![]() 1949 Christophe Colomb (Christopher Colombus) de Frank MacDonald avec Fredric March & Kathleen Ryan | ![]() 1952 La treizième heure (the hour of thirteen) de Harold French avec Dawn Addams & Jack McNaughton | ![]() 1960 The hand – de Henry Cass avec Bryan Coleman, Reed De Rouen, Walter Randall, Tony Hilton & Harold Scott | ![]() 1971 Commando pour un homme seul (when eight bells toll) de Etienne Périer avec Anthony Hopkins | ||
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Dans ce cinéma de l’après-guerre, les Anglais ont souvent le visage de Derek Bond, où se lit une réserve mêlée de distinction. Il est en effet membre de cette cohorte distinguée, les Michael Redgrave, John Mills, Cecil Parker et autres Jack Hawkins. Ces gentlemen de l’écran donnent toute leur vérité aux personnages qui animent des films où la rigueur le dispute à l’humour, et dont l’unité, très frappante, vient aussi des célèbres studios Ealing, qui en produisent beaucoup. Comme nombre de ses confrères, Derek Bond se sert d’un physique assez anonyme pour laisser ses personnages exprimer toutes leurs facettes. Nulle esbrouffe hollywoodienne dans ces compositions toujours justes, où l’acteur sait s’effacer derrière ses créations. Il doit peut-être à sa formation d’officier et à son séjour dans la fameuse académie militaire de Sandhurst cette prestance sans afféterie et cette aisance aristocratique.
Après des actions d’éclat durant la Seconde Guerre mondiale, qui lui valent la Military Cross, réservée alors aux officiers, Derek Bond, né le 26 janvier 1920, à Glasgow, aborde le cinéma en 1946. Et il commence sa carrière sur les écrans par un coup d’éclat, le rôle-titre du film de Alberto Cavalcanti, «Nicholas Nickleby» (1946), tiré du célèbre roman de Charles Dickens. Aux côtés de sir Cedric Hardwicke, dans le rôle de l’avare oncle Ralph, il interprète avec beaucoup de conviction ce jeune homme impécunieux, obligé de subvenir aux besoins de sa famille. Mais le film, qui aurait pu faire de l’acteur une star, ne rencontre pas le succès escompté. Même si, dans la suite de sa carrière, il décroche de nombreux rôles intéressants, Derek Bond aura rarement l’occasion, comme dans ce film, de se retrouver en tête d’affiche. Il est cependant en vedette dans «Poet’s pub» (1948), de Frederick Wilson, où il incarne un écrivain, soudain chargé de redresser les finances d’un pub ou dans «The quiet woman» (1950), de John Gilling, où il interprète un artiste se livrant à la contrebande d’alcool.
On le voit ainsi en officier dans «Faibles femmes» (1948), de Roy Ward Baker, un film consacré aux interrogations d’une femme, Isabel Jeans, qui se demande comment elle pourrait mieux contribuer à l’effort de guerre. C’est aussi le capitaine Oates, qui, dans «L’aventure sans retour» (1948), de Charles Frend, participe à l’une des expéditions antarctiques menées par le capitaine Scott, John Mills, ou encore le major Bartlett dans la comédie de Robert Asher, «Norman Wisdom, journaliste» (1966). Les aristocrates conviennent aussi à la distinction innée de Derek Bond, qui campe ainsi Lord Richard Ilbury dans «L’oncle Silas» (1947), de Charles Frank, une sorte de version gothique de «Rebecca», avec une extraordinaire Katina Paxinou en gouvernante tyrannique; sir Christopher Lenhurst dans la comédie policière de Harold French «La treizième heure» (1952), avec Peter Lawford; ou encore Lord Charmley dans «Commando pour un homme seul» (1971), de Etienne Périer, avec Anthony Hopkins à ses débuts.
La réserve naturelle de Derek Bond n’exclut nullement un humour pince-sans-rire, qu’il exerce, en bon Anglais, dans maintes comédies: le voilà amoureux transi dans «Tony draws a horse» (1950), de John Paddy Carstairs, avec Cecil Parker, ou comédien soucieux de goûter un repos bien mérité dans «Love’s a luxury»« (1952), de Francis Searle. Dirigeant d’un syndicat d’acteurs bien connu, Derek Bond est aussi scénariste et dramaturge. Il est décédé le 15 octobre 2006, à Londres.
© Jean-Pascal LHARDY

1945 | Prisonnier de guerre / J’étais un prisonnier / Cœur captif ( the captive heart ) de Basil Dearden avec Michael Redgrave |
1946 | Nicholas Nickleby ( the life and adventures of Nicholas Nickleby ) de Alberto Cavalcanti avec Mary Merrall |
1947 | Les amour de Joanna Godden ( the loves of Joanna Godden ) de Charles Frend
avec Jean Kent
L’oncle Silas ( uncle Silas / the inheritance ) de Charles Frank avec Derrick De Marney |
1948 | Voyage brisé / L’atterrissage forcé / L’enfer blanc ( broken journey ) de Ken Annakin &
Michael C. Chorlton avec Phyllis Calvert
Faibles femmes ( the weaker sex ) de Roy Ward Baker avec Cecil Parker L’épopée du capitaine Scott / L’aventure sans retour ( Scott of the Antartic ) de Charles Frend avec Diana Churchill Poet’s pub – de Frederick Wilson avec Rona Anderson |
1949 | Marry me – de Terence Fisher
avec Susan Shaw
Christophe Colomb ( Christopher Colombus ) de Frank MacDonald avec Fredric March |
1950 | Tony draws a horse – de John Paddy Carstairs
avec Anne Crawford
The quiet woman – de John Gilling avec Dora Bryan |
1952 | Distant trumpet – de Terence Fisher
avec Jean Patterson
La treizième heure ( the hour of thirteen ) de Harold French avec Dawn Addams Love’s a luxury – de Francis Searle avec Zena Marshall |
1953 | Le roi de la pagaille ( trouble in store ) de John Paddy Carstairs
avec Margaret Rutherford
Tale of three women – de Thelma Connell & Paul Dickson avec David Horne Segment « Wedding gift’ story » |
1954 | L’étranger de Vénus ( stranger from Venus / immediate disaster / the venusian ) de Burt
Balaban avec Patricia Neal
Svengali – de Noel Langley avec Hildegard Knef CM Present for a bride – de ? avec Hazel Court |
1955 | Three cornered fate – de David MacDonald avec Maureen Swanson |
1956 | High terrace – de Henry Cass
avec Lois Maxwell
CM Behind the screen – de Michael Forster avec Ingrid Bergman Seulement apparition |
1957 | Rogue’s Yarn – de Vernon Sewell
avec Nicole Maurey
Inspecteur de service ( Gideon of Scotland Yard / Gideon’s day ) de John Ford avec Anna Lee Stormy crossing / Black tide – de C.M. Pennington-Richards avec John Ireland |
1960 | The hand – de Henry Cass avec Bryan Coleman |
1963 | Papillons de nuit ( Saturday night out ) de Robert Hartford-Davis
avec Heather Sears
Wonderful life / Swingers’ paradise – de Sidney J. Furie avec Susan Hampshire |
1965 | La racoleuse / La vie secrète d’une girl ( secrets of a windmill girl ) de Arnold L. Miller avec Pauline Collins |
1966 | Norman Wisdom, journaliste ( press for time ) de Robert Asher avec Norman Wisdom |
1971 | Commando pour un homme seul / De l’or pour les requins ( when eight bells toll ) de Etienne Périer avec Robert Morley |
1975 | Intimate reflections – de Don Boyd
avec Sally Anne Newton
Hijack! – de Michael Forlong avec Sally Forlong |
1997 | Visions ( blind sight ) de David L. Stanton avec Robert Vaughn |