Emilie Dequenne

Née le 29 août 1981 à Belœil en Belgique, Emilie Dequenne décroche son baccalauréat tout en suivant des cours de théâtre à l’initiative de ses parents. Sur les conseils de sa tante, elle se présente au casting du film «Rosetta» des frères Luc et Jean-Pierre Dardenne. Avec ce personnage de jeune fille qui vit avec sa mère alcoolique dans une roulotte à la recherche d’un travail, elle crève littéralement l’écran. Présenté au Festival de Cannes 1999, sous la présidence de David Cronenberg, le film «Rosetta» remporte la Palme d’or et Emilie est lauréate, ex-aequo avec Séverine Caneele, du prix d’interprétation féminine.

La carrière de Emilie Dequenne est définitivement lancée. Elle intègre la distribution de l’adaptation de la l’histoire de la bête Gévaudan, «Le pacte des loups» (2000) de Christophe Gans, avec Samuel Le Bihan où elle joue la fille de Jean Yanne et la sœur de Vincent Cassel. En 2001, elle interprète «La femme de ménage» de Jean-Pierre Bacri dans le film éponyme réalisé par Claude Berri. À la télévision, elle participe au biopic de «Jean Moulin» (2002) de Yves Boisset avec Charles Berling. Après ces tournages successifs, elle donne naissance le 17 juillet 2002 à sa fille unique Milla dont le père est le DJ Alexandre Savarese. En 2014, elle épouse le comédien Michel Ferraci qui demeure son compagnon jusqu’à la fin de sa vie. À deux reprises, elle est la partenaire de Philippe Torreton dans «L’équipier» (2003) de Philippe Lioret et «Le Grand Meaulnes» (2005) de Jean-Daniel Verhaeghe. Elle retrouve Samuel Le Bihan au cinéma dans «Le Pont du roi Saint-Louis» (2003) avec aussi Robert de Niro et à la télévision dans «Obsession(s)» (2009). Elle fait également ses débuts sur scène dans «Mademoiselle Julie» (2006) de August Strindberg avec Bruno Wolkowitch.

En 2008, Emilie Dequenne est sollicitée par André Téchiné qui lui offre le rôle-titre de «La fille du RER», sur une agression antisémite simulée. Au théâtre, elle est la partenaire de Hélène Vincent dans «Alexandra David-Neel, mon Tibet» de Michel Lengliney. À Cannes, elle décroche le prix d’interprétation dans la section «Un Certain regard» pour «À perdre la raison» (2011) de Joachim Lafosse où elle compose une mère qui tue ses cinq enfants. À deux reprises, elle est dirigée Marc Fitoussi dans «La vie d’artiste» (2007) et «Maman a tort» (2015) et par son compatriote belge Lucas Belvaux dans «Pas son genre» (2013) et «Chez nous» (2016). Elle est la partenaire de Jean Dujardin dans «Möbius» (2012) de Eric Rochant et de Albert Dupontel dans «Au revoir là-haut» (2016). Elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour «Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait» (2019) de Emmanuel Mouret. Elle décroche son quatrième Magritte, pour «Close» (2021) de Lukas Dhont

Dès la fin de l’été 2023, Emilie Dequenne est contrainte de quitter le tournage «La vie devant nous» de Olivier Meys distribué sous le titre «L’été de Jahia». Atteinte d’un cancer rare, le corticosurrénalome, elle communique sur les réseaux sociaux sur l’évolution de sa maladie. En rémission en 2024, elle fait une apparition remarquée sur la Croisette et participe à un épisode de la série «Capitaine Marleau» auprès de Corinne Masiero. Après une récidive à la fin de l’année 2024, elle décède le 16 mars 2025, à Villejuif. Sa disparition soudaine cause une vive émotion notamment lors de ses obsèques célébrées au crématorium du Père-Lachaise à Paris, le Festival de Cannes lui dédie sa Sélection 2025.

© Olivier SINQSOUS