1938 L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Andrex, Michèle Morgan, Gilbert Gil, Georges Lannes & Jeanne Lion | 1942 Mélodie pour toi – de Willy Rozier avec René Dary, Katia Lova, Pierre Stéphen & Lucien Callamand | 1947 Brigade criminelle – de Gilbert Gil avec Jean Davy, Gilbert Gil, Maurice Teynac, Jean Max & Jacques Dufilho | 1948 Au temps des valses (the dancing years) de Harold French avec Dennis Price, Grey Blake & Patricia Dainton | ||
Gisèle Préville naît le 11 décembre 1918 à Paris. Elle est remarquée par les producteurs alors qu’elle est couronnée «Miss» à Deauville, station balnéaire normande très à la mode entre les deux guerres. Elle a à peine dix-huit ans quand elle commence à faire du cinéma et apparaît d’autant plus charmante qu’elle joue aux côtés de Jules Berry, sinistre rabatteur de jolies filles qui s’amourache de Danièle Parola dans la comédie de Marc Allégret «Aventure à Paris» (1936). Gisèle retrouve l’acteur dans «Cargaison blanche» (1936) qui relate une sombre affaire de trafic de prostituées entre la France et le Brésil, avec Jean-Pierre Aumont et Käthe von Nagy dans les rôles principaux.
Peu à peu la toute jeune Gisèle Préville prend sa place dans le panorama cinématographique français de la fin des années trente. Elle apparaît encore dans des comédies bon enfant de René Pujol qui met en scène des militaires bien peu guerriers dans notamment «Trois artilleurs au pensionnat» (1936) avec le très dynamique Roland Toutain. Elle côtoie aussi Corinne Luchaire et Ginette Leclerc en délinquantes qui purgent leur peine dans «La maison sans barreaux» (1937), un mélodrame de Léonide Moguy. Elle se retrouve de nouveau dans un milieu peu recommandable dans le film de Albert Valentin où Michèle Morgan joue «L’entraîneuse» (1938) sur la côte d’Azur. Puis elle fréquente une ancienne chanteuse de bastringue jouée par Marie Bell dans «Noix de Coco» (1939) de Jean Boyer d’après Marcel Achard. Juste avant la guerre, Gisèle interprète une anglo-saxonne en transit sur le magnifique paquebot français «Normandie» entre «Paris-New-York» de Yves Mirande et Claude Heymann avec de très nombreuses vedettes dont Gaby Morlay. Pendant l’occupation allemande la jeune actrice ne se voit proposer que des rôles secondaires dans quatre films. Dans l’immédiat après-guerre elle poursuit une carrière sans véritable éclat. En 1948, elle part cependant tourner en Angleterre. Dans «Les guerriers de la nuit» de Charles Crichton, elle a notamment comme partenaires Simone Signoret et Robert Beatty, en prêtre résistant dans la Belgique occupée par les Allemands. Mais c’est surtout sa prestation dans la comédie musicale «Au temps des valses» mise en scène par Harold French, à partir de la pièce du célèbre acteur-compositeur et producteur gallois Ivor Novello, qui la fait particulièrement apprécier du public outre-Manche. Dans les années cinquante, Gisèle Préville retrouve le cinéma pour l’adaptation par Claude Barma d’une pièce de Georges Feydeau, «Le dindon» avec Jacques Charon. Elle fait aussi un peu de télévision. C’est Henri Verneuil qui va de nouveau penser à elle pour le cinéma la décennie suivante avec «L’affaire d’une nuit» (1960) mais surtout «Le président» (1961) avec Jean Gabin qui a enfin abandonné ses rôles de mauvais garçons!
Gisèle Préville est également au générique, avec Jean-Pierre Aumont, d’une production internationale de Anatole Litvak «Le couteau dans la plaie» où Sophia Loren a pour époux Anthony Perkins. Gisèle doit attendre 1978 pour que Jean-Pierre Mocky lui donne un rôle significatif aux côtés d’un notable joué par Philippe Noiret coupable d’un crime dont Alberto Sordi est «Le témoin ». Elle réapparaît dans un film d’horreur franco-allemand en 1981 et tourne son dernier film à près de soixante-dix ans. Oubliée de beaucoup, la très discrète mais néanmoins excellente comédienne Gisèle Préville décède le 26 novembre 2006, à Villiers-le-Bel, en région parisienne.
© Caroline HANOTTE
1936 | Un grand amour de Beethoven / Beethoven – de Abel Gance
avec Harry Baur
Aventure à Paris – de Marc Allégret avec Jules Berry Le chemin de Rio / Cargaison blanche – de Robert Siodmak avec Jean-Pierre Aumont Trois artilleurs au pensionnat – de René Pujol avec Roland Toutain |
1937 | Prison sans barreaux – de Léonide Moguy avec Roger Duchesne |
1938 | Trois artilleurs en vadrouille – de René Pujol
avec Pierre Larquey
La chaleur du sein – de Jean Boyer avec Michel Simon L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Michèle Morgan |
1939 | Noix de coco – de Jean Boyer avec Raimu |
1940 | Paris-New York – de Yves Mirande & Claude Heymann avec Claude Dauphin |
1941 | Les deux timides – de Yves Allégret avec Pierre Brasseur |
1942 | Mélodie pour toi – de Willy Rozier avec René Dary |
1943 | Vautrin – de Pierre Billon avec Michel Simon |
1945 | Trente et quarante – de Gilles Grangier avec André Alerme |
1946 | Les aventures de Casanova – de Jean Boyer
avec Georges Guétary
Film en 2 parties 1 : Le chevalier de l’aventure 2 : Les mirages de l’enfer Contre-enquête – de Jean Faurez avec Lucien Coëdel Miroir – de Raymond Lamy avec Jean Gabin |
1947 | Brigade criminelle – de Gilbert Gil avec Jacques Dufilho |
1948 | Les guerriers de la nuit / Les guerriers dans l’ombre ( against the wind) de Charles Crichton
avec Robert Beatty
Au temps des valses / Dansez maintenant / Le temps des valses ( the dancing years ) de Harold French avec Dennis Price |
1949 | Retour à la vie – de Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Jean Dréville & Georges Lampin
avec François Périer
Segment « Le retour d’Antoine » de Georges Lampin |
1950 | Le dindon / La nuit des cocus – de Claude Barma avec Jacques Charon |
1960 | L’affaire d’une nuit – de Henri Verneuil avec Roger Hanin |
1961 | Le président – de Henri Verneuil avec Bernard Blier |
1962 | Le couteau dans la plaie / La troisième dimension ( five miles to midnight ) de Anatole Litvak avec Anthony Perkins |
1978 | Le témoin – de Jean-Pierre Mocky avec Philippe Noiret |
1980 | Docteur Jekyll et les femmes / L’étrange cas du docteur Jekyll et de Miss Osbourne ( the blood of Dr. Jekyll / the bloodbath of doctor Jekyll / bloodlust / Dr. Jekyll and his women / Dr. Jekyll and Miss Osbourne / the experiment ) de Walerian Borowczyk avec Udo Kier |
1987 | Nuit docile – de Guy Gilles avec Françoise Arnoul |