![]() 1941 Nous les gosses – de Louis Daquin avec Louise Carletti, Gilbert Gil, Pierre Larquey & André Brunot | ![]() 1945 Patrie – de Louis Daquin avec Pierre Blanchar, Maria Mauban, Lucien Nat, Jean Desailly & Nathalie Nattier | ![]() 1948 Le point du jour – de Louis Daquin avec Jean Desailly, René Lefèvre & Marie-Hélène Dasté | ![]() 1963 La foire aux cancres – de Louis Daquin avec Sophie Desmarets, Dominique Paturel & Christian Marin | ||
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Ce qui fait la force et l’unité de l’œuvre de Louis Daquin, ce sont les convictions qui irriguent ses films. Les idées progressistes du cinéaste, qui adhère au parti communiste en 1941, se manifestent d’abord dans ses activités. En effet, durant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la Résistance, aux côtés des communistes, et participe au Comité de libération du cinéma français, présidé par l’acteur Pierre Blanchar. Après le conflit, il fonde, avec d’autres, ou dirige, des organismes liés au parti communiste ou à la CGT, comme la Coopérative générale du cinéma français (CGCF), qui s’oriente vers la production, ou le syndicat des techniciens de la profession cinématographique. Ses convictions de gauche, on les retrouve aussi dans ses documentaires, dont certains, comme «Les lendemains qui chantent» (1946), qui célèbrent la gloire du parti de Maurice Thorez, sont commandés par les communistes ou par la CGT, ce qui revient au même, à l’image de «La grande lutte des mineurs» (1948), qui évoque les grèves de 1947 et 1948.
Cette sensibilité progressiste se retrouve enfin dans beaucoup des films de Louis Daquin. Né le 30 mai 1908, il vient au cinéma après des études juridiques et commerciales. D’abord assistant réalisateur, pour Abel Gance ou Jean Grémillon, il réalise son premier film en 1938, choisissant d’adapter, avec Gerhard Lamprecht, l’un des plus célèbres romans de Dostoievsky, «Le joueur». Ses idées s’affichent davantage dans son second film, «Nous les gosses» (1941). On y voit, en effet, des enfants se cotiser pour aider l’un des leurs à payer une vitre brisée par un ballon. La nécessité de la solidarité, valeur humaniste s’il en est, est la principale leçon du film. «Les frères Bouquinquant», un film de 1947, tiré d’un roman de Jean Prévost, qui meurt dans les maquis du Vercors, en 1944, insiste, entre autres thèmes, sur les rapports difficiles et complexes entre le prolétariat et la bourgeoisie.
De son côté, «Le point du jour» (1948), qui donne l’un de ses premiers rôles importants à Michel Piccoli, dépeint le quotidien pénible des mineurs, à l’orée du XXe siècle. Quant au film «Les chardons du Barangan» (1957), d’après un livre de Panaït Istrati, il est tourné en Roumanie et décrit la misère des paysans roumains, dans la première décennie du XXe siècle, soumis à la tyrannie des grands propriétaires terriens. Ce vif intérêt pour les questions sociales n’empêche pas Louis Daquin de réaliser des films de divertissement: des intrigues policières, comme «Madame et le mort» (1942), tiré d’un roman de Pierre Véry; une adaptation de Simenon, «Le voyageur de la Toussaint» (1942), avec Jean Desailly ou «Le parfum de la dame noir» (1949), d’après Gaston Leroux, avec Serge Reggiani dans le rôle de Rouletabille. À noter encore, dans ce registre, la version de Louis Daquin du roman de Maupassant, «Bel-Ami» (1954), avec, dans le rôle principal, Jean Danet, le futur créateur des Tréteaux de France.
Malgré ces travaux plus alimentaires, Louis Daquin reste perçu comme un cinéaste engagé, ce qu’il est sans conteste. Cette réputation rend les producteurs frileux et compromet le financement de ses projet. Après un dernier film, en 1963, «La foire aux cancres», sur un scénario de Pierre Tchernia, Louis Daquin, qui est aussi scénariste, s’oriente vers la production, qu’il dirige dans quelques films, comme «Paris brûle-t-il» (1965), de René Clément ou «Dernier domicile connu» (1970), de José Giovanni. Il fait aussi l’acteur, tenant de petits rôles dans quelques films. Louis Daquin décède à Paris le 2 octobre 1980.
© Jean-Pascal LHARDY

1933 | La rue sans nom – de Pierre Chenal
avec Pola Illéry
Seulement assistant réalisateur |
1935 | Crime et châtiment – de Pierre Chenal
avec Harry Baur
Seulement assistant réalisateur |
1936 | L’homme de nulle part / Feu Mathias Pascal – de Pierre Chenal
avec Pierre Blanchar
Seulement assistant réalisateur & interprétation Un grand amour de Beethoven / Beethoven – de Abel Gance avec Annie Ducaux Seulement assistant de production Les mutinés de l’Elseneur – de Pierre Chenal avec Winna Winifried Seulement assistant réalisateur |
1937 | La dame de pique – de Fédor Ozep
avec André Luguet
Seulement assistant réalisateur Gueule d’amour – de Jean Grémillon avec Jean Gabin Seulement assistant réalisateur & interprétation L’étrange monsieur Victor – de Jean Grémillon avec Raimu Seulement assistant réalisateur Hercule / l’incorruptible – de Alexander Esway & Carlo Rim avec Fernandel Seulement assistant réalisateur de quelques scènes – Non crédité |
1938 | Le joueur – de Gerhard Lamprecht & Louis Daquin
avec Viviane Romance
+ apparition L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Michèle Morgan Seulement assistant réalisateur |
1939 | Remorques – de Jean Grémillon
avec Madeleine Renaud
Seulement assistant réalisateur La tradition de minuit – de Roger Richebé avec Viviane Romance Seulement directeur de production |
1941 | Nous les gosses – de Louis Daquin
avec Louise Carletti
+ adaptation & scénario |
1942 | Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin
avec Assia Noris
Madame et le mort – de Louis Daquin avec Renée Saint-Cyr |
1943 | Adieu Léonard / La bourse ou la vie – de Pierre Prévert
avec Charles Trénet
Seulement interprétation Premier de cordée – de Louis Daquin avec Irène Corday DO Autour d’un film de montagne – de Alain Pol Seulement apparition |
1944 | DO Au cœur de l’orage – de Jean-Paul Le Chanois
Seulement production |
1945 | Patrie – de Louis Daquin
avec Maria Mauban
+ adaptation & scénario La bataille du rail – de René Clément avec Jean Clarieux Seulement production DO Le six juin à l’aube – de Jean Grémillon Seulement production |
1946 | Voyage surprise – de Pierre Prévert
avec Maurice Baquet
Seulement production Parade du rire – de Roger Verdier avec Claude Dauphin Seulement production DO Nous continuons la France / La France continue – de Louis Daquin avec Maurice Thorez DO Les lendemains qui chantent – de Louis Daquin avec Louis Aragon |
1947 | Les frères Bouquinquant – de Louis Daquin
avec Madeleine Robinson
+ adaptation & scénario DO Au service de la France et de la République – de Louis Daquin avec Paul Eluard + apparition |
1948 | Le point du jour – de Louis Daquin
avec Marie-Hélène Dasté
+ adaptation, scénario & apparition Meilleur réalisateur au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie L’école buissonnière – de Jean-Paul Le Chanois avec Bernard Blier Seulement production DO La grande lutte des mineurs – de Louis Daquin DO Le cinéma français en lutte contre les accords Blum-Byrnes / Manifestation du 5 janvier – de ? Seulement apparition |
1949 | Le parfum de la dame en noir – de Louis Daquin
avec Serge Reggiani
DO La bataille de la vie – de Louis Daquin avec Eugénie Cotton DO Congrès mondial des partisans de la paix / L’oiseau blanc – de Louis Daquin avec Frédéric Joliot-Curie DO Discours de Gabriel d’Arboussier au 1er congrès mondial des partisans de la paix – de Louis Daquin avec Gabriel d’Arboussier |
1950 | Maître après dieu – de Louis Daquin
avec Pierre Brasseur
+ production Trois femmes / Trois femmes, trois âmes – de André Michel avec Jacques François Seulement production DO Hommage à Lénine – de Louis Daquin DO Ça c’est du cinéma ! – de Raymond Bardonnet & Claude Accursi Seulement production |
1951 | Agence matrimoniale – de Jean-Paul Le Chanois
avec Yolande Laffon
Seulement production DO La paix vaincra ( pokój zwyciezy swiat ) de Louis Daquin, Joris Ivens & Jerzy Bossak |
1952 | Trois femmes / Trois femmes, trois âmes – de André Michel
avec Catherine Erard
Seulement production |
1953 | L’œil en coulisses – de André Berthomieu
avec Nicole Maurey
Seulement interprétation & production |
1954 | Bel Ami – de Louis Daquin
avec Anne Vernon
+ adaptation & scénario Bel Ami ( Bel-Ami der frauenheld von Paris ) de Louis Daquin avec Johannes Heesters + adaptation & scénario – Version allemande de « Bel Ami » Votre dévoué Blake – de Jean Laviron avec Eddie Constantine Seulement production |
1956 | Les copains du dimanche / Dimanche nous volerons – de Henri Aisner
avec Jean-Paul Belmondo
Seulement production |
1957 | Les chardons du Baragan ( ciulinii baraganului ) de Louis Daquin
avec Nuta Chirlea
+ scénario Le beau Serge – de Claude Chabrol avec Jean-Claude Brialy Seulement production Les fanatiques – de Alex Joffé avec Pierre Fresnay Seulement production |
1958 | CM Paris mange son pain – de Pierre Prévert
avec Paul Grimault
Seulement interprétation |
1959 | Les arrivistes / La rabouilleuse – de Louis Daquin
avec Jean-Claude Pascal
+ adaptation & scénario Trübe wasser / Die im trüben fischen – de Louis Daquin avec Erika Pelikowsky + adaptation & scénario – Version allemande de «Les arrivistes» |
1960 | CM Machine mon amie – de Louis Daquin |
1962 | CM Parallèles – de Louis Daquin |
1963 | La foire aux cancres – de Louis Daquin
avec Sophie Desmarets
+ adaptation & scénario DO La grande grève des mineurs – de Louis Daquin |
1964 | DO Naissance d’une cité – de Louis Daquin
+ auteur du commentaire |
1965 | Paris brûle-t-il ? – de René Clément
avec Leslie Caron
Seulement apparition & directeur de production de la deuxième équipe |
1966 | Un homme de trop – de Costa-Gavras
avec Charles Vanel
Seulement supervision de la production |
1969 | TV Café du Square – de Louis Daquin
avec Catherine Allégret
Série – Réalisation de 30 épisodes & apparition dans un épisode |
1970 | Dernier domicile connu – de José Giovanni
avec Marlène Jobert
Seulement directeur de production Léa l’hiver / Meurtre à Ibiza – de Marc Monnet avec Jacques Higelin Seulement interprétation |
1973 | CM L’agression – de Frank Cassenti
avec Patrick Bouchitey
Seulement interprétation |
1974 | Section spéciale – de Costa-Gavras
avec Louis Seigner
Seulement interprétation CM La nuit du phoque – de Jean-Jacques Birgé & Bernard Mollerat avec Gilles Cohen Seulement interprétation |
1975 | Beyrouth, Ô Beyrouth ( Beirut oh Beirut / Beyrouth ya Beyrouth / بيروت يا بيروت ) de Maroun
Bagdadi avec Mireille Maalouf
Seulement production |
1976 | CM Larga noche – de Paco Periñán
avec Luis Hostalot
Seulement interprétation |
1977 | La tortue sur le dos – de Luc Béraud
avec Bernadette Lafont
Seulement voix DO Jacques Prévert – de Jean Desvilles avec Maurice Baquet Seulement apparition |
1978 | Mais où est donc Ornicar ? – de Bertrand Van Effenterre
avec Geraldine Chaplin
Seulement interprétation CM Beauséjour – de Luc Martin avec Emmanuel Vezin Seulement interprétation |
1979 | En l’autre bord – de Jérôme Kanapa
avec Françoise Lebrun
Seulement interprétation Remerciements à Jean-Pascal Constantin pour les actes d’état-civil & la filmographie |