![]() 1938 Clodoche / Sous les ponts de Paris – de Raymond Lamy avec Jules Berry, Pierre Larquey & Jean Dunot | ![]() 1939 Yamilé sous les cèdres – de Charles d’Espinay avec Charles Vanel, José Noguéro & Jacques Dumesnil | ![]() 1939 Saturnin de Marseille – de Yvan Noé avec Gorlett, René Lestelly, Pierre Alcover & Jacques Varennes | ![]() 1946 La rose de mer – de Jacques de Baroncelli avec Fernand Ledoux, Roger Pigaut & René Génin | ||
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Cette blonde diaphane naît le 19 Juillet 1916 dans une famille de comédiens, puisque son père est l’acteur Henri Bosc. Sa maman, Cécile Guyon est elle aussi actrice, fille et petite fille de comédiens. Avec un tel lignage, il semble évident à la petite Marie Danviolet qu’elle sera un jour elle aussi une actrice. Ce qu’elle fit. La jeune comédienne eut à la fois de la chance et de la malchance. De la chance parce que son type féminin de blonde évanescente, parfois souffreteuse et souvent pleurnicheuse avait été mis à la mode durant les années trente par des comédiennes aussi illustres et respectées que Madeleine Renaud, Madeleine Ozeray et quelques autres fragilités blondes des planches et des écrans. Lorsqu’en 1939, la guerre une nouvelle fois recommence, les débuts de jeunes premières ne font plus partie des préoccupations parisiennes. Denise Bosc entre à la Comédie Française dans ce climat de disette propre à l’occupation. Nous sommes en 1942. Elle y reste durant tout le reste de la guerre. Bien évidemment, le cinéma est ralenti plus encore que le théâtre puisque l’on manque là aussi de tout et la France fait peut-être d’excellents films durant ces années difficiles mais elle en fait peu.
Denise Bosc n’a pas eu le temps de devenir une vedette avant la guerre, elle avait débuté en 1937, mais dans des films relativement mineurs. Elle doit donc se contenter de quelques rôles dans l’ombre des stars restées crânement à Paris plutôt que de fuir à Hollywood ou sous le libre soleil provençal tourner pour Marcel Pagnol. Ces débuts dans des films discrets avaient pourtant été très prometteurs. Reçue première au concours d’entrée du conservatoire, elle se fait renvoyer au cours de sa première année, car déjà le cinéma l’accaparait trop pour suivre les cours d’une manière suffisamment assidue. Lorsque la liberté revint une nouvelle fois, Denise Bosc a presque trente ans, il est un peu tard pour débuter. Mais heureusement, elle s’est fait une très confortable réputation au théâtre. Le travail ne lui manquerait pas. Et qui de plus est, elle découvrirait le grand amour entre deux représentations avec l’acteur Robert Marcy, lui aussi descendant de fière lignée car on compte l’illustre Rachel au nombre de ses ancêtres. Le couple aura deux fils, Christophe Marx devenu médecin, et Renaud Marx devenu comédien.
La guerre a malgré tout eu une incidence positive sur la carrière de Denise Bosc. Pour cause d’embargo hitlérien, la France est privée durant cinq longues années de films américains, mais pas des photos des nouvelles stars outre atlantique. Denise est mise a contribution dans cette déferlante de bobines et prête aimablement sa voix à quelques grandes dames hollywoodiennes dont Lana Turner, Irene Dunne, Olivia de Havilland ou Deanna Durbin. En 1957, le couple créé sa propre compagnie théâtrale et se fait un point d’honneur de présenter uniquement des créations. Les accueils critiques furent souvent louangeurs pour les spectacles et toujours dithyrambiques pour Denise Bosc qui était devenue une très grande dame des planches. Nombre de fins connaisseurs la comparent toujours à son avantage à Madeleine Renaud et même à Edwige Feuillère. Octogénaire, Denise était encore en scène, éblouissante et si juste dans «La confiance» de Jean-Luc Jeener. Mais peu à peu un malaise s’installe, de représentation en représentation la comédienne semble s’égarer, se retrouver et se perdre encore. Un soir elle doit renoncer. Atteinte d’une tumeur au cerveau qui peu à peu embrumait son art et son métier, Denise Bosc, privée de sa passion, s’éteint dans son cher Paris qui l’avait tant fêtée, moins d’un an plus tard le 9 mars 2002.
© Céline COLASSIN

1937 | Le fauteuil quarante-sept – de Fernand Rivers
avec André Lefaur
Maman Colibri – de Jean Dréville avec Jean-Pierre Aumont Les filles du Rhône – de Jean-Paul Paulin avec Madeleine Sologne |
1938 | Clodoche / Sous les ponts de Paris – de Raymond Lamy avec Pierre Larquey |
1939 | Yamilé sous les cèdres – de Charles d’Espinay
avec Charles Vanel
Saturnin de Marseille / Saturnin – de Yvan Noé avec Pierre Alcover La vie privée d’Elizabeth d’Angleterre ( the private lives of Elizabeth and Essex / Elizabeth and Essex / Elizabeth the queen / the knight and the lady ) de Michael Curtiz avec Errol Flynn Seulement voix française de Olivia de Havilland |
1940 | Mon épouse favorite / Mon épouse préférée / Ma femme préférée ( my favorite wife ) de
Garson Kanin avec Gail Patrick
Seulement voix française de Irene Dunne |
1944 | Les caves du Majestic – de Richard Pottier avec Albert Préjean |
1945 | La dame du lac ( lady in the lake ) de Robert Montgomery
avec Audrey Totter
Seulement voix française de Jayne Meadows |
1946 | La rose de mer – de Jacques de Baroncelli avec Fernand Ledoux |
1947 | Une nuit à Tabarin – de Carl Lamac
avec Robert Dhéry
Le pays du dauphin vert ( Green Dolphin Street ) de Victor Saville avec Van Heflin Seulement voix française de Lana Turner Eternel tourment ( Cass Timberlane ) de George Sidney avec Zachary Scott Seulement voix française de Lana Turner |
1949 | La cage aux filles – de Maurice Cloche avec Noël Roquevert |
1952 | Manon des sources – de Marcel Pagnol avec Raymond Pellegrin |
1953 | Les chevaliers de la table ronde ( knights of the round table ) de Richard Thorpe
avec Robert Taylor
Seulement voix française de Anne Crawford |
1954 | Le masque de fer ( il prigioniero del rey ) de Giorgio Venturini
avec Pierre Cressoy
Seulement voix française Hélène de Troie ( Helen of Troy / Elena di Troia ) de Robert Wise avec Stanley Baker Seulement voix française |
1956 | Marqué par la haine ( somebody up there likes me ) de Robert Wise
avec Sal Mineo
Seulement voix française de Eileen Heckart |
1960 | La vallée des pharaons ( il sepolcro dei re / Cleopatra’s daughter ) de Fernando Cerchio &
Anton Giulio Majano
avec Debra Paget
Seulement voix française |
1971 | DA Lucky Luke – de René Goscinny
Seulement voix |
1975 | Les œufs brouillés – de Joël Santoni avec Jean Carmet |
1997 | CM Nature morte – de Isabelle Singer |
2001 | CM Léna et sa vieille – de Marie Halopeau avec Delphine Blamont |