1952 O Cangaceiro – de Lima Barreto avec Alberto Ruschel, Marisa Prado, Milton Ribeiro & Adoniran Barbosa | 1953 Yalis (Yalis, la vergine del roncador) de Francesco De Robertis & Leonardo Salmieri avec Ettore Manni | 1956 S.O.S. Noronha – de Georges Rouquier avec Jean Marais, Yves Massard, José Lewgoy & Nerio Bernardi | 1993 La troisième rive de la rivière (a terceira margem do rio) de Nelson Pereira dos Santos avec Ilya São Paulo | ||
Fille d’Oswaldo Orico, diplomate, écrivain et académicien célèbre, Vanja Orico (dont le véritable prénom est Evangelina) est née le 15 novembre 1931 à Rio de Janeiro, au Brésil. Alors qu’elle fait ses études en Italie, elle débute à l’écran en tenant un second rôle et en chantant dans «Les feux du music-hall» (1950) de Alberto Lattuada et Federico Fellini.
Vanja Orico devient une vedette trois ans plus tard grâce au film brésilien «O Cangaceiro» (1952) de Lima Barreto. Présenté au festival de Cannes en 1953, le film remporte le Prix International du film d’aventures. Par la suite, elle figure encore au générique de quatre autres productions mettant en scène des «cangaceiros», bandits nomades impitoyables, qui terrorisaient les plaines du nord-est du Brésil, actifs dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle et de la première moitié du vingtième siècle: «Lampiao, O Rei do Cangaço» (1964) de Carlos Coimbra, «Cangaceiros de Lampiao» (1967), du même réalisateur, «Jesuino Brilhante, O Cangaceiro» (1972) de William Cobbett et «O Leao do Norte» (1974) de Carlos del Pino. Elle est en outre l’interprète de, notamment, «Os mendigos» (1962) de Flávio Migliaccio, avec Ruy Guerra, «El ritmo jovem» (1965) de Mozael Silveira, «O Santo Milagroso» (1967) de Carlos Coimbra ou encore «O Segredo da Rosa» (1973), pour lequel elle officie aussi en tant que productrice, réalisatrice et scénariste. Dans les années 1990, elle doit tourner sous la direction de son fils unique, le cinéaste et producteur de télévision, Adolpho Rosenthal, mais la maladie l’éloigne du projet.
Dans les années 50, on peut noter ses quelques incursions dans le cinéma international. On peut ainsi voir Vanja Orico, par exemple, dans la co-production germano-brésilienne «Le diable noir / Conchita, Reine de l’Amazone» (1954) de Hans Hinrich et Franz Eichhorn où elle donne la réplique à l’acteur allemand Paul Hartmann: dans le film italien «Yalis, la vergine del roncador» (1953) de Francesco De Robertis et Leonardo Salmieri, avec Ettore Manni, et en partenaire de Jean Marais dans «S.O.S. Noronha» (1957) de Georges Rouquier. Elle est également l’héroïne de «Ana», l’épisode brésilien de «La rose des vents». Sorti en 1957, ce curieux film, concocté par l’organisation communiste «Fédération Démocratique Internationale des Femmes» et produit, sous la direction artistique de Joris Ivens, par la firme est-allemande DEFA, se compose de cinq segments ayant pour cadre l’U.R.S.S., la Chine, le Brésil, l’Italie et la France. Dès la seconde moitié des années 70, elle travaille beaucoup moins pour le Septième Art et sa filmographie s’achève en 1993 avec le film de Nelson Pereira dos Santos, «La troisième rive de la rivière». Durant sa carrière, Vanja Orico ne se contente pas d’être actrice et enregistre de sa jolie voix bon nombre de disques.
Terminons par saluer son courage lorsque, en pleine agitation consécutive à l’assassinat du jeune étudiant Edson Luiz par la police en 1968, Vanja Orico s’agenouille devant un convoi militaire envoyé par la dictature en place à l’époque et s’exclame: «Ne tirez pas, nous sommes tous des Brésiliens». Cet acte, qu’elle décrira plus tard comme le plus important de sa vie, lui vaudra d’ailleurs de faire l’objet d’une arrestation musclée. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, l’actrice meurt le 28 janvier 2015 à Rio de Janeiro, des complications d’un cancer des intestins.
© Marlène PILAETE
1950 | Les feux du music-hall ( luci del varietà ) de Federico Fellini & Alberto Lattuada avec Peppino De Filippo |
1952 | O Cangaceiro / Sans peur, sans pitié / Le bandit ( o cangaceiro ) de Lima Barreto avec Alberto Ruschel |
1953 | Yalis ( Yalis, la vergine del roncador ) de Francesco De Robertis & Leonardo Salmieri avec Ettore Manni |
1954 | Le diable noir / Conchita, Reine de l’Amazone / Macumba jungle brûlante ( Conchita und
der ingenieur / Conchita, virgen del Amazon ) de Hans Hinrich & Franz Eichhorn
avec Paul Hartmann
Passions dans la jungle ( paixão nas selvas ) de Franz Eichhorn avec Grande Otelo Version brésilienne de « Conchita und der ingenieur » |
1956 | Club de femmes – de Ralph Habib
avec Ivan Desny
S.O.S. Noronha – de Georges Rouquier avec Jean Marais Paris Music Hall – de Stany Cordier avec Albert Préjean |
1957 | DO La rose des vents ( die windrose / a rosa-dos-ventos / rose of the winds ) de Joris Ivens,
Alberto Cavalcanti, Sergei Gerasimov & Alex Viany
avec Aracy Cardoso
Segment « Ana » de Alex Viany |
1961 | Les mendiants ( os mendigos ) de Flávio Migliaccio avec Ruy Guerra |
1964 | Lampião, o rei do Cangaço – de Carlos Coimbra avec Leonardo Villar |
1965 | Em ritmo jovem – de Mozael Silveira avec Márcio Greick |
1966 | Les amants de la mer / Arrastao, les amants de la mer ( Arrastão ) de Antoine d’Ormesson
avec Pierre Barouh
Le saint miracle ( o santo milagroso ) de Carlos Coimbra avec Dionísio Azevedo |
1967 | Cangaceiros de lampião – de Carlos Coimbra avec Milton Rodríguez |
1971 | Jesuíno Brilhante, o cangaceiro – de William Cobbett avec Nery Victor |
1972 | Indépendance ou mort ( independência ou morte ) de Carlos Coimbra avec Tarcísio Meira |
1973 | Le secret de la rose ( o segredo da rosa ) de Vanja Orico
avec Ivan de Almeida
+ sujet, scénario & production Le secret de la rose ( o segredo da rosa ) de Vanja Orico |
1974 | Leão do Norte – de Carlos del Pino avec Carlos Cavalcanti |
1978 | O caçador de esmeraldas – de Oswaldo de Oliveira avec Joffre Soares |
1986 | Ele, o Boto – de Walter Lima Jr.
avec Carlos Alberto Riccelli
+ sujet & scénario |
1993 | La troisième rive de la rivière ( a terceira margem do rio ) de Nelson Pereira dos Santos avec Ilya São Paulo |