédéric Rossif Seulement voix |
1964 | Relaxe-toi chérie – de Jean Boyer
avec Fernandel
Week-end à Zuydcoot – de Henri Verneuil avec Catherine Spaak La bonne occase – de Michel Drach avec Edwige Feuillère |
1965 | Monnaie de singe – de Yves Robert
avec Robert Hirsch
Un monsieur de compagnie – de Philippe de Broca avec Jean-Pierre Cassel Cent briques et des tuiles – de Pierre Grimblat avec Marie Laforêt Roger la honte / La vengeance de Roger la honte ( trappola per l’assassino ) de Riccardo Freda avec Irene Papas |
1966 | Tendre voyou – de Jean Becker
avec Jean-Pierre Belmondo
L’homme à la Buick – de Gilles Grangier avec Danielle Darrieux |
1967 | Toutes folles de lui – de Norbert Carbonnaux
avec Sophie Desmarets
Quarante-huit heures d’amour – de Cécil Saint-Laurent avec Bulle Ogier Slogan – de Pierre Grimblat avec Serge Gainsbourg |
1968 | L’amour c’est gai, l’amour c’est triste – de Jean-Daniel Polet
avec Chantal Goya
Le diable par la queue – de Philippe de Broca avec Maria Schell |
1969 | Les femmes – de Jean Aurel
avec Brigitte Bardot
Le pistonné – de Claude Berri avec Coluche |
1970 | Les caprices de Marie – de Philippe de Broca
avec Marthe Keller
Sans mobile apparent – de Philippe Labro avec Carla Gravina On est toujours trop bon avec les femmes – de Michel Boisrond avec Elisabeth Wiener Les mariés de l’an II – de Jean-Paul Rappeneau avec Marlène Jobert Seulement voix & narration |
1971 | Quatre mouches de velours gris ( quattro mosche di velluto grigio ) de Dario Argento avec Michael Brandon |
1972 | Sex-shop – de Claude Berri
avec Juliet Berto
Le petit Poucet – de Michel Boisrond avec Marie Laforêt L’affaire Crazy Capo – de Pierre Jamain avec Maurice Ronet La valise – de Georges Lautner avec Michel Constantin |
1973 | Charlie et ses deux nénettes – de Joël Séria
avec Jeanne Goupil
Comment réussir… quand on est con et pleurnichard – de Michel Audiard avec Stéphane Audran Un linceul n’a pas de poches – de Jean-Pierre Mocky avec Sylvia Kristel |
1974 | Dis-moi que tu m’aimes – de Michel Boisrond
avec Marie-José Nat
Dupont-Lajoie – de Yves Boisset avec Isabelle Huppert Que la fête commence… – de Bertrand Tavernier avec Marina Vlady CM T’es fou Marcel ? / Hommage irrespectueux comme tous les hommages– de Jean Rochefort avec Marcel Dalio |
1975 | La traque – de Serge Leroy
avec Philippe Léotard
Calmos / Femmes fatales – de Bertrand Blier avec Bernard Blier Les galettes de Pont-Aven – de Joël Séria avec Claude Piéplu |
1976 | On aura tout vu – de Georges Lautner
avec Renée Saint-Cyr
Cours après moi que je t’attrape – de Robert Pouret avec Annie Girardot Le bataillon en folie ( sturmtruppen ) de Salvatore Sampieri avec Renato Pozzetto |
1977 | L’imprécateur – de Jean-Louis Bertucelli
avec Michel Piccoli
Comme la lune – de Joël Séria avec Sophie Daumier CM Les poissons rouges – de Claude Barma avec Marcelle Arnold |
1978 | Plus ça va, moins ça va – de Michel Vianey
avec Louis Jourdan
Un moment d’égarement – de Claude Berri avec Victor Lanoux |
1979 | L’entourloupe – de Gérard Pirès
avec Jacques Dutronc
Cause toujours…. Tu m’intéresses ! – de Edouard Molinaro avec Christian Marquand |
1980 | Voulez-vous un bébé Nobel ? – de Robert Pouret
avec Darry Cowl
Asphalte – de Denis Amar avec Carole Laure |
1981 | Pétrole ! Pétrole ! – de Christian Gion
avec Catherine Alric
Coup de torchon – de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret |
1982 | Jamais avant le mariage – de Daniel Ceccaldi
avec Mireille Darc
L’indiscrétion – de Pierre Lary avec Dominique Sanda |
1983 | Signe extérieur de richesse – de Jacques Monnet
avec Josiane Balasko
Et la vie continue ( è la vita continua ) de Dino Risi avec Vittorio Mezzogiorno |
1984 | Partenaires – de Claude d’Anna
avec Nicole Garcia
L’amour en douce / Une amie de passage – de Edouard Molinaro avec Emmanuelle Béart |
1985 | Hold-up – Alexandre Arcady avec Kim Cattrall |
1986 | Tenue de soirée – de Bertrand Blier
avec Michel Blanc
Les mois d’avril sont meurtriers – de Laurent Heynemann avec Jean-Pierre Bisson Meilleur acteur au Mystfest, Italie |
1987 | Les deux crocodiles – de Joël Séria avec Jean Carmet |
1988 | Quelques jours avec moi – de Claude Sautet avec Sandrine Bonnaire |
1989 | Uranus – de Claude Berri avec Gérard Depardieu |
1990 | Tous les matins du monde – de Alain Corneau avec Anne Brochet |
1991 | Max et Jérémie – de Claire Devers avec Christophe Lambert |
1992 | Un, deux, trois, soleil – de Bertrand Blier avec Marcello Mastroianni |
1993 | Le sourire – de Claude Miller
avec Richard Bohringer
Le parfum d’Yvonne – de Patrice Leconte avec Hippolyte Girardot |
1994 | Les Milles / Les Milles : Le train de la liberté – de Sébastien Grall
avec Kristin Scott Thomas
Gobelet d’Or du meilleur acteur au festival international du cinéma de Shanghai, Chine |
1995 | Les grands ducs – de Patrice Leconte avec Catherine Jacob |
1996 | L’élève – de Olivier Schatzky avec Caroline Cellier |
1999 | Une pour toutes – de Claude Lelouch avec Anne Parillaud |
2000 | Les acteurs – de Bertrand Blier avec Michel Serrault |
2001 | DO Claude Sautet ou la magie invisible – de N.T. Binh
avec Bertrand Tavernier
Seulement apparition |
2002 | La petite Lili – de Claude Miller avec Ludivine Sagnier |
2003 | Demain on déménage – de Chantal Akerman
avec Sylvie Testud
Atomik circus / Atomik circus, le retour de James Bataille – de Didier Poiraud & Thierry Poiraud avec Vanessa Paradis |
2004 | Les âmes grises – de Yves Angelo avec Jacques Villeret |
2005 | Da Vinci code ( the Da Vinci code ) de Ron Howard
avec Tom Hanks
Le grand Meaulnes – de Jean-Daniel Verhaeghe avec Nicolas Duvauchelle |
2006 | Faut que ça danse ! – de Noémie Lvovsky
avec Sabine Azéma
DO Alain Corneau, du noir au bleu – de Grégory Marouzé avec Alain Corneau Seulement apparition DA Ratatouille – de Brad Bird & Jan Pinkava Seulement voix dans la version française |
2007 | Ce que mes yeux ont vu / Le mystère de Watteau – de Laurent de Bartillat avec Sylvie Testud |
2008 | Rondo – de Olivier Van Malderghem
avec Aurore Clément
DO Annie Girardot, ainsi va la vie – de Nicolas Baulieu avec Annie Girardot Seulement apparition |
2009 | Micmacs à tire-larigot – de Jean-Pierre Jeunet
avec Yolande Moreau
Pièce montée – de Denys Granier-Deferre avec Danielle Darrieux DA L’apprenti Père-Noël – de Luc Vinciguerra Seulement voix |
2011 | Les seigneurs – de Olivier Dahan avec Omar Sy |
2012 | Max – de Stéphanie Murat
avec Mathilde Seigner
La fleur de l’âge – de Nick Quinn avec Audrey Fleurot |
2013 | Tu veux... ou tu veux pas? – de Tonie Marshall avec Sophie Marceau |
2014 | Une heure de tranquillité – de Patrice Leconte
avec Carole Bouquet
DA Phantom Boy – de Jean-Loup Felicioli & Alain Gagnol Seulement voix CM Valse à trois – de Lubna Playoust avec Agathe Natanson |
2016 | DA Deux escargots s’en vont – de Jean-Pierre Jeunet & Romain Segaud
Seulement voix CM Showreel – de Filip Flatau avec Joanna Flatau |
AUTRES PRIX : | |
Prix Lumière d’Honneur aux Prix Lumière, France ( 2008 ) |