Dayle Haddon

Née le 26 mai 1948, Dayle Haddon suit des cours de danse à l’Ecole de Ballet de Montréal dès l’âge de 5 ans, avant de rejoindre la troupe des Grands Ballets canadiens à 13 ans. Elle commence sa carrière de mannequin pour financer son cursus de danse. Sa photographie paraît dans un magazine new-yorkais où un célèbre agent, Eileen Ford, la remarque et l’engage dans son agence. Elue Miss Montréal en 1966, elle décide d’abandonner la danse pour devenir top-modèle. Après la naissance de sa fille unique Clairol, en 1972, elle débute au cinéma dans une production Walt Disney «Nanou, fils de la jungle». Parallèlement, elle étudie la philosophie en Europe.

À l’âge d’or du cinéma érotique, Dayle Haddon est sollicitée pour ces productions qui sont légion à cette époque comme «La cousine» (1974) de Aldo Lado ou le film à sketches «Sexycon» (1975) en Italie ainsi que dans «Spermula» (1976) de Charles Matton en France. Elle partage l’affiche avec Luc Merenda d’un film d’action transalpin intitulé «Le parfum du diable» (1974). En France, elle intègre la distribution de «Madame Claude» (1976) de Just Jaeckin avec Françoise Fabian dans le rôle-titre, réalisateur qu’elle retrouve pour «Le dernier amant romantique» (1977). Cantonnée dans ces productions érotiques, elle est par la suite peu distribuée. Elle décroche deux seconds rôles dans des films à succès «La crime» (1983) de Philippe Labro et «Paroles et musique» (1984) de Elie Chouraqui. Elle accède aux premiers rôles dans «Les roses de Matmata» (1985) de José Pinheiro, qui demeure inédit dans les salles françaises. Mais un événement de la vie privée stoppe sa carrière. En 1986, son mari l’homme d’affaires franco-américain Glenn Souham, est assassiné, vraisemblablement par des agents soviétiques, devant leur château du Bosc Théroulde en Seine Maritime. Il est soupçonné d’avoir participé aux manœuvres du Colonel Olivier North pour armer les Contras au Nicaragua dans le cadre du scandale Iran-Contra.

À l’approche de la quarantaine, Dayle Haddon retourne à Los Angeles et revient au mannequinat après le décès de son mari qui l’a laissée en difficultés financières. Elle devient le principal visage des produits cosmétiques de L’Oréal destinés aux femmes plus âgées. Brisant les tabous, elle enchaîne les contrats avec Clairol, Estée Luader ou L’Oréal et écrit des livres sur la manière de vieillir en beauté. Ainsi, elle devient une pionnière de la représentation de la diversité des femmes dans le mannequinat. Ce regain de reconnaissance professionnelle permet à Dayle Haddon de renouer avec son métier de comédienne. Elle est la partenaire de Jean-Claude Van Damme dans «Cyborg» (1988) et de Xavier Deluc dans le téléfilm «Martingale» (1990) de Michel Wyn. Elle fait des apparitions furtives dans deux films de Woody Allen. En France, on la voit dans «Fiesta» (1994) de Pierre Boutron avec Jean-Louis Trintignant.

En 2008, Dayle Haddon fonde «WomenOne», une organisation visant à améliorer les opportunités d’éducation pour les filles et les femmes dans les communautés marginalisées notamment au Rwanda, en Haïti et en Jordanie. Le 27 décembre 2024, le corps de Dayle Haddon est retrouvé dans la mezzanine d’une résidence de Solebury en Pennsylvanie. Victime d’une fuite de monoxyde de carbone, l’enquête révèle que le système de chauffage au gaz défectueux est à l’origine de cette fuite et du décès de Dayle Haddon à l’âge de 76 ans.

© Olivier SINQSOUS