![]() 1941 L’appel du bled – de Maurice Gleize avec Madeleine Renaud, Pierre Renoir & Gabrielle Dorziat | ![]() 1944 Les dames du Bois de Boulogne – de Robert Bresson avec Maria Casares, Elina Labourdette & Paul Bernard | ![]() 1951 Ombre et lumière – de Henri Calef avec Simone Signoret, Maria Casares & Jacques Berthier | ![]() 1955 Cherchez la femme – de Raoul André avec Geneviève Page, Georges Marchal & Pascale Roberts | ||
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Ce siècle avait deux ans, quand est né Jean Marchat, à Grigny, près de Lyon. Sa mère Sara et son père Louis (employé aux Chemins de Fer) quittent la capitale des Gaules pour monter sur Paris. Le jeune garçon suit des études secondaires, puis commence à travailler dans une banque. Louis son père est rassuré! Mais le jeune homme est attiré par le théâtre. À cette époque, il est facile de trouver un cours qui a une bonne réputation... Il se rapproche du Théâtre de l’Atelier de Charles Dullin, où il fait ses débuts sur scène un peu plus tard. Avant cela, c’est le conservatoire d’où il sort avec un premier prix. Puis en 1927, c’est sur la scène de la Comédie Française, qu’il s’illustre, jusqu’en 1932.
Jean Marchat se produit sur plusieurs scènes parisiennes et rejoint ensuite son compagnon de vie Marcel Herrand, pour créer la troupe du «Rideau de Paris» au Théâtre des Mathurins, succédant ainsi à Sacha Guitry et Georges Pitoëff (1939). Viendront les rejoindre Maria Casares et bien d’autres. Cette troupe lance de grands noms aux talents différents, tels Jean Carmet, Michel Auclair. Jean Marchat, nous relate Maria Casarès, va carrément habiter le théâtre (une pièce-studio lui est réservée dans les coulisses). Jean Marchat reste aux Mathurins jusqu’en 1953, année de la mort de Marcel Herrand et pendant ces 14 ans y compris ceux de guerre, il va, avec son co-directeur, monter des pièces difficiles, risquées, comme «Deidre des Douleurs» (1942/43) de J.M. Synge. Les deux compères créent aussi le Festival du Théâtre d’Angers, qui deviendra le Festival d’Anjou, et se produiront dans de nombreuses tournées. Après 1953, Jean Marchat revient au Français et en devient le 427e sociétaire. Non content de jouer, il est aussi metteur en scène. Dès 1962, il donne aussi des cours au Conservatoire.
Et le cinéma dans tout cela? Il y vient, car c’est dans l’air du temps, et cela rapporte... Hélas, le 7e art ne lui donne pas l’occasion de montrer son réel talent. On lui attribue souvent des seconds rôles plutôt antipathiques, fades, et c’est une déception. Il apparaît sur les écrans au début des années 30. Citons «Le poignard maltais» (1930) de Roger Goupillières, où il est le fils de Jean Toulout, «Partir» (1931) de Maurice Tourneur, où il tient un premier rôle costumé. Dans «Remorques» (1939) de Jean Grémillon, il campe un méchant capitaine, et dans «Pontcarral» (1942) de Jean Delannoy, il incarne un aristocrate méprisant, qui sera tué par Pierre Blanchar. Il retrouve les deux dans «Le bossu» (1944), où il est le régent de France. Entre temps, il est Antoine de Saint-Exupéry dans «Mermoz» (1943) de Louis Cuny. Il croise curieusement la route de Fernandel devenu «L’ennemi public numéro 1» (1953) grâce à Henri Verneuil qui en fait un policier gradé. Sacha Guitry le nomme Maréchal Bertrand dans son Napoléon (1954). Nous le retrouvons, en 1955, dans «Cherchez la femme» de Raoul André en riche diamantaire, père de la jolie Geneviève Page, et Archevêque dans le «Miracle des loups» (1961) de André Hunebelle.
Jean Marchat tourne quelques fictions pour la télévision en interprétant de façon convaincante le père d’«Eugénie Grandet» de Maurice Cazeneuve, en 1956, et participe aux populaires «Cinq dernières minutes» du Commissaire Bourrel, sans oublier «Au théâtre ce soir». Il prête aussi sa voix théâtrale à des comédiens célèbres tels Spencer Tracy ou Cary Grant. Jean Marchat décède le 2 octobre 1966 à Neuilly-sur-Seine, à la suite d’une intervention chirurgicale et repose au cimetière de Monfort-Lamaury.
© Donatienne ROBY

1930 | Le poignard Malais – de Roger Goupillères avec Florelle |
1931 | Échec et mat / Amours tragiques – de Roger Goupillières
avec Dolly Davis
Partir – de Maurice Tourneur avec Simone Cerdan |
1932 | Au nom de la loi – de Maurice Tourneur
avec Marcelle Chantal
Chair ardente – de René Plaissetty avec Mary Serta Le cas du docteur Brenner – de Jean Daumery avec Simone Genevois |
1934 | La marche nuptiale – de Mario Bonnard avec Madeleine Renaud |
1935 | Marie des angoisses – de Michel Bernheim avec Mireille Balin |
1939 | Remorques – de Jean Grémillon avec Michèle Morgan |
1941 | Le pavillon brûle – de Jacques de Baroncelli
avec Michèle Alfa
Croisières sidérales – de André Zwoboda avec Madeleine Sologne L’appel du bled – de Maurice Gleize avec Gabrielle Dorziat |
1942 | Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy avec Annie Ducaux |
1943 | Mermoz – de Louis Cuny
avec Héléna Manson
La cavalcade des heures – de Yvan Noé avec Gaby Morlay Le bossu – de Jean Delannoy avec Pierre Blanchar Voyage sans espoir – de Christian-Jaque avec Simone Renant Scènes coupées au montage – Remplacé par Paul Bernard |
1944 | Les dames du Bois de Boulogne – de Robert Bresson
avec Maria Casares
Les caves du Majestic – de Richard Pottier avec Suzy Prim |
1945 | Mensonges – de Jean Stelli avec Jacqueline Porel |
1946 | Le mystérieux monsieur Sylvain – de Jean Stelli
avec Simone Renant
Le château de la dernière chance – de Jean-Paul Paulin avec Corinne Calvet |
1948 | Trois garçons, une fille – de Maurice Labro
avec Suzy Carrier
Le mystère Barton – de Charles Spaak avec Françoise Rosay |
1949 | La souricière – de Henri Calef
avec Danielle Godet
Véronique – de Robert Vernay avec Giselle Pascal |
1950 | Au fil des ondes – de Pierre Gautherin
avec Line Renaud
La passante – de Henri Calef avec Maria Mauban L’aiguille rouge – de Emil Edwin Reinert avec Michèle Philippe |
1951 | Ombre et lumière – de Henri Calef
avec Simone Signoret
Ils étaient cinq – de Jacques Pinoteau avec Irène Hilda Les quatre sergents du Fort Carré – de André Hugon avec Colette Ripert |
1952 | La jeune folle – de Yves Allégret avec Danièle Delorme |
1953 | L’ennemi public N°1 / L’ennemi public numéro un – de Henri Verneuil
avec Zsa Zsa Gabor
Zoé – de Charles Brabant avec Barbara Laage |
1954 | Napoléon – de Sacha Guitry avec Daniel Gélin |
1955 | La rue des bouches peintes – de Robert Vernay
avec Françoise Christophe
Mademoiselle de Paris – de Walter Kapps avec Jean-Pierre Aumont Les nuits de Montmartre – de Pierre Franchi avec Geneviève Kervine Cherchez la femme – de Raoul André avec Geneviève Page Les indiscrètes – de Raoul André avec Nicole Berger |
1959 | L’ambitieuse / Le passager clandestin – de Yves Allégret avec Andréa Parisy |
1960 | Le passage du Rhin – de André Cayatte avec Nicole Courcel |
1961 | Le miracle des loups – de André Hunebelle
avec Rosanna Schiaffino
Climats – de Stellio Lorenzi avec Marina Vlady |
1963 | À couteaux tirés – de Charles Gérard avec Françoise Arnoul |
1965 | La seconde vérité – de Christian-Jaque avec Michèle Mercier |