![]() 1944 Les enfants du paradis – de Marcel Carné avec Arletty, Pierre Brasseur, Pierre Renoir & Jean-Louis Barrault | ![]() 1946 L’homme traqué – de Robert Bibal avec Louise Carletti, Jean Tissier & Antonin Berval | ![]() 1948 L’impasse des deux anges – de Maurice Tourneur avec Paul Meurisse, Simone Signoret & Sinoël | ![]() 1951 La putain respectueuse – de Marcello Pagliero & Charles Brabant avec Barbara Laage, Ivan Desny & Yolande Laffon | ||
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Marcel Herrand est né le 8 octobre 1897 à Paris. C’est avant tout un grand homme de théâtre, qui dirige «Le Rideau de Paris» avec Jean Marchat, puis succède, en 1939, au grand Georges Pitoëff à la tête du théâtre des Mathurins. Il est fidèle à la scène durant trente-cinq ans, jouant dans des pièces aussi diverses que «Les mariés de la Tour Eiffel» (1921), dans une mise en scène de l’auteur, Jean Cocteau, «Libeleï» de Arthur Schnitzler, dirigée par Georges Pitoëff au Vieux Colombier, ou encore «Le malentendu» (1944) de Albert Camus. On lui doit aussi une vingtaine de mises en scène, notamment dans son théâtre des Mathurins, de «Noces de sang» (1938) de Federico Garcia Lorca, jusqu’à «La dévotion de la croix» (1953), une adaptation de Calderon de La Barca par Camus, que, malade, il dirige jusqu’à son dernier souffle, en passant par le «Tartuffe» (1945) ou encore «L’île de la raison» de Marivaux.
Puis, c’est le cinéma, dès le début des années 1930. Le cheveu noir, enroulé sur le front en accroche-cœur, et cette voix suave, un brin caverneuse, qui s’échappe des lèvres à peine entrouvertes et murmure «mon ange» à la belle Garance, ainsi s’avance sur l’écran de nos mémoires l’inoubliable Lacenaire des «Enfants du paradis» (1944) de Marcel Carné. Comédien racé et homme du monde, Marcel Herrand a, dans la vie comme sur scène ou à l’écran, cette souveraine élégance des dandys fin de siècle et, grâce à sa voix en forme de mélopée, un magnétisme de charmeur de serpents.
Aussi n’est-il pas surprenant qu’on lui confie souvent des rôles d’aristocrates ou même de souverains. Il est ainsi le tsar Nicolas 1er dans «Le père Serge (1945) de Lucien Ganier-Raymond, d’après Tolstoï, mais aussi le chevalier Renaud des «Visiteurs du soir» (1942) de Marcel Carné, qui doit épouser la douce Anne, incarnée par Marie Déa, courtisée par le ménestrel Alain Cuny, envoyé par le diable. Marcel Herrand a toute la morgue nécessaire pour incarner le Grand d’Espagne Don Salluste de Bazan qui, dans «Ruy Blas» (1945) de Pierre Billon, d’après Hugo, veut se venger de la Reine d’Espagne, Danielle Darrieux, qui l’a disgracié, et toute la distinction du marquis de Fontaines, qui, dans «L’impasse des deux anges» (1948), le dernier film de Maurice Tourneur, doit épouser une vedette de music-hall interprétée par Simone Signoret. Et comment oublier le séduisant Rodolphe, aux manières princières qui, dans «Les mystères de Paris» (1943) de Jacques de Baroncelli, cache en réalité le grand-duc de Gérolstein? Même sans particule, il porte beau dans les costumes croisés du notable: c’est le financier qui courtise Odette Joyeux dans «Messieurs Ludovic» (1945) de Jean-Paul Le Chanois, le riche consul convoité par l’aventurière Marlene Dietrich dans «Martin Roumagnac» (1946) de Georges Lacombe, l’industriel égoïste qui s’oppose au mariage de sa fille, Dany Robin, avec Daniel Gélin dans «Une histoire d’amour» (1951) de Guy Lefranc, le dernier film de Louis Jouvet, ou encore ce sénateur américain qui, dans «La p...respectueuse» (1951) de Marcello Pagliero, veut sauver la mise à son neveu, qui a assassiné un Noir.
Même quand il s’encanaille, c’est pour revêtir, dans «Fantômas» (1946) de Jean Sacha, la cape et le frac d’un élégant «génie du crime» ou la redingote de Corentin, policier sans scrupule qui pourchasse le chef des chouans, alias Jean Marais, dans «Les chouans» (1947) de Henri Calef. Atteint d’un cancer, Marcel Herrand décède le 11 juin 1953 à Montfort-L’Amaury.
© Jean-Pascal LHARDY

1932 | Le jugement de minuit – de André Charlot & Alexander Esway avec Fernandel |
1935 | Le domino vert – de Herbert Selpin & Henri Decoin avec Danielle Darrieux |
1941 | Le pavillon brûle – de Jacques de Baroncelli avec Michèle Alfa |
1942 | Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay
avec Michèle Alfa
Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment Les visiteurs du soir – de Marcel Carné avec Jules Berry |
1943 | Les mystères de Paris – de Jacques de Baroncelli avec Yolande Laffon |
1944 | Les enfants du paradis – de Marcel Carné
avec Arletty
Film en 2 parties 1 : Le boulevard du crime 2 : L’homme en blanc |
1945 | Le père Serge – de Louis Ganier-Raymond
avec Louis Salou
Étoile sans lumière – de Marcel Blistène avec Edith Piaf Messieurs Ludovic – de Jean-Paul Le Chanois avec Julien Carette |
1946 | Ruy Blas – de Pierre Billon
avec Jean Marais
Martin Roumagnac – de Georges Lacombe avec Marlene Dietrich Les chouans – de Henri Calef avec Madeleine Robinson L’homme traqué – de Robert Bibal avec Louise Carletti Fiacre 13 / Le fiacre n° 13 ( il fiacre N. 13 ) de Raoul André & Mario Mattoli avec Ginette Leclerc |
1947 | Fantômas – de Jean Sacha avec Simone Signoret |
1948 | L’impasse des deux anges – de Maurice Tourneur
avec Paul Meurisse
Le mystère de la chambre jaune – de Henri Aisner avec Hélène Perdrière Les derniers jours de Pompei – de Marcel L’Herbier & Paolo Moffa avec Micheline Presle |
1949 | Le parfum de la dame en noir – de Louis Daquin
avec Serge Reggiani
On n’aime qu’une fois – de Jean Stelli avec Renée Faure |
1950 | Pas de pitié pour les femmes – de Christian Stengel
avec Simone Renant
Les loups chassent la nuit ( la ragazza di Trieste ) de Bernard Borderie avec Carla Del Poggio |
1951 | Une histoire d’amour – de Guy Lefranc
avec Dany Robin
La putain respectueuse / La p… respectueuse – de Marcello Pagliero & Charles Brabant avec Barbara Laage Fanfan la Tulipe – de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida |