![]() 1959 La vengeance de Hercule (la vendetta di Ercole) de Vittorio Cottafavi avec Gaby André & Broderick Crawford | ![]() 1961 Maciste, l’homme le plus fort du monde (Maciste, l’uomo più forte del mondo) de Antonio Leonviola avec Moira Orfei | ![]() 1963 L’enfer de Gengis Khan (Maciste nell’inferno di Gengis Khan) de Domenico Paolella avec Gloria Milland | ![]() 1964 Kindar, prince du désert (Kindar l’invulnerabile) de Osvaldo Civirani avec Rosalba Neri & Mimmo Palmara | ||
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Dans les années 50 et 60, les culturistes sur le déclin savaient où se reconvertir: dans le péplum. Ce genre réjouissant, pour les amateurs de second degré et les fans de «nanars», contait des histoires tenant du conte de fées et de la fable mythologique, se déroulant dans une Antiquité de fantaisie. Et il avait besoin de colosses bien bâtis pour incarner les héros musclés de ces récits, les Hercule, Maciste et autres Ursus. Mark Forest, né le 6 janvier 1933, est l’un de ces athlètes. Comme ses collègues, Steve Reeves, Kirk Morris ou Ed Fury, il fréquente d’abord, dès l’adolescence, l’univers des «bodybuilders». Il y gagne ses galons, emportant notamment le titre de «Mister Muscle Beach». Mae West, dont on connaît le goût pour les biceps des messieurs, l’engage même dans sa troupe d’Apollons.
Les producteurs de cinéma s’intéressent aussi à ce costaud au physique viril. S’ils ne le retiennent pas pour jouer Tarzan, ils le voient bien en rival de Steve Reeves, qui domine alors le péplum. Il commence donc, en 1960, une brève carrière au cinéma, qui ne dure pas plus de cinq ans. Il y interprète les héros classiques du péplum, à commencer par Maciste. Imaginé par Gabriele d’Annunzio, et d’abord incarné, dans le film «Cabiria», par Bartolomeo Pagano, qui lui consacre toute sa carrière, ce personnage à la force prodigieuse joue les redresseurs de torts à l’écran jusque dans les années 70. Mark Forest joue le rôle à sept reprises, encore que la comparaison entre les génériques des différentes versions puisse prêter à confusion. Ainsi, dans «Le retour des titans» (1963), de Michele Lupo, le héros est appelé Maciste dans le film original (italien) et Goliath dans la version américaine. De même, il se nomme Maciste dans le film italien de Domenico Paollela, «Maciste contre les Mongols» (1963) et Hercule dans la version américaine.
Les scénarios s’inspirent parfois de la mythologie, comme dans «La vengeance d’Hercule» (1959), de Vittorio Cottafavi, où Mark Forest, parvenu au terme de ses douze travaux, doit encore terrasser Cerbère, gardien des Enfers. Surgissent alors, dans ces histoires, un Maciste ou un Hercule qui semblent tombés du ciel. Que fait Maciste dans l’Egypte du 5ème siècle avant J.-C., dominée alors par les Perses: «Le géant de la vallée des Rois» (1960) de Carlo Campogalliani? On n’en sait rien, mais il arrive à point nommé pour sauver un pharaon des griffes de sa perfide belle-mère incarnée par Chelo Alonso. Semblant immortel, Maciste franchit les siècles et se retrouve au moyen-âge, où il est envoyé au secours d’une princesse enlevée par les fils de Gengis Khan dans «Maciste contre les Mongols» (1963), de Domenico Paolella, déjà cité. Mais Mark Forest interprète aussi d’autres personnages, comme le garde du corps de la reine de Sparte dans «Hélène, reine de Troie» (1964), de Giorgio Ferroni, un gladiateur dans «Le gladiateur magnifique» (1964), de Alfonso Brescia ou encore le fils d’un sultan nommé Kindar, que ses pouvoirs magiques rendent invulnérable, dans «Kindar prince du désert» (1965), de Osvaldo Civirani.
Abandonnant le cinéma après ce film, Mark Forest se découvre une autre passion, celle du bel canto. Etudiant le chant avec le ténor Giovanni Millo, du Met de New York, il se produit sur les scènes d’opéra et enseigne lui-même le chant, non à des artistes lyriques, mais à des chanteurs de variétés, comme Katey Sagal, ou à des rockers, comme Jackson Browne. C’est à Arleta, quartier de la ville de Los Angeles, que Mark Forest nous a quitté le 7 janvier 2022.
© Jean-Pascal LHARDY

1954 | L’Egyptien ( the Egyptian ) de Michael Curtiz avec Bella Darvi |
1959 | La vengeance de Hercule ( la vendetta di Ercole / Goliath and the dragon ) de Vittorio Cottafavi avec Gaby André |
1960 | Le géant de la vallée des rois / Maciste dans la vallée des pharaons ( Maciste nella valle dei Re ) de Carlo Campogalliani avec Chelo Alonso |
1961 | Maciste, l’homme le plus fort du monde ( Maciste, l’uomo più forte del mondo ) de Antonio
Leonviola avec Moira Orfei
Maciste, le gladiateur le plus fort du monde ( Maciste, il gladiatore più forte del mondo ) de Michele Lupo avec Scilla Gabel |
1963 | Le retour des titans ( Maciste, l’eroe più forte del mondo ) de Michele Lupo
avec José Greci
Maciste contre les Mongols ( Maciste contro i Mongoli ) de Domenico Paolella avec Maria Grazia Spina Maciste, gladiateur de Sparte / Maciste et les cent gladiateurs ( Maciste, gladiatore di Sparta ) de Mario Caiano avec Marilù Tolo L’enfer de Gengis Khan / Maciste dans l’enfer de Gengis Khan ( Maciste nell’inferno di Gengis Khan ) de Domenico Paolella avec Gloria Milland Hercule contre les fils du soleil ( Ercole contro i figli del sole ) de Osvaldo Civirani avec Anna-Maria Pace |
1964 | Hélène, reine de Troie / Maciste et la reine de Troie / Le lion de Thèbes ( leone di Tebe /
the lion of Thebes ) de Giorgio Ferroni
avec Yvonne Furneaux
Le gladiateur magnifique ( il magnifico gladiatore ) de Alfonso Brescia avec Marilù Tolo Kindar, prince du désert ( Kindar l’invulnerabile / Kindar the invulnerable ) de Osvaldo Civirani avec Rosalba Neri |