![]() 1937 Lumières de Paris – de Richard Pottier avec Tino Rossi, Georges Flateau & Julien Carette | ![]() 1940 Le pavillon brûle – de Jacques de Baroncelli avec Jean Marais, Pierre Renoir & Elina Labourdette | ![]() 1942 À la Belle Frégate – de Albert Valentin avec René Dary, René Lefèvre, Julien Carette & Paul Azaïs | ![]() 1951 Agence matrimoniale – de Jean-Paul le Chanois avec Bernard Blier, Julien Carette & Marcelle Praince | ||
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Michèle Alfa naît Joséphine Blanche Alfréda le 20 août 1911, dans la commune de Gujan-Mestras. Elle est reconnue par sa mère le 3 Juin 1914 et devient Joséphine Blanche Alfréda Couzinet, puis Joséphine Blanche Alfréda Bassegnot par reconnaissance de son père le 13 Juin 1917, nom de famille rectifié en Bassignot par jugement le 10 Novembre 1937. Adolescente, à Paris, qu’elle découvre sa vocation et suit les cours de Raymond Rouleau avant de commencer ses premières tournées théâtrales. Elle entreprend une carrière cinématographique en parallèle, avec tout d’abord des rôles secondaires dont celui, en 1932, d’une des cinq filles de Dranem, le veuf surnommé «La Poule» dans la comédie sans prétention du même nom de René Guissart. En 1936 elle est standardiste dans «Trois…six…neuf…» dont la vedette est Renée Saint-Cyr. Mais en 1937 elle est la charmante compagne de Carlo Ferrari alias Tino Rossi, persécuté par son imprésario et ses fans dans le film de Richard Pottier avec Conchita Montenegro, «Les lumières de Paris». En 1938, face aux ambitions hégémoniques d’Hitler qui a déjà réalisé l’Anschluss et s’apprête à signer les accords de Munich, Michèle est de la distribution de deux films soutenant les vains efforts d’apaisement de la France. «Paix sur le Rhin» avec Françoise Rosay, mis en scène de Jean Choux, raconte les déchirements en 1918 d’une famille alsacienne qui aspire à la paix alors qu’un des fils, a fait la guerre sous l’uniforme allemand, et l’autre a porté «la tenue bleu horizon». «Ultimatum» de Robert Wiene, avec Erich von Stroheim, se passe quelques jours après l’attentat de Sarajevo, alors qu’un officier autrichien tente de sauver la vie de son ami Serbe. Mais la France déclare la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939, et le tournage du film «Le corsaire» de Marc Allégret, est abandonné.
Paradoxalement c’est l’occupation qui permet à Michèle Alfa d’être très appréciée du public tant au théâtre qu’au cinéma où elle tourne treize films. Citons en particulier son rôle de Mercedes, la fiancée d’Edmond Dantès joué par Pierre Richard-Willm, dans l’adaptation par Robert Vernay du «Comte de Monte Cristo». L’actrice interprète aussi des rôles emblématiques de l’époque: «L’ange de la nuit» (1943) de André Berthomieu, où elle se sacrifie pour Jean-Louis Barrault, un soldat revenu aveugle de la guerre; et «Jeannou» (1943), où elle incarne une jeune Périgourdine qui préfère sa terre natale au mirage parisien. Mais l’occupation pour Michèle c’est aussi devenir en 1940, la compagne d’un ancien musicien de jazz dans le Paris d’avant guerre, qui sous l’uniforme de la «Wehrmacht» a été nommé responsable des théâtres parisiens. Il l’installe dans l’appartement du dramaturge Henri Bernstein réfugié à New-York, mais avant d’être muté, l’officier allemand profite cependant de ses fonctions pour aider des artistes d’origine juive dont Henri Murray, le père de Anouk Aimée. Puis Michèle épouse en mai 1942 Paul Meurisse qui évoquera les faits dans ses mémoires «Les éperons de la liberté» (1979).
Divorcée en 1946, Michèle tourne encore quatre films dont «Quartier chinois» (1945) avec Sessue Hayakawa en chef de la pègre et «Agence Matrimoniale» (1951) de Jean-Paul Le Chanois, où femme délaissée et meurtrie, elle épouse un brave homme interprété par Bernard Blier. Remariée en 1959 avec Philippe Plouvier, un administrateur de sociétés, Michèle Alfa se produit sur les planches jusqu’au milieu des années soixante. La comédienne décède le 24 août 1987, au Vésinet, commune résidentielle de la banlieue ouest de Paris.
© Caroline HANOTTE

1932 | La belle aventure – de Roger Le Bon & Reinhold Schünzel
avec Lucien Baroux
La poule – de René Guissart avec Dranem |
1933 | CM Le témoin – de Pierre de Cuvier avec Jacques Maury |
1935 | Barcarolle – de Gerhard Lamprecht & Roger Le Bon avec Pierre Richard-Willm |
1936 | Trois…six…neuf… – de Raymond Rouleau
avec Jean Wall
CM Vie à crédit – de Pierre Boyer avec Maurice Bringo |
1937 | La dame de pique – de Fédor Ozep
avec André Luguet
Ramuntcho – de René Barberis avec Line Noro Lumières de Paris – de Richard Pottier avec Tino Rossi |
1938 | Ultimatum – de Robert Wiene
avec Erich von Stroheim
Adrienne Lecouvreur – de Marcel L’Herbier avec Yvonne Printemps Paix sur le Rhin – de Jean Choux avec John Loder Le prince Bouboule – de Jacques Houssin avec Georges Milton |
1939 | Le corsaire – de Marc Allégret
avec Louis Jourdan
Inachevé |
1940 | Le pavillon brûle – de Jacques de Baroncelli avec Jean Marais |
1941 | Fièvres – de Jean Delannoy
avec Tino Rossi
Le dernier des six – de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay |
1942 | Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay
avec Pierre Richard-Willm
Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment La femme que j’ai le plus aimée – de Robert Vernay avec André Luguet Port d’attache – de Jean Choux avec René Dary La neige sur les pas – de André Berthomieu avec Pierre Blanchar Le lit à colonnes – de Roland Tual avec Odette Joyeux À la Belle Frégate – de Albert Valentin avec Julien Carette |
1943 | L’ange de la nuit – de André Berthomieu
avec Jean-Louis Barrault
Le secret de madame Clapain – de André Berthomieu avec Fernand Charpin L’homme qui vendit son âme – de Jean-Paul Paulin avec Robert Le Vigan Jeannou – de Léon Poirier avec Thomy Bourdelle L’aventure est au coin de la rue – de Jacques Daniel-Norman avec Raymond Rouleau |
1944 | DO De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain – de Sacha Guitry
Seulement voix |
1945 | Quartier Chinois – de René Sti avec Sessue Hayakawa |
1946 | Erreur judiciaire – de Maurice de Canonge avec Yves Brainville |
1948 | Sombre dimanche – de Jacqueline Audry avec Paul Bernard |
1950 | Premières armes – de René Wheeler avec Julien Carette |
1951 | Agence matrimoniale – de Jean-Paul le Chanois
avec Bernard Blier
Remerciements à Jean-Pascal Constantin pour l’acte de naissance. |